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Mamadou Niang au Buteur : «L'Algérie fera comme le Sénégal en 2002»
Publié dans Le Buteur le 11 - 02 - 2010

«Avec Ziani, l'OM aurait été plus fort cette saison»
Pour débuter, on voudrait savoir si vous avez suivi l'Algérie durant la dernière CAN qui s'est tenue en Angola ?
Absolument, et je l'ai suivi avec beaucoup d'intérêt.
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Pourriez-vous nous faire une analyse rapide de son parcours ?
Je pense qu'après un début assez difficile notamment avec cette défaite face au Malawi, les Algériens ont su relever la tête par la suite. La preuve, cette belle qualification aux demi-finales de l'épreuve. Vous savez, après 6 ans d'absence de la CAN, je dois dire que l'Algérie a fait un excellent retour, même si je reste persuadé qu'elle aurait pu aller encore plus loin, c'est-à-dire jouer la finale. Malheureusement, ça n'a pu se faire à cause de tout ce qui s'est passé en demi-finale face à l'Egypte.
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Quel est le match référence qui vous a le plus emballé ?
Sans hésitation, la rencontre face à la Côte d'Ivoire. Quelques jours auparavant, très peu d'observateurs avaient parié sur l'Algérie, allant jusqu'à dire que les Ivoiriens s'en sortiront largement vainqueurs. Néanmoins, la volonté affichée par les Algériens ce jour-là a fait la différence et leur a permis de se qualifier brillamment. C'est un match référence pour eux aussi dont ils devraient s'en inspirer lors de leurs futures rencontres. Je dois dire qu'actuellement, l'Algérie dispose d'une équipe solide, compacte et collectivement, elle développe du beau football.
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L'Algérie s'est fait sévèrement éliminer en demi-finale face à l'Egypte. L'arbitre du match a été longuement décrié et tenu pour responsable de cette défaite…
C'est vrai que lors de ce match, l'arbitrage n'a pas vraiment été tendre avec vous. Néanmoins, je dois dire aussi que même à dix, l'équipe algérienne pouvait revenir dans le match. Mais voilà que certains joueurs, à l'image de Belhadj et du gardien de but, n'ont pas su garder leur sang-froid. Ce qui leur a valu de se faire expulser. Par la suite, ça s'est compliqué davantage pour l'Algérie. Les joueurs devaient garder leur calme et ne pas laisser le match leur échapper.
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Après ce qu'elle a montré durant la CAN, pensez-vous que l'Algérie est capable de faire bonne figure au Mondial ?
Il est clair que les choses vont être différentes et le niveau va être encore plus élevé par rapport à celui de la CAN. L'Algérie est dans un groupe assez relevé et elle devra se montrer très costaude pour espérer passer au 2e tour. En Coupe du monde, tout reste jouable et on ne peut rien prédire à l'avance. Je trouve que des équipes techniques et collectives comme l'Algérie, le Maroc ou la Tunisie, peuvent toujours créer des surprises dans ce genre de tournoi. L'Algérie peut faire bonne figure et même plus.
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Comme ce fut le cas du Sénégal lors du Mondial 2002 ?
Exact. L'Algérie peut refaire la même performance du Sénégal et faire sensation. Vous savez, rien n'est impossible en football, un match se joue à 11 contre 11 et chaque équipe a des atouts à faire valoir. L'équipe d'Algérie a du potentiel. Et si elle croit en ses possibilités, elle pourra réaliser beaucoup de choses intéressantes.
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Et le parcours de l'Algérie lors des éliminatoires du Mondial, l'avez-vous suivi ?
Oui. Et je peux vous dire que le plus dur pour l'Algérie n'était pas le match barrage face à l'Egypte, mais bien face aux deux autres équipes, à savoir la Zambie et le Rwanda où l'équipe a éprouvé beaucoup de difficultés pour s'en sortir. Je dirai que dans l'ensemble, l'Algérie n'a pas volé sa qualification et mérite amplement de disputer le Mondial sud-africain.
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Quelle a été votre réaction lorsque vous avez appris la nouvelle du caillassage du bus des joueurs algériens au Caire ?
Comme tout le monde, j'en ai été choqué. C'est vraiment inadmissible qu'à cause d'un match de football, on arrive à commettre ce genre d'incidents. S'attaquer à des joueurs et les terroriser de la sorte n'est pas du tout acceptable. Je condamne fermement ce genre de pratiques. La FIFA doit sévir avec fermeté et punir les auteurs de tels agissements.
