Tamer Mehdi : «La fidélité des 6 clubs à notre égard les honore» Lundi soir, l'opérateur de téléphonie mobile, Djezzy, a organisé à l'hôtel Hilton un dîner-débat entre le PDG de la compagnie, Mehdi Tamer, les six présidents des clubs qui sont sponsorisés par Djezzy, la JSK, l'ESS, le MCA, le MCO, l'USMA, l'ASO, et les représentants des six plus grands journaux du pays. Avec ce rendez-vous, le premier responsable de Djezzy a brisé le mutisme dans lequel s'est muré Djezzy ces deux derniers mois, un mutisme réfléchi. «Ce n'était pas de l'appréhension par rapport à quoique ce soit, mais plutôt reculer pour mieux sauter», comme nous le dira la chargée de communication de la société. A tout seigneur, tout honneur, c'est le PDG d'Orascom Télécom Algérie qui a pris la parole pour expliquer le motif de ce rendez-vous. «Nous voulons tirer les choses au clair sur certains points. Mais avant tout, je dois expliquer notre vision de partenariat. Pour nous, ce qui compte est de privilégier la relation de confiance entre nous et nos partenaires, placer en premier lieu les valeurs humaines au-dessus de tout autre aspect. Nos partenaires savent que Djezzy sera là pour eux, que ce soit dans les moments de joie ou les moments difficiles. Pas question pour nous de lâcher un partenaire en crise, c'est pour nous la seule garantie pour un travail à long terme. Personnellement, je n'ai qu'une parole (il joint le geste à la parole en serrant la main de Hannachi assis à sa gauche). Je n'ai pas besoin de vous rappeler que nous aidons le football algérien depuis 2002, nous avons apporté notre aide à un moment où les résultats ne sont pas aussi retentissants que maintenant. Nous étions quand même présents, car nous voulions que notre partenariat se fasse sur des bases solides.» De leur côté, les présidents de club ont été unanimes à réitérer leurs remerciements à Djezzy, sponsor majeur des six clubs en question. Ali Hamouche Tamer Mehdi : «La fidélité des 6 clubs à notre égard les honore» «Lorsque nous avons senti qu'il y avait une grande tension, nous avons décidé de faire prévaloir la sagesse en donnant le feu vert à nos partenaires pour qu'ils participent à la Coupe d'Algérie avec le logo de notre entreprise sur leur maillot. Pourquoi avons-nous agi de la sorte ? La réponse est toute simple, nous ne voulions pas être la source d'un problème entre Algériens et ne nous voulions pas priver le public de voir leur équipe disputer cette compétition. Djezzy n'est pas là pour entrer en conflit avec X ou Y, nous sommes implantés en Algérie pour travailler avec nos frères algériens.» Elimam : «Djezzy a été le premier à nous aider en D2» «Sans la moindre prétention, je dirai que je suis le mieux placé pour évoquer l'aide apportée par Djezzy aux clubs, notamment dans les moments difficiles. J'ai eu à prendre les destinées du club à une période cruciale de l'histoire du MCO, à savoir en D2, et cela n'a pas été facile. La première entreprise venue nous apporter son aide a été Djezzy. Je pouvais décrocher aisément un contrat avec un autre opérateur. D'ailleurs, nous avons même entamé des négociations avec un autre éventuel sponsor, mais j'y ai mis fin. La raison ? Celui qui le représentait, un intellectuel dois-je préciser, m'avait dit une phrase qui ne m'a pas plu. A savoir que l'entreprise qu'il représentait ne pouvait plus continuer à sponsoriser le MC Saïda pour la simple raison qu'il avait rétrogradé en D2. Cela m'a donné à réfléchir, cette entreprise pourrait me lâcher à tout moment.» Allik : «Djezzy a fait preuve de sagesse» «Ce qui avait motivé notre action commune, nous les six clubs, c'est le fait que non seulement nous étions liés par un contrat réglementaire avec Djezzy, mais il y avait aussi ce contrat moral. Nous ne pouvions pas tourner le dos à notre sponsor majeur, à l'occasion d'une compétition