«Je vous promets d'organiser une conférence de presse quelques jours avant mon départ et je vous assure que je vais tout dévoiler ce jour-là.» A la fin de l'assemblée générale de la FAF qui s'est tenue hier à l'hôtel El-Riad de Sidi-Fredj, le président sortant s'est ouvert à notre micro pour nous dévoiler une partie des sentiments qui l'animent, à quelques journées de son départ définitif de l'instance qu'il dirige. Hamid Haddadj est revenu sur plusieurs points qui ont jalonné son mandat. Des révélations et des informations croustillantes dont il nous a fait l'honneur.
Etes-vous satisfait de votre mandat ? Oui, je suis assez satisfait de mon passage à la tête de la FAF dans l'ensemble. On va laisser au prochain bureau un budget sans dette, avec même un excédent de 250 millions de dinars et des projets en cours. En plus, nos chances de qualification pour le Mondial 2010 sont toujours intactes. Que feriez-vous après la FAF ? Je voudrais d'abord prendre du recul. Je ne sais pas combien de jours, mais je resterai proche de la famille du football, que ce soit au niveau continental, régional ou national. Soutiendrez-vous Raouraoua ? A ce que je sache, il n'y a pour l'instant aucune candidature déposée ni pour la LNF ni pour la FAF et ce, à trois jours de la clôture du dépôt des dossiers. Deux clubs seulement seront relégués en fin de saison. C'est la meilleure solution ? Les membres de l'AG ont voté une résolution pour une division une et deux à 18 clubs chacune. Il y aura donc deux relégués en fin de saison et trois clubs accéderont des divisions inférieures. Medouar a manifesté son mécontentement... Il a le droit de le faire. Medouar a été le seul à ne pas l'accepter le jour où la FAF l'avait proposé au ministre en présence des autres présidents de club. Aujourd'hui, il peut toujours dire ce qu'il en pense, mais il ne peut pas aller à l'encontre du choix des membres de l'AG qui l'ont voté à l'unanimité, moins cinq voix. On est en démocratie et on se doit de respecter la majorité. Un mot sur l'affaire Ghalem ? Je ne comprends pas qu'on puisse remettre en cause un contrat qui a été signé par trois parties, c'est-à-dire deux clubs et un joueur, qui l'ont paraphé tous les trois et surtout que la transaction financière a été menée à terme, avec l'encaissement de l'argent par les parties concernées et qu'à la fin on vienne dire qu'il faut faire marche arrière. A ce que je sache, ce joueur avait bien été libéré par le RCK au mercato. On peut le considérer comme un contrat de prêt ou ce qu'on veut d'autre. Mais c'est bien d'un contrat de « rachat de contrat ». Il lui reste six mois avec le RCK. Disons qu'ils voulaient le prêter à l'USMB pour six mois. Et la mention de six mois existe dans le contrat. Maintenant, s'ils veulent qu'on publie ce dossier, on ne va pas s'arrêter à cela. On va publier même la réponse du TAS de Lausanne. Monsieur Issad Rebrab en personne a déclaré qu'il était obligé d'intervenir dans cette affaire. On n'a pas voulu parler de certaines choses, alors qu'on avait toutes les raisons du monde de le faire, après ce qu'on a vécu. Mais comme je ne suis pas partie prenante dans cette affaire, j'ai préféré me taire. Je suis quand même le garant de la réglementation. Mais à force de vouloir vous taire, vous allez finir par accumuler les casseroles derrière vous, non ? Sachez que je ne compte pas partir sans m'expliquer sur ces affaires. Je vous promets d'organiser une conférence de presse quelques jours avant mon départ et je vous assure que je vais tout dévoiler ce jour-là. Mais ce sont les mêmes journalistes qui sont en train d'induire en erreur monsieur Rebrab. Ne sait-il pas que ce joueur a signé, il a pris son argent et que l'autre partie a versé la somme réclamée par son ancien club. ? Il a signé un an avant la promulgation de la loi qui oblige les joueurs à signer pour deux saisons. Il avait un contrat d'un an. Je suis d'accord pour admettre qu'il soit prêté pour six mois et enchaîner les six autres mois avec le même club avec lequel il a signé. Dans quelles conditions la LNF aurait exigé deux ans ? Si Ghalem avait négocié avec le RCK en disant qu'il ne voulait plus continuer dans ce club et aurait demandé sa libération, en restituant peut-être une partie de l'argent qu'il a reçu, et lui-même, en signant ailleurs, libre, il aurait été obligé de signer pour