Les réactions de soutien de la classe politique nationale à la population palestinienne de Ghaza se concrétisent sur le terrain : le FLN a organisé, hier en début d'après-midi, un meeting au siège de l'UGTA, à Alger, en présence du secrétaire général de la Centrale syndicale et de nombreux ministres. Au milieu d'une mobilisation moyenne –une affluence modeste due essentiellement au fait que l'initiative n'a été lancée qu'hier soir- le secrétaire général du Front de libération nationale, a usé de termes aussi forts que durs pour dénoncer «les massacres commis par les sionistes». Parce que parler de Ghaza, selon Belkhadem, ne peut occulter les autres massacres de l'Etat juif depuis 1948, date de sa création. «Le sang des Palestiniens coule comme du carburant pour la campagne électorale des dirigeants sionistes», dénonce le secrétaire général du FLN, en référence aux élections législatives qui se préparent en Israël pour le 10 février prochain. Le ministre d'Etat a, en outre, appelé les Palestiniens à l'unité. «Il est vrai que les morts et les destructions font mal, mais ce qui fait le plus mal, ce sont les divisions entre les Palestiniens», fait savoir le tribun qui rappelle que «les Palestriniens ne doivent compter que sur eux-mêmes». Plus qu'une dénonciation, Abdelaziz Belkhadem a lancé plusieurs messages à la communauté internationale pour qu'elle réagisse. Parlant de «la trahison» de certains pays arabes qu'il a évité de citer, l'ancien chef de gouvernement a appelé à une position arabe commune lors de la réunion de leurs ministres des Affaires étrangères, mercredi prochain au Caire. «C'est une honte», clame Belkhadem, parlant du monde occidental qui, selon lui, donne des leçons sur les droits de l'Homme alors qu'il se tait devant «les massacres d'un peuple», celui de la Palestine. «C'est une logique de deux poids, deux mesures», répète encore le ministre d'Etat sous les acclamations des personnes présentes, avant de rappeler que «la logique de tout occupant est la destruction et la tuerie d'un peuple». Cependant, a-t-il assuré, les Palestiniens vaincront, parce que, poursuit-il, «tous les peuples révoltés finissent par vaincre». De son côté, Abdelmadjid Sidi Saïd, secrétaire général de l'UGTA, a annoncé que son organisation compte lancer une initiative internationale sur le plan syndical pour dénoncer «ces crimes contre l'humanité». Interrogé par la presse à la fin du meeting, Sidi Saïd a indiqué que l'UGTA a «proposé de tenir un meeting à Bruxelles, capitale de l'Europe, pour dénoncer les crimes d'Etat que commet Israël contre les Palestiniens». «Il est inadmissible, poursuit-il, que des crimes contre l'humanité soient perpétrés et que le monde syndical reste silencieux.» Intervenant lors du meeting, un représentant de l'ambassade de Palestine à Alger (l'ambassadeur se trouvant en Palestine), a dénoncé les crimes de Ghaza, a remercié les Algériens et promis «la poursuite de la lutte jusqu'à la victoire finale». Pendant ce temps, des partis politiques et des organisations nationales continuent d'exprimer, à travers des communiqués, leur indignation contre les crimes d'Israël et leur soutien aux Palestiniens. C'est le cas du Front national algérien (FNA), AHD 54, la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la richesse (FOREM) et l'Association des ouléma algériens. A. B.