«Je me sens chez moi en Algérie» l Il était déjà 10h55 en ce mercredi 11 mars 2009, lorsque Jean-Marc Boulou Bénié est sorti de chez lui à Dély Brahim, pour une balade au quartier de Bab El Oued qu'il ne connaissait pas encore. «Bienvenu au cœur des Chnaoua ! » «Bienvenu au cœur des Chnaoua ! », lui annonce-t-on en le priant de sortir du véhicule au niveau de la rue Omar Benaïssa. A peine a-t-il fait quelques mètres à pied que des gens sont venus à sa rencontre : «Ya Rachid, c'est Bénié ! », s'exclame un jeune qui s'approche pour lui serrer la main. On accourt de partout, le portable prêt à immortaliser ces moments. Le défilé commence. En l'espace d'une dizaine de minutes, Bénié est sollicité par une foule grandissante. L'Ivoirien commence à mesurer sa cote de popularité chez les supporters du Mouloudia. C'est incroyable comme tout le monde le reconnaît d'emblée ! On aurait dit qu'il était au club depuis plusieurs années, alors qu'il n'a pas encore bouclé ses deux mois à Alger. La séance se poursuit derrière la mosquée El Feth. Pitchou, un fervent Chenoui, nous supplie de le suivre au café des Usmistes pour taquiner ses « ennemis ». Bénié se laisse guider par le bras de Pitchou qui, en descendant les marches qui mènent vers «D'lala», crie sa fierté en direction des Usmistes. On le fait rentrer dans un café d'Usmistes pour les taquiner «On vous a ramené celui qui va vous dresser cette fois. Regardez-le, c'est Bénié ya yemmakoum ! C'est lui qui va vous tuer cette fois. Il va vous apprendre le football et vous en mettre deux ou trois à lui tout seul.» En pénétrant dans le café des Usmistes, Smaïl Lounis, le gérant, n'en revient pas. Il croit vivre un cauchemar. «Comment a-t-on osé me le ramener ici, dans mon café ?» Mais à la vue de l'Ivoirien, Smaïl montre son côté humain et sourit en direction du joueur. «Tu bois ce que tu veux, c'est un cadeau de la maison. Ici, on est comme des frères, ne t'inquiète pas. On ne fait que rigoler avec cette rivalité», rassure-t-il. Bénié est de plus en plus étonné par l'accueil et les marques de sympathie qu'il reçoit. «Ici, on aime les bons joueurs», lui dit Farès un chauvin du Mouloudia de la première heure. «Mais on préfère qu'ils soient chez nous que chez nos ennemis», ajoute-il avant de le guider vers un vieux monsieur attablé dans un coin. Bénié va naturellement à sa rencontre pour le saluer avec quatre chaleureuses bises. L'instant est très touchant et Ami El hadj ne cache pas sa joie de voir cet excellent joueur lui montrer autant de respect. «Ça se voit qu'il est bien élevé, ce petit», témoigne-t-il. On te promet une chanson dans quelques jours Les gens sont unanimes à reconnaitre l'humilité et la simplicité de l'Ivoirien. «Il est très posé. Je ne m'attendais pas à le voir comme ça», nous dit un jeune mordu du Mouloudia. Un énième Chenoui s'approche de Bénié pour une énième photo et lui dit : «On te promet unechanson dans les jours à venir. Juste le temps de la composer et tu l'écouteras dans les tribunes de Bologhine.» Un autre entonne déjà un air connu: «Chebka Ya Béeeeniéééé ya Béééniéééé…», en narguant ses amis de l'USMA qui répliquent à l'endroit de l'Ivoirien : «Nous avons Moncharé qui va te faire voir de toutes les couleurs. Il va te briser les jambes. Lui, c'est un tueur. Tu vas voir ! », avertit cet Usmiste avec le sourire et la sympathie appropriés. Il a bloqué le commerce à D'lala comme la police Bénié prend cela, bien sûr, du bon côté, tellement l'ambiance est des plus détendues. Il se