Parmi les supporters les plus fidèles à leurs clubs, on distingue plusieurs types, classés en diverses catégories. On retrouve les abonnés, les occasionnels, les ultras, les hooligans et les skinheads. Les supporters occasionnels sont ceux qui se rendent ponctuellement au stade de leur équipe favorite, de façon autonome. Certains vont regarder les matches dans des bars ou des pubs qui les retransmettent à la télévision. D'autres supporters s'abonnent au stade de leur équipe favorite afin d'assister à tous ses matches à domicile, moyennant une somme d'argent qu'ils déboursent avant le début de la saison pour aider le club. Cette proportion dépend de plusieurs facteurs, dont le palmarès du club considéré et le degré d'engouement local pour le football. Les supporters les plus passionnés s'organisent en groupes de supporters officiels ou non officiels. Ces associations de supporters sont créées afin d'organiser les encouragements. Ces groupes ont plus ou moins de pouvoir, certains vont jusqu'à contrôler en partie la billetterie du stade, d'autres élisent le président de leur club de football. Certains clubs possèdent plusieurs groupes de supporters, parfois plus d'une dizaine. Parmi ces groupes de supporters, les plus influents sont ceux des supporters ultras, parfois assimilés aux hooligans ; la distinction entre les deux termes réside principalement dans l'usage de la violence, caractéristique des seconds. Les abonnés Le simple fait de montrer une carte d'abonné donne droit bien à une place de spectateur privilégié et ayant droit de regard dans tout ce qui a trait au club. Il peut même demander des comptes au président concernant les dépenses, les recrutements et les résultats. En début de saison, la donne change. Le passage au guichet «membre abonné avec carte» est obligatoire. Le supporter d'une année renouvelable occupant la place habituelle et numérotée, devenu fidèle, doit s'y présenter avec sa CNI et la carte d'abonné. En échange, il aura droit à une place très rapproché du terrain d'où il pourra suivre ses favoris à l'aise sans recourir au «pousse-toi que je puisse voir». En cas d'empêchement, on est libre de prêter sa carte à un ami, ancien abonné. Il peut en profiter pour voir son équipe, retrouver ses amis fidèles dans les travées. Tout se passera normalement au guichet et au parc de stationnement des voitures. Il faut se présenter une demi-heure avant le match. Il faut faire la queue au guichet concerné, et un stadier vous laisse passer directement ou vous conduira à votre siège. L'été 1982 voit l'apparition dans les tribunes des premiers skinheads (crânes rasés) Suite au drame du Heysel, la tribune est fermée aux supporters adverses. La combinaison de deux modifications va fixer les dangereux supporters dans la tribune initialement réservée aux visiteurs pour éviter le rapprochement entre les deux galeries. Le mot skinhead (des mots anglais skin [peau] et head [tête] : rasé) désigne à l'origine un jeune prolétaire britannique au crâne rasé. Déjà, pendant la guerre civile anglaise (1642-1649), les partisans du Parlement menés par Oliver Cromwell étaient appelés les têtes rondes par leurs ennemis en raison de leur coupe courte opposée à la longue chevelure des aristocrates, partisans du roi Charles Ier Stuart. La ressemblance avec les skinheads s'arrête là, car les partisans de Cromwell, même s'ils recrutaient beaucoup parmi les classes populaires, étaient avant tout des protestants puritains qui refusaient les prétentions absolutistes du roi et la possibilité d'un rétablissement du catholicisme en Angleterre. Il y aurait également mention d'individus répondant à la définition et à l'appellation du skinhead dès le début du XXe siècle dans la presse du Royaume-Uni. Le terme désignait de jeunes voyous issus des quartiers pauvres aux cheveux courts, l'équivalent des «Apaches de la zone» en France. Néanmoins, dans son acception moderne, skinhead s'applique à un mouvement de jeunesse, né à la fin des années 1960 au Royaume-Uni. Dès le début, les skinheads antiracistes dénient aux skinheads d'extrême droite le droit de s'appeler skinheads et les qualifient de boneheads (crétins). À l'inverse, les skinheads d'extrême droite se considèrent comme les seuls vrais skinheads et nomment les skinheads antiracistes rouges. Les ultras La saison 1985-1986 voit l'émergence du premier groupe Ultras. Cette association entame ses activités dès septembre 1985 et dépose ses statuts en décembre 1985. Elle profite d'une série d'actions stupides d'éléments incontrôlés en début de saison. Plusieurs stades sont, en effet, vandalisés à chaque fin de match. Ces actions, qui entraînent l'annulation de déplacements des supporters parfois (comme en septembre 1985), sont sévèrement condamnées par des supporters ultras, lesquels profitent de ce fort sentiment de rejet quelques mois après le drame du Heysel pour voir le jour. Très vite, pourtant, des problèmes de personnes éclatent, donnant le jour dès mars 1986 à d'autres groupes comme les skinheads. Ces divisions freinent pourtant l'ascension du mouvement ultra dans les stades. De nombreux incidents émaillent dès lors la tribune entre les tenants des écoles britanniques et italiennes. Il existe un groupe féminin, les Girls, depuis le milieu des années 1980, premier groupe ultra féminin fondé en France. Les hooligans Un hooligan est un adepte d'un sport utilisant la violence pour peser sur le sort d'une rencontre. Le hooligan n'est pas la seule catégorie de supporters s'autorisant à faire usage de violence, voire ultras, hools ou barra bravas. Ce terme est aujourd'hui lié au football, mais ce ne fut pas toujours le cas. Selon certains chercheurs (précision nécessaire), le mot serait mentionné dans des rapports de la police londonienne pendant l'été 1898 et repris dans les colonnes du journal Daily News en référence à un ivrogne irlandais notoire, Patrick Hooligan, demeurant à Londres et régulièrement impliqué dans des bagarres. Une famille du XIXe siècle portant ce nom aurait aussi été connue pour avoir un mode de vie sauvage et violent. Par extension, un «hooligan» serait une personne se comportant de la même manière. Y. B.