deux ans comme Achiou et Metref. C'est ça la logique que monsieur Rebrab et ceux qui le conseillent ne veulent pas comprendre. Le contrat de Ghalem porte sur six mois, y en a marre en fin de compte. Ce n'est pas la FAF qui est responsable de cette histoire. Le RCK n'avait pas besoin de Ghalem, sinon il n'aurait pas été libéré. Moi je vous dis que le jour où je parlerai, Rebrab disparaîtra du monde du football. J'aimerais voir la presse s'interroger sur les vraies raisons qui ont poussé Rebrab à démissionner du RCK. Pourquoi d'après-vous ? Ce n'est pas à moi de vous répondre. Allez plutôt l'interroger lui. Nous avions proposé aux Koubéens, en présence du ministre de la Jeunesse et des Sports, une solution en les assurant qu'ils accèderaient la saison prochaine à coup sûr, s'ils voulaient patienter. Mais monsieur Rebrab a refusé en disant qu'il avait déjà engagé 12 milliards cette saison et qu'il ne pouvait pas faire marche arrière. Où sont les vertus de l'investissement ? Le ministre leur a même dit qu'il allait les aider financièrement pour la saison prochaine. Comment voulait-il les aider ? En leur finançant un stage d'un à deux mois à l'étranger. J'étais présent ce jour-là. Pourquoi le ferait-il pour le RCK et non pas à d'autres clubs ? Mais si monsieur le ministre leur a proposé cela, c'était bien pour compenser d'éventuels dommages causés par le manque de compétition de l'équipe. A mon sens, ils auraient dû accepter cette solution au lieu de pousser tous les autres clubs à chambouler leur programme. On dit que la LNF n'arrive pas à trouver un calendrier qui fera l'unanimité à la phase retour. Qu'en est-il au juste ? On va le faire dans les jours à venir. Nous avons un peu de chance, après l'élimination de la JSK et le RCK de la Coupe d'Algérie. Lorsqu'on fera jouer les 8es de finale, ils joueront le dernier match. Kouba entamera la phase retour avec zéro match. On est en train de fignoler un calendrier qui ne singularise pas le RCK, mais à condition qu'il ne porte pas préjudice aux autres clubs. Vous avez trouvé une solution finale ? En quelque sorte. Il y a un seul problème cependant qui concerne un seul club de l'Est, qui est classé actuellement au milieu du tableau, qui sera soumis à rude épreuve en jouant trois matchs à l'extérieur, suivis de trois autres à domicile. Il faut que ce club accepte, ce qui n'est pas gagné d'avance. Car il y a un risque que l'équipe soit perturbée dans son équilibre psychologique. Cela dit, il se peut que ce club accepte cette proposition. C'est en tout cas notre souhait. Sinon, on devra revenir sur la formule qui les fera jouer les lundis. On a eu vent d'un stage de l'EN en Afrique du Sud ; le confirmez-vous ? Oui, je le confirme parce que le calendrier le permet totalement. Le 7 ou 8 juin, on jouera l'Egypte à Alger, avant de s'envoler en Afrique du Sud pour un stage de quelques jours. Par la suite, on partira pour jouer en Zambie le match suivant. Il est préférable qu'on les emmène de l'Afrique du Sud directement en Zambie. Qu'en est-il de ce match amical en été contre une sélection européenne ? On a été contacté par un organisme qui s'appelle Feta Sport qui est chargé d'organiser des matchs en Afrique et ailleurs dans le cadre de la promotion du football. Ils nous ont proposé d'organiser un match entre les anciens de 82 et une sélection d'anciennes gloires espagnoles ou autres. Il n'y a pas de réponse définitive pour l'instant, mais on va étudier cela en détails. Qu'en est-il du contrat avec le Coq sportif ? Nous avons trouvé un accord pour résilier le contrat. Maintenant si le Coq sportif ne veut pas respecter ses engagements, on ira au tribunal. Par ailleurs, nous avons reçu une offre de la part de Nike et de Puma qui sont apparemment meilleures que celles du Coq sportif. Maïza qui a un problème avec son club a émis le vu de revenir à l'ESS. Pouvez-vous faire une exception et lui accorder une dérogation spéciale ? Maïza est un joueur international qui a besoin d'être protégé et aidé. Je ne sais pas ce que les autres clubs vont penser, mais je veux l'aider pour l'intérêt de l'EN. Je l'aiderai, il n'y a pas de doute. Que garderez-vous de votre passage à la FAF ? La joie que procure une victoire de l'EN. Parce que c'est cela qui permet d'oublier tous les coups fourrés dont j`ai été victime. Entretien réalisé par Nacym Djender