Aziz Bouras est un entraîneur algérien qui exerce depuis plus de dix ans maintenant au club français du FC Sochaux. Aziz Bouras est un entraîneur algérien qui exerce depuis plus de dix ans maintenant au club français du FC Sochaux. Dans cet entretien, il nous parle du gardien de but Chaouchi qui, selon lui, pourrait espérer jouer en Europe, à condition de ne plus refaire certains gestes, tel que son coup de foulard réalisé face à la Côte d'Ivoire entre autres. * Tout d'abord, veuillez vous présenter au public algérien, qui ne vous connaît pas vraiment… Bien entendu. Je m'appelle Aziz Bouras, je suis l'entraîneur des gardiens de but du FC Sochaux et adjoint de l'entraîneur en chef, et ce, depuis 1999. J'ai quitté l'Algérie très jeune, à l'âge de 4 ans précisément. Avant d'être entraîneur, j'ai joué en tant que gardien et j'ai même été convoqué par la sélection algérienne juniors lors de la saison 1983-1984, au temps où Lalmas était le sélectionneur. Malheureusement, et pour des raisons personnelles, je n'ai pas pu répondre favorablement à cette convocation. J'ai évolué dans des clubs de 3e division, en France, avant de raccrocher et me reconvertir en entraîneur. * Avant d'arriver à Sochaux, quels sont les clubs que vous avez drivés ? A vrai dire, j'ai débuté ma carrière d'entraîneur à Sochaux. On peut dire que c'est le club de ma région, parce que je suis de Montbéliard. Depuis ma prise de fonction ici, je ne me plains de rien et tout se passe bien pour moi. * N'êtes-vous pas intéressé de travailler en Algérie ? Vous savez, en Algérie il y a beaucoup de postulants pour peu de places. Ce n'est pas évident, d'autant que je ne connais pas vraiment la méthode de travail en Algérie. Je n'aime pas trop m'avancer dans le vide. Cela dit, rien n'est sûr dans la vie et tout peut arriver. Pour le moment, j'ai un contrat avec Sochaux à respecter et comme je vous l'ai dit, je me sens bien ici et je bénéficie d'une certaine liberté qui me permet d'être efficace et plus actif. J'ai eu plusieurs opportunités par le passé de quitter le club, mais j'ai préféré la stabilité. A Sochaux, j'ai côtoyé plusieurs entraîneurs de renom, avec lesquels j'ai beaucoup appris. Je citerai entre autres Bernard Lacombe, Jean Fernandez et Francis Guillot. * En plus d'être l'entraîneur des gardiens de but, vous êtes l'adjoint de l'entraîneur en chef du club. Est-ce que cela veut dire que vous avez votre mot à dire dans les choix tactiques ? A Sochaux, on collabore tous ensemble. L'entraîneur en chef dispose de quatre adjoints et tous donnent leur avis. Chaque matin, on organise des réunions pour discuter et échanger nos idées ; mais au final, c'est Guillot qui décide. * Parlons à présent d'Algérie. Avez-vous suivi les performances de l'EN durant la dernière CAN ? Evidemment. J'ai suivi avec grande attention cette compétition et surtout les performances de l'Algérie. Je dois dire qu'après un début de tournoi assez difficile, avec à la clef une défaite inattendue devant le Malawi, j'étais un peu pessimiste. Mais par la suite, quand l'équipe s'est reprise, on a vu un tout autre rendement. L'équipe a montré un visage intéressant et réussi à arracher avec grand mérite la 4e place. L'EN est en progression constante et je reste certain qu'elle sera encore plus forte. * L'Algérie disputera le Mondial, pensez-vous qu'elle a les moyens de faire bonne figure en Afrique du Sud ? Je pense qu'elle a des chances de faire un bon tournoi et réaliser un parcours honorable. Ça ne va pas être facile, mais c'est jouable. Il faut croire en nos qualités et jouer sans complexe. A Sochaux, il y avait deux joueurs slovènes que je n'arrêtais pas de chambrer. * Parlons de Chaouchi. En tant que technicien, qu'avez-vous à dire sur lui ? D'après ce que j'ai vu, Chaouchi possède d'énormes qualités et peut devenir l'un des meilleurs gardiens du continent. Il a fait de grands matchs avec l'Algérie et a souvent été décisif. Ce que je lui reproche néanmoins, c'est qu'il s'oublie quelques fois et manque de concentration et de rigueur durant les matchs. Je vous cite un exemple : lors de la rencontre face à la Côte d'Ivoire, il a fait un geste qui m'a vraiment étonné, celui du coup de foulard. Vous savez, en France, si un joueur ose faire ce geste lors d'un match aussi important, il risque tout simplement sa place. Ce genre de geste, Chaouchi devrait ne plus le refaire, pour son intérêt. Il doit se montrer plus professionnel s'il veut jouer en Europe. * Justement, on parle de lui à l'OM. Pensez-vous qu'il peut s'imposer dans ce club ? S'imposer, c'est trop dire. Il y a en place un grand gardien en la personne de Mandanda, qui est le gardien de l'équipe de France. Mais avec du travail et de la rigueur, il pourrait s'imposer dans n'importe quel club. Entretien réalisé par Saïd Fellak