majeure, à savoir la Coupe d'Algérie. Certes, cette épreuve se joue sous l'égide de la Fédération algérienne de football qui elle seule est habilitée à décider des dispositions qui la régissent et que nous respectons, mais nous devons respecter nos engagements avec nos sponsors. Il n'a jamais été question pour nous de boycotter la Coupe d'Algérie, même si nous devions garder le logo de Djezzy sur nos maillots. Depuis le début, nous avons tout mis en œuvre pour trouver une solution à l'amiable. Dieu merci, la voix de la sagesse l'a emporté, puisque Djezzy nous a autorisés à jouer sans son logo.» Hannachi : «L'intérêt du football algérien a été préservé» «Au début de cette histoire relative à notre participation à la Coupe d'Algérie sans le logo de notre sponsor majeur, à savoir Djezzy, certains se sont peut-être dit que nous étions contre la FAF. Ce qui est complètement faux, la Fédération n'a jamais été notre ennemie, bien au contraire. Les six présidents des clubs concernés par cette affaire n'ont fait que montrer leur fidélité à leur sponsor. Ce qui est légitime, d'autant plus que Djezzy est une entreprise de droit algérien au sein de laquelle travaillent des Egyptiens qui sont nos frères. Mais en parallèle, nous devions trouver une solution. C'est ce qui a été fait avec cette décision de notre sponsor de nous permettre de jouer la Coupe d'Algérie sans son logo et ce, dans l'intérêt du football algérien.» Serrar : «Désormais, on a la conscience tranquille» «Je sais que certains ont interprété ma décision de conclure avec un autre opérateur de téléphonie mobile comme un acte de trahison ou une tentative de ma part de faire du marchandage à mon actuel sponsor, à savoir Djezzy. Ce qui n'était pas du tout le cas. Il arrive que par moments qu'on commette des erreurs, mais notre conscience ne pourrait être tranquille. En effet, j'ai voulu opter pour un autre sponsor. Mais heureusement que je me suis rattrapé par la suite. La preuve, je suis présent avec vous autour de cette table. Tant que je suis à la tête de l'ESS, je serai avec Djezzy. Maintenant si un autre prend ma place, il lui appartiendra de faire pareil s'il le veut.» Medouar : «La décision de Djezzy nous a soulagés» «Notre position a été claire depuis le début, nous ne pouvions pas tourner le dos à un sponsor qui nous a aidés ces dernières années et qui a toujours respecté ses échéances en matière de payement. C'est là une position commune à tous tes présidents des six clubs réunis ce soir. Nous avons demandé une audience auprès du président de la Fédération de football afin de discuter avec lui de notre souhait de jouer la Coupe d'Algérie avec notre sponsor. Mais jusqu'à présent, nous n'avons pas eu l'occasion de le rencontrer. Devant cette situation, les responsables de Djezzy ont opté pour la sagesse en ne nous obligeant pas de jouer avec le logo de Djezzy sur nos maillots, une décision qui nous a réconfortés.» Amrous : «Je suis avec Djezzy, qu'elle soit coupable ou victime d'une injustice» «Je dois dire que c'est triste que cette histoire qui concerne les six clubs en soit arrivée à ce point, alors que tout pouvait être réglé autour d'une table entre toutes les parties concernées. C'est ainsi qu'on a décidé de faire la sourde oreille, alors que les clubs sont partie prenante du football algérien. Il n'a jamais été question pour nous de céder au despotisme ou qu'on fasse quelque contre notre gré. Heureusement que le PDG de Djezzy ici présent a fait preuve de gentilhommerie en nous donnant son feu vert pour jouer la Coupe d'Algérie sans le logo de sa société sur nos maillots et ce, dans le seul but d'éviter une crise. Feu président Boumediène avait dit un jour : «Je suis avec la Palestine, qu'elle soit coupable ou victime d'une injustice». Moi, je dis : «Je suis avec Djezzy qu'elle soit coupable ou victime d'une injustice.»