contente de sourire en appréciant l'instant magique que sa présence suscite dans le quartier, laissant aux Chnaoua le soin de répondre aux ennemis. «Bénié va vous mener la vie dure. Il est le bourreau de tous les clubs de l'Algérois", lance l'un. «S'il marque trois buts contre vous, ce ne sera pas suffisant. Au-delà de cinq, on commencera à mieux apprécier », renchérit un autre. Dans ce brouhaha incroyable qu'il a provoqué, l'Ivoirien semble planer au milieu des badauds. Dans cette ambiance hyper animée du marché aux puces, Bénié n'en revient pas d'avoir stoppé le commerce l'espace d'une apparition inattendue. «Il n'y a que la police et Bénié à avoir réussi à bloquer le business à D'lala », rigole Moh Tahar. Les Usmistes détournent le regard à son passage Après ce moment exceptionnel, le convoi s'ébranle en direction de la place des Trois Horloges. A son passage, les Usmistes détournent le regard pour atténuer l'affront. Bénié s'arrêtera tout de même devant Boubekeur le pompier, un vrai Usmiste, connu pour son fair-play, qui ne refusera pas d'immortaliser l'instant, quoi que gêné par cette petite «trahison». «Je vais me faire des ennemis avec cette photo », rigole-t-il. Bénié apprécie chacun des pas qu'il fait dans ce quartier. «Je n'ai pas vu ce côté d'Alger. J'aime bien la chaleur humaine des gens », confie-t-il tout heureux. Il marche cette fois avec une foule de gens derrière lui. On dirait le président de la République escorté de sa garde rapprochée. D'ailleurs, la remarque des jaloux ne tarde pas à parvenir dans sa direction. «Wach Bouteflika hada ? Pour qui vous le prenez ?», lance un «opposant». Bénié n'a pas compris ces mots et continue à sourire en se laissant diriger vers les Trois Horloges. Sur place, la photo est inévitable. L'attroupement est de plus en plus important. «Pardon, je ne savais pas que c'était Bénié !» Un automobiliste s'impatiente et klaxonne l'air énervé. Les gens lui cèdent le passage. Mais après avoir reconnu la tête de Bénié, il se détend aussitôt et s'excuse : «Pardon les amis, je ne savais pas que c'était pour ça. Prenez votre photo et montrez-la aux ennemis. Que Dieu te préserve du mauvais œil Bénié ! Marque encore des buts et tu seras le roi d'Alger », lui dit-il en déclenchant derrière lui un concert de klaxons. La séance de photos dure longtemps. A chaque passage, les gens l'arrêtent et sortent leur téléphone portable. Cela va du plus jeune au plus vieux. Au café du MCA, chez feu Ramdane Les Chnaoua nous prient alors de les laisser l'emmener au café du Mouloudia, chez feu Ramdane, situé sur l'avenue Colonel Lotfi. Là aussi, le même manège attend l'Ivoirien. Des dizaines de photos souvenirs et une boisson obligatoire que Bénié n'aura pas le temps de finir. Un tableau accroché au mur immortalise l'un des meilleurs instants de la vie du club. C'est celui de la finale de la Coupe d'Algérie remportée face à l'USMA. Bénié comprend mieux cette fois ce qu'on avait tenté de lui expliquer dans la voiture. Il comprend un peu plus toute cette ferveur autour du club. Un vendeur de cigarettes lui offre une écharpe du MCA Au moment de quitter le café de Ramdane, un supporter demande à se faire prendre en photo avec lui. C'est le vendeur de cigarettes du coin qui lui offre une écharpe aux couleurs du MCA. Un geste que Jean-Marc a beaucoup apprécié. Pas loin de là, rebelote avec un autre groupe qui veut des photos souvenirs. Cela est devenu une sorte de rituel du jour pour Bénié. Un automobiliste s'arrête pour remercier