Dans un édito signé par le spécialiste du football algérien Frank Simon, France Football a fait l'éloge de la Fédération algérienne de football pour avoir réussi à faire passer les nouvelles réglementations de la FIFA concernant les joueurs de plus de 21 ans ayant évolué en jeunes chez les sélections de leur pays natal et qui pourraient opter pour leur pays d'origine, comme c'est le cas de Yebda et Meghni. Voici le contenu de l'édito paru dans l'édition de mardi dernier de France Football. Merci l'Algérie ! C'est une victoire importante que l'Algérie a remportée début juin, par l'entremise de sa Fédération. Une victoire acquise ailleurs que sur les terrains gazonnés et qui curieusement n'a guère suscité de commentaires en Europe, pourtant concernée en premier lieu. Depuis le congrès de Nassau (Bahamas), et sur proposition de la FAF, la FIFA a décidé d'abolir toute limite d'âge pour les candidats binationaux. Jusqu'alors, les jeunes joueurs désireux de porter les couleurs de la terre de leurs parents ne devaient pas excéder 21 ans d'âge. De fait, nombreux étaient ceux qui avaient fait le deuil d'un changement de sélection, parce qu'ils étaient trop vieux. Dès les matches du 12 août, le continent africain a accueilli cette nouvelle vague de joueurs. Au passage, tous des noms bien connus du foot français : Moussilou pour le Congo, Bamgo pour le Burkina Faso, Bassong pour le Cameroun, Taïder pour la Tunisie et, surtout, Meghni pour l'Algérie. Le week-end dernier, cette liste s'est enrichie de nouveaux noms : Samassa pour le Mali et Jacques Faty pour le Sénégal. Un juste retour des choses, finalement, que le football français, qui s'est très largement nourri des forces vives de l'Afrique dans ses sélections représentatives, soit à son tour soumis à cette nouvelle réglementation. Fatalement, on a envie de penser à tous ceux qui, lors des vingt dernières années, ont été « privés » d'équipe nationale pour quelques minutes passées sous la tunique bleue. Ce fut le cas d'un Roger Boli, éphémère Espoirs bleu qui pleura le soir de la victoire des Eléphants ivoiriens lors de la CAN 1992. Un maillot orange qu'il ne porta jamais, l'obligeant à faire le deuil d'une carrière internationale. En vérité, et depuis l'introduction de la réglementation sur les binationaux de l'hiver 2003, le football africain puise très largement à la source du football européen, comme pour rattraper le temps perdu. Ainsi, des dix-huit membres de l'équipe de France des 17 ans qui fut sacrée championne du monde de sa catégorie à Trinité-et-Tobago, en 2001, un quart ont déjà fait le pari de porter d'autres couleurs : Ben Saâda (Tunisie), Faé (Côte d'Ivoire), Meghni (Algérie), Faty (Sénégal). Et Hassan Yebda est toujours dans le collimateur des Fennecs d'Algérie. On ne sait pas encore si les Bleus de France seront du grand festin sud-africain en juin 2010. En revanche, les sélections africaines présentes porteront avec elles un peu de ce football hexagonal qui leur doit beaucoup. Frank Simon In France Football