Photo : Riad Par Abderrahmane Semmar Le réseau des associations des malades chroniques tire la sonnette d'alarme. Et pour cause, plus de 8 millions d'Algériens sont gravement touchés par ces maladies aux conséquences désastreuses pour la santé humaine. De plus, ces concitoyens sont confrontés à des problèmes majeurs. Selon le réseau des associations des malades chroniques, qui regroupe 8 associations différentes, les patients algériens sont livrés à eux-mêmes. Pour une grande partie de ces malades, se soigner et trouver des médicaments consignés relèvent encore, malheureusement, du parcours du combattant en Algérie. Par ailleurs, les représentants de ces associations qui ont animé une conférence au centre de presse d'El Moudjahid déplorent également les conditions précaires de la prise en charge des malades chroniques au niveau des établissements de santé. La rupture fréquente en matière de médicaments est également dénoncée par les présidents de ces associations qui ne cessent d'interpeller, en vain, le ministère de la Santé quant aux proportions alarmantes que sont en train de prendre les maladies chroniques dans notre pays. Ainsi, en dépit du programme national pour la prise en charge des malades chroniques et des sommes colossales débloquées -près de 2 millions de dinars pour les maladies orphelines, 5 millions pour les cancers, 1 million pour les projets d'implants cochléaires et 3,2 millions pour l'hépatite virale-, pour le programme de prévention et curatif qui date de l'année 2007, les maladies chroniques demeurent en constante augmentation et continuent de faire des ravages en Algérie. L'absence de dépistage précoce à cause du manque d'implication de la direction de la prévention du département de Barkat, le déficit flagrant de personnels qualifiés dans les établissements de santé, l'éloignement des centres de santé des domiciles des malades chroniques, la cherté de certains bilans radiologiques et biologiques, la lenteur du processus d'identification des démunis, les non-assurés sociaux, sont, entre autres, les principaux problèmes qui tourmentent au quotidien nos malades chroniques. Dans ce contexte, les membres du réseau des associations des malades chroniques en appellent directement au Président, le priant d'intervenir afin de soulager les souffrances de ces malades dont certains ne peuvent même pas faire face aux frais de transport pour se rendre dans un hôpital. «Aujourd'hui, il faut intensifier les campagnes de sensibilisation pour prévenir ces maladies», souligne M. Bouallag, président du réseau des associations des malades chroniques. Et d'ajouter : «C'est pour cela que nous organisons le 1er avril prochain le printemps du patient où nous allons mettre en place des ateliers et des séances plénières pour discuter et faire des recommandations. Mais nous ne comprenons toujours pas pourquoi les autorités publiques ne nous consultent pas alors que nous sommes constamment sur le terrain. A quoi bon d'agréer des associations si on ne prend même pas en compte leurs recommandations ?» s'interroge notre interlocuteur.