le joueur pour l'espoir qu'il a fait renaître au sein de l'équipe en lui offrant une galette (tadjine) qu'il venait d'acheter : «En partageant notre pain, tu fais désormais partie de la famille», lui lance-t-il. A Bab El Oued, l'USMA et la JSK sont sur toutes les lèvres. Ils étaient nombreux à lui demander de marquer contre ces deux clubs: «Bénié, il faut marquer plusieurs buts contre eux et tu seras comme un président », lui répètent ses fans. «Oui, Inch'Allah, je le ferai" se contente-t-il de répondre. Il a refusé de se photographier avec un chapeau de l'USMA En passant par l'espace commercial, surnommé le Bazar, des supporters du Mouloudia nous l'ont chipé en le prenant par le bras pour l'offrir à leurs amis. «Ya Alilou, je te ramène Bénié ! Viens vite, il est là !», s'exclame tout excité le bonhomme. Son ami accourt avec d'autres gens derrière lui. Les taquineries reprennent de plus belle. Un Usmiste voulant se défendre à sa manière devant ce rush mouloudéen s'en va dans sa boutique pour réapparaître avec un chapeau rouge et noir de l'USMA. «Maintenant, on y va pour la photo, si vous voulez. On ne me prendra pas pour un traître comme ça» justifie-t-il. A un moment, l'Usmiste tente de mettre son chapeau sur la tête de Bénié. Mais l'Ivoirien refuse poliment : «Je sais que ça ne va pas plaire à nos dirigeants et à nos supporters. Désolé, mais je ne peux pas faire ça », s'excuse-t-il devant le regard encore plus fier des Chnaoua qui ont fortement apprécié cette fidélité aux couleurs des Vert et Rouge. «De près, c'est sûr qu'il ne dépasse pas les 27 ans » «Il a tout de suite compris l'enjeu », dira Alilou qui demande aussitôt à son ami de l'USMA de voir de près si Bénié faisait 40 ans, comme le prétendent certains. «Franchement, maintenant que je l'ai vu de près, je ne lui donne pas plus de 26 ou 27 ans. C'est idiot de dire qu'un jeune comme lui est fraudé», reconnaît-il. L'occasion est propice pour demander son avis au joueur. «J'ai quitté la Côte d'Ivoire trop jeune pour falsifier mes papiers. Je suis international et j'ai déjà présenté mes papiers aux instances internationales du football depuis très longtemps. Pour moi, cela est de la rigolade. Les gens qui veulent soi-disant enquêter sur mon âge sont en train de perdre leur temps,», ajoute-t-il. «J'ai hâte de découvrir le grand derby contre l'USMA» A force d'entendre parler de l'USMA, Jean-Marc Bénié veut coûte que coûte en arriver au match du jeudi 19 mars. Le jour du grandissime derby algérois : «On m'a beaucoup parlé de ce match contre l'USMA. On m'a dit que c'est le match de l'année tant attendu par les deux galeries. Je ne vous cache pas que j'ai hâte de découvrir ce match et d'y prendre part. C'est encore plus chaud avec ce que j'ai vécu depuis ce matin à Bab El Oued», avoue-t-il. Quelques mètres plus loin, on l'appelle de l'intérieur d'une boutique de cosmétiques pour une interminable séance photos. Le vendeur le remerciera en lui offrant un parfum. Cela avait été précédé par une autre séance chez le photographe du coin en compagnie d'un fervent supporteur qui a payé près de 1000 DA pour prendre ses photos, en plus de jeunes écoliers qui avaient arraché des feuilles de leurs cahiers de classe pour un autographe du Mouloudéen. Même les filles l'ont reconnu ! «Sincèrement, je ne m'attendais pas à un accueil comme celui-là. Je suis vraiment ému. Je ne savais que je suis aimé à ce point-là. La responsabilité sera encore plus grande désormais», nous dira Jean-Marc Bénié. Un peu