Voilà une bonne nouvelle pour les professionnels et les consommateurs. Trois nouvelles poissonneries seront bientôt réalisées au port de Boumerdès afin de réguler le marché des produits de la mer. C'est du moins ce qu'a fait savoir le directeur dans ressources halieutiques, Cherif Kadri cité par l'APS. Pour ce responsable, le secteur de la pêche à Boumerdès dispose de moyens "considérables" dont l'optimisation est à même d'assurer une bonne réorganisation de cette profession en lui fournissant les conditions de sa promotion et de développement, notamment sur le plan de la régulation du marché des produits de la mer. Il faut dire que la régulation du marché du poisson est plus qu'indispensable. Lorsqu'on voit les prix pratiqués , il y a de quoi faire une révolution pour que les pouvoirs publics interviennent. Les prix du poissons, notamment le poisson blanc, ont pris le large depuis plusieurs années et dépassent tout entendement avec une moyenne de 800 DA pour le merlan, la lote ou le chien de mer, alors que les fruits de mer et autres crustacés restent inabordables : 1.500 DA/kg en moyenne pour la crevette rouge, jusqu'à 2.500 DA/kg la langouste et la cigale, alors que le mérou est cédé à plus de 1.000 dinars le kilogramme. Une situation expliquée par les professionnels de la pêche par le recul de la production mais pas seulement. En réalité, les pêcheurs ignorent totalement le prix de leur marchandise, ce sont les mandataires qui, en l'absence d'un règlement qui régit la profession, fixent les tarifs, c'est ce qu'a indiqué dernièrement à la Radio nationale Toufik Rahmani, directeur général de la Chambre nationale de la pêche et de l'aquaculture. En l'institutionnalisant et en le dotant d'instruments réglementaires qui régissent son fonctionnement et son exploitation, ce secteur a connu une réelle émergence ces dernières années. Une exploitation qui durant longtemps, en l'absence d'une réglementation, était gérée selon le droit coutumier entre les pêcheurs et les mandataires. A propos de la perturbation de la disponibilité du poisson d'une manière générale et de la sardine en particulier ainsi que de leurs prix élevés, la chambre de la pêche expliquera que ce produit est géré par la loi de l'offre et la demande", et déculpabilisera les pêcheurs de cet état de fait, affirmant que ces derniers ignorent totalement le prix de leur marchandise, ce sont les mandataires qui, en l'absence d'un règlement qui régit la profession, fixent les tarifs selon la demande. Une demande, qui par le passé n'était exprimée que par les villes côtières, s'est étendue aux régions de l'intérieur et même du sud du pays. Cette constante augmentation qui n'arrive pas à être satisfaite à cause "d'une mauvaise distribution du produit" fait que "les prix sont perturbés" explique t-on. D'où la nécessité justement de la maîtrîse de la chaîne de commercialisation du poisson. Mais comme toujours , les solutions sont en cours d'aboutissement . On annonce une étude pour la réalisation de 12 halles à marée (marchés de gros inscrits dans le programme du secteur pour le quinquennat 2009-2014) dans l'objectif de contrôler le circuit de commercialisation et la traçabilité du poisson. Ainsi, depuis son extraction de la mer jusqu'à son arrivée à la consommation, le produit passera par toute une série de mesures garantissant sa qualité et son prix, notamment le respect des conditions de conditionnement, de la chaîne du froid, l'étiquetage, la facturation des prix. Ces halles à marée qui seront dotées de tableaux électriques affichant la traçabilité du poisson et son prix seront, précise t-on " une banque de données pour les prix du poisson". Mais en attendant, le consommateur continuera à payer cher le prix du poisson. Espérant que ces infrastructures une fois opérationnelles arriveront à réguler la vente et mettre un terme à l'anarchie qui règne actuellement sur le marché du poisson.