Portsmouth brandit la menace du quart de finale à Cabinda La fusillade dont a été victime la délégation du Togo à la frontière angolo-congolaise continue d'avoir des retombées même sur le plan international. Au-delà de l'émoi suscité par ce drame, qui a coûté la vie au chef de la délégation et à l'attaché de presse et qui a fait plusieurs blessés, le problème de la sécurité des joueurs est posé avec insistance, non seulement par les fédérations des sélections qualifiées, mais aussi par les clubs employeurs des joueurs professionnels retenus pour la CAN. Tottenham réclame l'annulation de la CAN Déjà que les clubs européens prennent très mal le fait de libérer leurs joueurs africains pour la CAN, surtout que leur absence peut être de plus de cinq semaines, les graves incidents de vendredi passé constituent pour eux un excellent prétexte pour faire campagne contre la Coupe d'Afrique des nations afin de battre le rappel de leurs joueurs. Vu que les joueurs concernés sont protégés par les règlements de la FIFA, les clubs ne peuvent rien faire contre leur participation, sinon souhaiter de changer la période de déroulement des CAN, mais là, ils ont en possession un motif solide pour monter au créneau et réclamer l'arrêt immédiat de la compétition, comme l'a notamment fait Tottenham. Les déplacements vers des lieux à risques ne sont pas couverts par l'assurance Les plus «offensifs» pour exiger le retour de leurs joueurs sont les clubs anglais, plus précisément ceux évoluant en Premier League. Ils reposent leur argumentaire sur le volet assurances. En effet, l'une des clauses des polices d'assurances qui couvrent la sécurité des joueurs stipule que le risque vital n'est pas couvert lorsqu'il y a déplacement vers un lieu déclaré et reconnu comme étant dangereux. En plus clair, un joueur qui se déplace dans un endroit où le risque de mort est avéré et qui y décède ou y est blessé en dehors des terrains n'est pas couvert par l'assurance et, ainsi, la famille dudit joueur ne pourrait pas être indemnisée. En l'occurrence, l'Angola, après la fusillade contre la délégation du Togo, est considéré, à tort ou à raison, comme un pays à risques (les clubs en question font tout pour accréditer cette idée). Les clubs anglais veulent ainsi faire croire aux joueurs que leurs familles ne toucheraient rien dans le cas où il leur arriverait malheur. Portsmouth brandit la menace du quart de finale à Cabinda Si tous les clubs anglais tiennent le même langage, les plus insistants sont ceux dont les joueurs jouent ou devront jouer à Cabinda, l'enclave où a lieu la fusillade et où sévit encore la guérilla séparatiste. Ainsi, les Ivoiriens Didier Drogba et Salomon Kalou (Chelsea) et les Ghanéens Michael Essien (Chelsea) et Nwanku Kanu (Portsmouth) sont sommés de rentrer tout de suite dans leurs clubs ou, à tout le moins, de ne pas rester à Cabinda. Plus même : vu qu'il y a une possibilité de voir l'Algérie évoluer à Cabinda en quarts de finale (dans le cas où elle terminerait à la deuxième place de son groupe), Portsmouth réclame, selon plusieurs médias anglais, le retour de Nadir Belhadj et de Hassen Yebda, estimant que leur vie est en danger et qu'en leur qualité d'employés du club, ils ne peuvent pas prendre de risques pour leur vie. Selon le club, même si les joueurs sont assurés par la FAF, ils sont quand même leurs employés et devraient se soumettre à leurs instructions. Belhadj et Yebda n'ont rien à craindre Bien sûr, Belhadj et Yebda n'ont rien à craindre puisque leur présence en sélection pour la CAN est protégée par les règlements de la FIFA. Après le drame de vendredi passé, les autorités angolaises ont renforcé les mesures de sécurité dans tous les sites, plus particulièrement celui de Cabinda. De plus, si déplacement vers Cabinda il y a, il se fera par avion et non pas par route, ce qui fait que le risque de croiser la guérilla est vraiment infime. Le forcing de Portsmouth n'est donc pas près d'aboutir, vu que les joueurs ne font que défendre les couleurs de leur pays en toute légalité et après que leurs fédérations eurent obtenu toutes les garanties de sécurité. F. A-S.