plus loin, il est interpellé par des jeunes filles voilées qui le regardaient d'un air mi-amusé mi-étonné. Elles l'ont reconnu et voulaient même s'approcher de lui, en vain. En Algérie, les filles ne font pas ces choses-là. «Tu veux prendre une photo avec lui ? Va le lui demander, il paraît très gentil », propose l'une à son amie qui répond la mort dans l'âme : «Quoi ? Tu veux que mon frère me tue ? Ça ne va pas ? Vas-y, laisse tomber, ce n'est pas pour nous ces choses-là», regrette-t-elle. Bénié n'a rien capté de cette admiration féminine dont il ne semble pas en percevoir l'originalité. Cheb Toufik lui a promis une paire de souliers Nike comme ceux de Drogba Direction cette fois le café Amar. Le hasard a voulu qu'un des plus fervents du Mouloudia ne soit pas loin. Il s'agit du chanteur de raï Cheb Toufik. L'ambiance y est plus calme, même si la séance photos se poursuit toujours. Bénié a apprécié la rencontre avec Toufik qu'il a reconnu pour l'avoir déjà rencontré aux alentours des vestiaires. Le chanteur lui offre un agenda en lui promettant une paire de chaussures de foot NIKE. «Tu chausses du 43. Dans quelques jours, je te promets une paire de souliers de foot vert pistache, comme celles de Drogba.» Bénié a failli gagner une «Coupe d'Algérie » chez Redouane le… coiffeur La dernière virée de Jean-Marc Bénié, avant de quitter Bab El Oued, a eu lieu à la rue Lestienne, au Salon de coiffure de Redouane. Ce dernier n'en croyait pas ses yeux tellement la surprise était de… taille. Surpris et heureux, le coiffeur lui propose alors de s'asseoir sur l'un des fauteuils pour immortaliser l'instant et lui offrir une « Coupe d'Algérie » en dehors du terrain ! Disponible comme depuis le début, Bénié a enfilé le tablier rouge et vert que lui a tendu Redouane, avant de l'arrêter au moment de vérité pour lui demander de remettre cela à un autre jour. Bénié aura tout l'embarras du choix avec les nombreux coiffeurs qui vont lui proposer leurs services dorénavant. Bénie quittera Bab El oued en longeant la marché Nelson, à côté de la mosquée Ettakoua, au moment du dohr, peu de temps après avoir fait une petite pause-déjeuner dans une gargote gérée exclusivement par des supporters du Mouloudia et de Chelsea. Le véhicule démarre en direction du siège du Buteur où d'autres chauvins l'attendaient avec impatience et en grand nombre. L'Ivoirien a compris, ce jour-là, pourquoi les supporters du MCA sont surnommés Chnaoua. Hamza Rahmouni «Je me sens chez moi en Algérie» * Que saviez- vous sur l'Algérie, avant de vous y installer ? On me disait que l'Algérie était invivable, notamment au Maroc, en Tunisie ou en Libye. Mais en venant ici, j'ai découvert autre chose. C'est un merveilleux pays qui me surprend tous les jours. C'est fou comme les gens parlent sans connaître un endroit en le dénigrant. Moi, je pense que l'Algérie est plus sincère, plus accueillante que ce que j'ai connu au Maghreb. Il faut y être pour comprendre les jalousies des autres. Ce n'est pas normal. * Avez- vous gouté des plats algériens ? Oui, j'en ai goûté. Il y a le couscous qui est très bon. J'ai goûté aussi un plat avec des pommes chez mon ami Hadjadj. Il y a aussi d'autres joueurs qui m'ont invité, comme Chaoui et d'autres. Je les en remercie. * Si votre maman vous demande de lui raconter ce que vous avez vécu à Bab El oued, que lui diriez-vous ? Je lui dirais que j'ai vécu une des plus belles journées de ma vie. Les supporters m'aiment à un point inimaginable, après tout juste deux petits