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La cause palestinienne ou la fin d'un mythe dans les gouvernements arabes En attendant une hypothétique action arabe, Ghaza vit un début d'année dévastateur
Jeudi dernier, Tzipi Livni, la ministre israélienne des Affaires étrangères, a estimé qu'Israël «n'avait pas le choix», justifiant la poursuite de l'opération militaire à Ghaza par les tirs de roquettes. «Nous devons défendre nos citoyens», a-t-elle déclaré. Si Israël avec ses F-16 chargés de bombes n'a pas le choix, les Ghazaouis désarmés l'ont-ils ? Lors de la tenue de la réunion extraordinaire du Conseil de sécurité, les États-Unis et la Grande-Bretagne ont rejeté le projet de résolution libyen appelant à un cessez-le-feu immédiat à Ghaza : «Cette résolution n'est pas équilibrée et, en conséquence, elle n'est pas acceptable pour les Etats-Unis.» Et la guerre que mène l'armée israélienne contre des enfants est-elle équilibrée ? A ces questions, les régimes arabes doivent répondre. Ceux-là mêmes qui ont transformé la cause palestinienne, symbole et cœur de l'identité arabe pendant des années, en un mythe. Il ne faut pas être un érudit pour comprendre que la solidarité officielle avec les Palestiniens n'est rien qu'un mythe chez les gouvernements arabes. Sinon comment expliquer cet immobilisme complice face à l'holocauste perpétré à Ghaza. D'ailleurs, ils n'ont même pas réussi à se mettre d'accord pour la tenue d'un sommet arabe. La réunion de leurs ministres des Affaires étrangères, mercredi dernier, s'est soldée par «un appel à la tenue d'une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies». Quelle importance a une telle réunion sachant que le fidèle allié, Washington, n'hésitera pas à user de son droit de veto pour protéger Israël contre toute condamnation. Quelle importance a également le déplacement, au début de cette semaine, d'une délégation ministérielle arabe -qui sera présidée par le ministre saoudien des Affaires étrangères- au siège de l'ONU à New York pour promouvoir la position arabe ? La position de la Maison-Blanche ne changera pas dans les deux à trois jours à venir : «Le Hamas doit cesser de tirer des roquettes et ce serait là le premier élément d'un cessez-le-feu.» A quoi s'attendent donc les régimes arabes en faisant ces démarches ? A justifier devant leurs peuples, qui demandent des comptes à travers des manifestations, qu'ils ne sont pas passifs ? Si le Conseil de sécurité ne répond pas à leur appel, les ministres poursuivront alors les discussions sur la tenue d'un sommet arabe extraordinaire ; c'est là la dernière décision des régimes arabes. Force est de constater que les pays arabes pourraient faire beaucoup de choses contre Israël, mais, comme ils sont divisés, ils ne feront, malheureusement, rien. Il ne s'agit pas forcément d'une action militaire. Les dirigeants des monarchies pétrolières du Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui ont tenu leur sommet mardi dernier, avaient la possibilité de faire pression pour arrêter l'offensive israélienne meurtrière. Ils se sont contentés de dénoncer ! A quoi cela servira puisque depuis le début des raids, ONU, UE et l'ensemble de la communauté internationale ne cessent de dénoncer en demandant un «arrêt immédiat des violences», mais Israël reste muet parce qu'il sait très bien que ces condamnations n'ont aucune conséquence concrète. Même si aucun pays au monde ne peut justifier son silence complice face à ce qui se passe à Ghaza, les régimes arabes, eux, n'ont aucune excuse. En attendant, les missiles des F-16 continuent à pleuvoir sur Ghaza qui vit un début d'année hivernal chaud et dévastateur. Les Ghazaouis attendent toujours Godot. H. Y.