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Vous avez déjà affronté l'Egypte au Caire, lors de la demi-finale de la CAN 2006. Un match qui s'est déroulé dans une ambiance électrique et que vous avez perdu au final (2-1)…
Oui, on a perdu ce match, mais je vous rappelle que si l'arbitre de cette rencontre nous avait sifflé un penalty tout à fait valable à la dernière minute de jeu, on serait revenus au score. Et qui sait, peut-être qu'on aurait décroché notre place en finale. Je vous le dis franchement, les arbitres africains n'ont pas encore acquis le niveau mondial et sont très loin d'égaler leurs confrères européens. Pour un grand événement comme celui de la CAN, il aurait fallu désigner des arbitres courageux et audacieux.
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Justement, après le 3e sacre successif de l'Egypte, certains n'ont pas manqué de dire que les Egyptiens n'auraient jamais pu réaliser cet exploit, s'ils n'avaient pas été favorisés par les arbitres, sachant que le siège de la CAF se trouve au Caire. Partagez-vous cette réflexion ?
Non, il ne faut pas rentrer dans ce genre de débats. Avancer de telles hypothèses ne servira à rien du tout et ne fera qu'asseoir une polémique dont le football africain n'en a vraiment pas besoin. Je préfère dire que les arbitres se trompent dans leurs décisions plutôt que de dire autre chose. C'est malheureux ce qui s'est passé pour l'Algérie, certes, mais elle doit oublier à présent la CAN et se concentrer uniquement sur le Mondial.
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Avant de décrocher son billet pour le Mondial, l'Algérie avait rencontré, lors du 1er tour des éliminatoires, votre pays, le Sénégal. Tout le monde se rappelle que vous n'avez pas participé aux deux matchs ; peut-on en connaître les raisons, d'autant que beaucoup de choses avaient été dites sur vous ?
Après la CAN 2008 du Ghana, j'ai rencontré quelques problèmes au Sénégal, surtout avec les supporters, qui m'ont forcé à renoncer à la sélection dans un premier temps et à ne pas prendre part aux deux rencontres face à l'Algérie. Néanmoins, tout est réglé à présent et je suis à la disposition du sélectionneur national
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Ne pensez-vous pas que si vous aviez pris part à ces éliminatoires avec certains autres cadres de l'équipe, vous auriez peut-être décroché votre qualification au Mondial ?
On ne sait pas ce qui peut se passer dans la vie et rien n'aurait garanti notre qualification au Mondial, si j'avais joué les éliminatoires. Comme on le dit chez vous, c'est le «mektoub» lequel a choisi l'Algérie, voilà tout. Rien ne sert de revenir en arrière.
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Quels sont les joueurs que vous connaissez en sélection d'Algérie ?
Bien entendu, je connais Karim Ziani. Ce dernier est comme mon petit frère, je l'ai vu grandir et malgré son départ de Marseille, on reste toujours en contact. Je connais bien sa famille et il connaît la mienne aussi. Il y a aussi Rafik Saïfi qui est un très bon ami à moi et c'est quelqu'un que j'apprécie et que j'estime beaucoup. A part ceux-là, je ne connais pas les autres joueurs.
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Tout le monde en Algérie sait que vous étiez très proche de Ziani, lorsque ce dernier évoluait à l'OM. Regrettez-vous son départ du club ?
Bien sûr. Je pense que Karim a les qualités pour jouer à Marseille et je ne sais toujours pas pour quelle véritable raison il a quitté le club. C'est son choix et il faut le respecter.
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Vous pensez donc qu'il s'est un peu précipité lorsqu'il a pris la décision de quitter le club à l'intersaison ?
Je n'ai pas à commenter sa décision. Il est adulte et sait ce qu'il fait.
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Certains disent qu'avec Ziani, l'OM aurait été plus fort cette saison. Etes-vous du même avis ?
Bien entendu qu'on aurait été plus forts, y a rien à dire. Il aurait apporté beaucoup au club. Dommage.
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Connaissez-vous le gardien de but de la sélection d'Algérie, Chaouchi ?
Non, pas vraiment. Pourquoi ?
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On a cité son nom il y a quelques semaines de cela pour qu'il rejoigne l'OM l'été prochain …
Ah oui, c'est vrai ? J'ai lu ça dans la presse française, sans plus néanmoins. Je ne peux pas parler de lui, vu que je ne connais pas ses qualités.
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Malgré le grand écart qui vous sépare du leader Bordeaux, peut-on dire que le titre de champion reste jouable pour l'OM ?
C'est vrai que Bordeaux nous devance de plusieurs points, mais cela ne signifie pas qu'il est déjà champion. Il reste beaucoup de matchs et soyez-en sûr qu'on les jouera à fond pour recoller au peloton.
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Un message à l'adresse du public algérien qui espère toujours voir l'OM remporter le championnat…
Je passe un grand bonjour à tous les Algériens et je leur dis de rester toujours derrière leur sélection, quoi qu'il arrive. Je sais que beaucoup d'Algériens aiment l'OM. On essayera de bien terminer la saison et leur donner du bonheur.
Entretien réalisé par
Saïd Fellak


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