mois passés au club. Je lui dirais aussi que j'ai fait une sortie et que tous les supporters m'ont accueilli chaleureusement en prenant des centaines de photos avec moi. Les supporters m'apprécient beaucoup, surtout après avoir marqué quatre buts. C'est magique ce qui se passe entre les supporters et moi. C'est vraiment génial. * Quelles sont les qualités que vous appréciez chez l'Algérien ? L'Algérien a beaucoup de qualités. Mais celle qui me frappe le plus plus, c'est son honnêteté. S'il a quelque chose à dire, il te le dit en face. J'aime cette franchise chez vous. Les joueurs, les entraîneurs et les dirigeants sont tous honnêtes avec moi. * En Tunisie, au Maroc et en Libye, des pays musulmans, comment viviez-vous ? Moi, je suis un homme très ouvert dans la vie. Je lis tout et je parle de tout. Je respecte toutes les religions. Donc cela ne m'a jamais posé problèmes ni ici ni ailleurs. Je vais vous faire une confidence. Je suis en train de lire le Coran en français que m'a offert le magasinier de Chéraga. J'y trouve bien des choses intéressantes. * De grandes stars du football, à l'instar de Ribéry, Anelka et bien d'autres, se sont convertis à l'Islam. Ça vous inspire quoi au juste ? C'est qu'ils ont été convaincus par ce qu'ils ont lu dans le Coran. Personnellement, je n'ai pas encore tout lu pour avoir une idée précise. Mais une chose est sûre, je suis en période d'apprentissage. En tout cas, ce ne sera pas un problème pour moi, car comme je vous l'ai dit, je suis un homme ouvert. * Avez-vous déjà entendu parler de notre président de la la République? Oui, Bouteflika, un grand monsieur que j'admire beaucoup. Je le vois très souvent sur France 24. Il est très populaire ici et tout le peuple l'aime à ce que je vois. Une fois, lors d'une réunion de chefs d'Etat africains, on l'a beaucoup acclamé et salué. C'est ça qui plaisir parce que c'est un rassembleur. * Si on comprend bien, si vous étiez un Algérien, vous auriez voté pour lui, pour les prochaines présidentielles, non ? Ecoutez! Moi, je ne prends pas partie. Seulement, je voterai pour celui qui œuvre pour la paix. D'après ce qu'on m'a dit, le président a réussi à instaurer la paix en Algérie, c'est pour ça que les joueurs étrangers n'hésitent plus à venir en Algérie aujourd'hui. Par le passé, c'était un peu risqué. Si j'étais un Algérien, je voterai pour lui. * Si vous n'aviez pas été sélectionné avec votre sélection nationale et qu'on vous proposait de demander la nationalité algérienne pour jouer pour les Verts, auriez-vous accepté ? Oui, pourquoi pas ? L'Algérie est une nation de football qui a montré son vrai visage par le passé. Comme je vous l'ai dit, je me sens bien en Algérie, vraiment à l'aise, comme si j'étais chez moi. * Est-ce que vous avez des affinités avec les autres joueurs étrangers du championnat ? Le premier, c'est Moussa Coulibaly, mon coéquipier au MCA avec qui je m'entends très bien. Après, il y en a d'autres comme Liadé, Njeukam et Alex qui est un jeune pote de mon quartier en Côte d'Ivoire. * Tout récemment, Saïfi et Ouaddou ont été victimes de propos racistes ; qu'en pensez- vous ? En ce qui me concerne, j'ai déjà joué dans trois pays du Maghreb et maintenant, je suis en Algérie. Je n'ai jamais vécu cela. Néanmoins, je peux vous dire ça va les motiver pour faire mieux et surtout répondre sur le terrain à ces imbéciles. Mais il faut qu'on trouve une solution dissuasive pour empêcher les racistes d'agir dans les stades. Entretien réalisé par Hamza Rahmouni