«Raouraoua et Zaher doivent se réconcilier» Au terme de l'assemblée générale ordinaire de la Confédération africaine de football, qui s'est tenue hier au Centre international des conventions de Talatona, à Luanda, Joseph Blatter, président de la Fédération internationale de football, et Issa Hayatou, président de la CAF, ont animé une conférence de presse, d'abord pour parler de la Coupe d'Afrique des nations et des travaux de l'AG de la CAF, puis élargie au secrétaire-général de la FIFA, Jérôme Valcke, au président du Comité d'organisation sud-africain du Mondial, Danny Jordan, et au chef du service de presse, Nicolas Maingot, pour aborder les questions liées à la préparation de la Coupe du monde. Les animateurs de la conférence ont évoqué plusieurs points, dont certains en relation avec l'Algérie. «Raouraoua et Zaher sont deux grands garçons» Interrogé par nos soins sur son appréciation sur le déroulement du match Egypte-Algérie de jeudi soir et sur la perspective d'une tentative de réconciliation entre Mohamed Raouraoua et Samir Zaher, les présidents des Fédérations de football de l'Algérie et de l'Egypte, Joseph Blatter s'est montré satisfait sur le premier point et évasif concernant le second. «Vous avez tous vu le match d'hier soir. Les choses ont été claires en ce qui concerne la finale», a-t-il déclaré, comme pour dire que, cette fois-ci, il n'y a pas de place à la polémique. Pour ce qui est des relations entre Raouraoua et Zaher, le patron de la FIFA a déclaré que «ce sont deux grands garçons et ils sont assez intelligents pour faire passer l'intérêt du football en premier», tout en se montrant convaincu que «la sagesse finira par l'emporter». Et d'ajouter : «J'ai évité de m'impliquer dans ce conflit car il y a actuellement une commission qui est en train de mener une procédure disciplinaire sur les incidents du match du Caire. Tant que cette commission n'aura pas rendu publiques ses conclusions, je ne peux pas intervenir.» Hayatou : «Même les journalistes se trompent, comment donc peuvent-ils juger Codjia ?» Le problème des erreurs d'arbitrage ayant émaillé certains matches de la Coupe d'Afrique des nations a été évoqué. Le président de la CAF, Issa Hayatou, s'est chargé de défendre les arbitres. «Il y a eu un but de l'Egypte contre le Cameroun validé, alors que le ballon n'avait pas franchi la ligne et Coffi Codjia a eu des décisions contestées hier soir. Je ne suis pas là pour juger les arbitres. Tout ce que je peux dire, c'est que, globalement, nous sommes satisfaits du niveau de l'arbitrage lors de cette CAN.»En guise d'argument, il a choisi de donner l'exemple des erreurs de la presse. «Vous, les journalistes, travaillez dans un bureau, avec climatisation, en prenant le temps de réfléchir à ce que vous allez écrire, mais il vous arrive quand même de donner des informations erronées. Comment alors juger un arbitre qui doit prendre une décision en une fraction de seconde, en ayant sans doute déjà beaucoup couru sur le terrain et sans avoir forcément une vision nette de l'action ?» «La FIFA envisage des prix préférentiels pour l'acheminement des supporters» Sur la question de la difficulté pour les supporters de trouver des billets d'avion pour les déplacements vers l'Afrique du Sud à l'occasion de la Coupe du monde, le secrétaire-général de la FIFA, Jérôme Valcke, a reconnu qu'effectivement, l'écrasante majorité des vols programmés durant la période du Mondial affichent complet. «Nous avons consacré pour les spectateurs sud-africains les prix les bas, soit les billets des catégories 3 et 4, afin que ce Mondial soit un succès populaire. Cependant, ce serait dommage que les supporters africains des autres pays ne puissent pas être de la fête. C'est pour cela que nous envisageons d'assurer le transport des supporters des pays qualifiées à la Coupe du monde à des prix préférentiels à travers des vols directs avec des Boeing 747. Il n'est pas dans nos prérogatives de transporter les supporters, mais nous voulons le faire pour permettre à des fans de toutes les sélections à être présents en Afrique du Sud.» Il a tenu à préciser que «ce n'est pas une opération commerciale pour la FIFA car nous n'y gagnerons pas de l'argent». «Al Jazeera est tenue de retransmettre quelques matches du Mondial en clair» Un autre point a été évoqué par Jérôme Valcke : la retransmission des matches du Mondial-2010 en Afrique. Il a confirmé que sur instruction du président de la FIFA, «les droits de retransmission des matches ont été donnés à des chaînes de télévision publiques afin de permettre à tous les citoyens africains de pouvoir suivre gratuitement cet événement». Ce que le secrétaire-général de la FIFA a omis de précisé –et le représentant du Buteur s'est chargé de le lui rappeler dans une question-, c'est que la gratuité de la retransmission à travers les chaînes de télévision publiques ne concerne que les pays de l'Afrique subsaharienne, alors que les pays de l'Afrique du Nord seront soumis au diktat des chaînes privées. «C'est vrai que des chaînes actives ont pris les devants en acquérant les droits de retransmission du Mondial-2010 et même du Mondial-2014. Depuis la fusion entre Al Jazeera et ART, c'est Al Jazeera qui détient ces droits. Cependant, il faut savoir que dans le protocole de vente, il est précisé qu'un certain nombre de matches doivent impérativement être diffusés en clair. Donc, il y aura peut-être jusqu'à la moitié des rencontres qui seront visibles en clair. Quant à la question de savoir si les 64 matches de la Coupe du monde seront retransmis en clair au Moyen-Orient, la réponse est : non. Un bouquet, Al Jazeera, a acheté le droit de les diffuser en mode crypté.» «J'ordonne que le quota des journalistes algériens soit augmenté !» Dernier point qui concerne les Algériens : le nombre de journalistes accrédités pour le Mondial. En effet, des confrères camerounais et nigérian ont protesté contre le quota de 20 journalistes et photographes que chaque pays africain qualifié pour le Mondial peut faire accréditer pour l'événement, jugeant ce nombre dérisoire en comparaison aux quotas octroyés aux pays européens. Le responsable des médias, Nicolas Maingot, a répondu que les mêmes critères pris en compte pour la Coupe du monde 2006 ont été reconduits et qu'il est prêt à en discuter en aparté avec les journalistes africains, après la conférence de presse. Voyant que cette question a été posée plusieurs fois, Blatter a alors pris la parole et déclaré à l'adresse du responsable des médias : «Veuillez vous pencher sur ce dossier et faire un effort pour l'Afrique. Je ne vous demande pas de le faire. Je vous l'ordonne !» Evoquant ce point à son tour, Jérôme Valcke a expliqué qu'il y a «un problème de nombre» car «nous pouvons remplir tout un stade avec les journalistes tant les demandes sont nombreuses. Nous sommes donc dans l'obligation d'en limiter le nombre.» F. A-S.