L'opérateur de téléphonie mobile entend maintenir sa position et faire de 2010, l'année de la reprise. Djezzy n'est pas près de céder du terrain dans la bataille du financement du football algérien. Loin s'en faut. Il compte, pour ce faire, consolider sa position en maintenant son budget à un niveau qui lui permette de faire face à une concurrence de plus en plus rude. C'est en tout cas l'impression qui se dégageait lundi dernier, au cours du dîner-débat organisé par Thamer El-Mehdi, le directeur général d'Orascom Télécom Algérie, à l'intention des journalistes de la presse nationale. Etaient également présents les six présidents de clubs que sponsorise l'opérateur de téléphonie, en l'occurrence Moh Chérif Hannachi (JSK), Saïd Allik (USMA), Saddek Amrous (MCA), Kacem Elimam (MCO), Abdelkrim Medouar (ASO) et Abdelhakim Serrar (ESS). Le patron de Djezzy entend faire de 2010 l'année de la reprise. Il veut dépasser l'épisode des malheureux événements qui ont suivi le match Algérie-Egypte au Cairo Stadium comptant pour les éliminatoires de la Coupe du Monde. L'entreprise avait alors subi des préjudices matériels très importants mais surtout une chute vertigineuse dans l'estime que lui portaient ses 14 millions d'abonnés. Sa stratégie s'appuie sur les six clubs de football comptant parmi les plus importants du Championnat national et considérés comme très populaires dans le pays, qu'il continuera à financer. Entrent également en compte un certain nombre de valeurs qui, a-t-il insisté, «ont toujours caractérisé la démarche de notre groupe dans ce pays». Une crise évitée La fidélité et le respect du partenaire ne sont pas les moindres de ces principes pour Thamer El-Mehdi. «Lorsque nos partenaires se sont retrouvés devant le dilemme de jouer les matchs de Coupe d'Algérie avec un logo autre que le nôtre, alors qu'ils sont sous contrat avec nous, nous les avons libérés de cette clause pour ne pas créer de crise et leur donner de défendre leurs chances dans cette épreuve très populaire. Nous avons d'abord pensé aux intérêts de nos partenaires et aux dizaines de milliers de supporters qui les suivent partout où ils jouent.» Pour lui, le compagnonnage avec le football algérien ne date pas d'hier. «Depuis 2002, beaucoup de clubs ont bénéficié de notre apport et aucun de ceux qui ont signé avec nous n'a été laissé en rade. Ce n'est pas de nos habitudes. Ce n'est pas notre culture. Dans la défaite ou dans la victoire nous avons toujours été aux côtés de nos amis.» Il a conclu en affichant une grande disponibilité à s'investir davantage dans cette mission car «Djezzy cherche l'intérêt du football algérien et nous aimons les défis». De leur côté, les présidents de club ont réitéré leur désir de continuer à porter haut les couleurs de la marque chère à Naguib Sawiris. Ils n'ont pas tari d'éloges sur l'excellence de la qualité de leur relation avec l'opérateur de téléphonie mobile. Prenant tour à tour la parole, les six boss ont mis en relief la présence permanente à leurs côtés de leur sponsor qui, pour certains d'entre eux, représente la part prépondérante du budget annuel de leur équipe. «J'ai fauté» A l'unanimité, ils ont salué le geste auguste de leur partenaire lors de l'épreuve de force qui les a opposés à la Fédération algérienne de football. «Alors qu'il était dans son droit de nous faire jouer avec son sigle sur nos maillots, ce qui aurait entraîné pour nous de sévères sanctions, notre sponsor nous a évité l'affrontement avec l'instance fédérale, en nous laissant jouer avec le logo d'un autre annonceur. Quel fair-play!» Kacem Elimem, le président du MCO, a tenu à souligner avec force que son club, malgré sa rétrogradation en division inférieure, a continué à bénéficier du parrainage et de la confiance de son partenaire. «Et croyez-moi, dit-il en vieux briscard, des gestes comme ça, en de pareilles circonstances, ça réchauffe vraiment le coeur!» Quant au très attendu Abdelhakim Serrar, en costume sombre et cravate...orange, heureux président d'une Entente de Sétif récemment sacrée cham-pionne d'Afrique du Nord, il a eu des réponses d'une désarmante simplicité à propos de son escapade chez «l'autre». A ce sujet il indiqua: «C'est la précipitation qui m'a amené à signer un deuxième contrat avec Nedjma, alors que celui de Djezzy n'était pas encore arrivé à son terme. Quelque temps après, j'ai eu un problème de conscience qui m'a ramené à la raison. Ce sponsor nous a porté chance et ensemble nous avons gagné beaucoup de titres. Il n'y avait donc aucune raison de nous séparer de lui. Je le reconnais, j'ai fauté mais tout est rentré dans l'ordre maintenant.» Après avoir laissé passer l'orage, Djezzy démarre l'année sur les chapeaux de roues. C'est le cas de le dire car les six clubs qu'il sponsorise (JSK, USMA, MCA, MCO, ASO et ESS) seront dotés chacun d'un bus de grand luxe, d'une valeur de plus de deux milliards, qu'ils recevront dans les jours à venir.