«Nous n'allons pas nous contenter de jouer les seconds rôles lors de cette CAN.» * Un commentaire sur le mitraillage du bus de la délégation togolaise ? C'est un incident regrettable qui nous a surpris et choqués. Mais je préfère ne pas trop y penser et garder ma concentration sur ma mission à la CAN à laquelle on aspire aller le plus loin possible. * Cela veut-il dire que cet incident ne risque pas de vous influencer, même si vous devez comprendre que la sécurité fait défaut dans ce pays ? Je ne nie pas qu'on a été choqués en apprenant la nouvelle, car on souhaite bien évidemment évoluer dans un pays sécurisé. Mais cet incident ne peut altérer notre détermination de réussir notre CAN. Cela s'est d'ailleurs passé à la frontière avec le Congo, donc très loin de Luanda. * A quelques kilomètres de Cabinda, une ville que vous devrez rejoindre si vous terminez deuxièmes de votre groupe… C'est la raison pour laquelle nous allons faire en sorte de terminer premiers du groupe et ne pas quitter Luanda. * A la veille de votre premier match, vous sentez-vous prêts à entamer la compétition comme il se doit ? Après une bonne préparation de deux semaines en France, on est en train de peaufiner notre travail sur le plan technico-tactique. Je dirai qu'on est fin prêts pour relever le défi dès ce lundi (aujourd'hui, ndlr) contre le Malawi. * Ne pensez-vous pas qu'une victoire lors du premier match est importante pour la suite ? Oui, c'est ce que nous aspirons d'ailleurs. A chaque compétition, qu'elle soit continentale, régionale ou locale, il est toujours important de réussir ses débuts. Contre le Malawi, nous allons jouer pour gagner et non pour autre chose. Passer l'écueil du Malawi sera la clé de la qualification pour le deuxième tour. * L'équipe du Malawi est méconnue, cela ne constitue-t-il pas un handicap pour vous ? Lorsque vous avez affaire à un adversaire méconnu, cela ne vous met pas en difficulté, notamment lors du premier match de groupe. Mais nous allons jouer contre le Malawi comme s'il s'agit d'une équipe d'un gros calibre. Nous devons prendre cette équipe très au sérieux, car après un long et dur parcours, sa qualification en est la meilleure preuve de sa solidité. En l'absence d'équipes redoutables comme le Sénégal et le Maroc entre autres, le Malawi a réussi à décrocher son ticket de qualification pour la CAN, cela nous poussera à faire attention à cet adversaire. * Le calme est-il revenu au sein du groupe ou bien est-il toujours perturbé par ce qui s'est passé en France ? Il n'y avait ni tempête ni ouragan pour parler de retour au calme. La sérénité régnait au sein du groupe depuis notre premier jour au Castellet. Et tout ce qui a été dit n'est pas fondé. Je dirai donc que les joueurs ne pourront pas être perturbés par des affaires qui n'ont pas eu lieu. Au contraire, nous sommes soudés plus que jamais. * C'est dire que c'est le même climat qui a prévalu lors de la rencontre contre l'Egypte ? Peut-être plus même, nous sommes devenus une vraie famille dont l'objectif est commun : savoir défendre les couleurs de l'Algérie et l'honorer à l'occasion de tous les événements auxquels nous participons. * Pensez-vous que le statut de mondialiste jouera en votre faveur ou bien le contraire ? Notre qualification au Mondial nous a permis de gagner en confiance et croire plus en nos capacités et, surtout, libérer le football algérien d'un complexe qui aura duré 24 ans. Mais ce serait une erreur de vivre avec cette euphorie et oublier la mission qui nous attend dans ce tournoi. Nous avons passé l'écueil des éliminatoires avec réussite, nous avons réalisé un exploit extraordinaire en nous qualifiant à la CAN et au Mondial, mais le plus important nous attend. Nous voudrions prouver notre mérite d'être là, nous allons entamer la compétition non pas avec la mentalité de joueurs mondialistes, mais de joueurs ordinaires qui sont toujours au début de leur parcours. * Ne craignez-vous pas la grosse chaleur qui règne ici en Angola ? J'ai déjà joué dans ce pays avec l'ESS dans le cadre de la Coupe de la CAF. Bien qu'il fasse très chaud, je ne m'inquiète pas car on est habitués à évoluer dans des conditions pareilles. Les séances d'entraînement programmées aux horaires des matches nous permettront de nous y adapter. * Optimistes contre le Malawi ? Oui, je promets au public algérien qu'on va aller le plus loin possible dans cette compétition. * Le plus loin possible, c'est-à-dire le podium par exemple ? Pourquoi pas ? Nous possédons la matière première pour réaliser nos objectifs. Nous n'allons pas nous contenter de jouer les seconds rôles lors de cette CAN. Nous avons atteint un stade qui nous permet de nous montrer très ambitieux. Le plus important pour le moment, c'est de commencer par une victoire contre le Malawi qui nous ouvrira grandes les portes de la qualification au prochain tour. Gagner le premier match est le plus important, car je suis persuadé que nous saurons comment négocier les deux autres confrontations. Entretien réalisé par Adlène C.