Aristide Bancé, même s'il a quitté la Bundesliga pour le championnat finlandais, reste une icône au Bukina Faso. La star burkinabé, que nous avons rencontrée à Bata, nous parle ici du match contre le Gabon et des chances de l'Algérie en cette CAN. Que pouvez-vous nous dire sur cette CAN à quelques heures de son coup d'envoi ? Nous sommes venus dans un pays que nous connaissons dans la mesure où nous avons participé ici à l'édition de 2012. À l'époque, nous étions dans le groupe qui avait été domicilié à Malabo où nous ne gardons pas de bons souvenirs (le Burkina a perdu ses trois matchs). On doit prendre notre revanche et effacer ce mauvais souvenir. Je crois que nous sommes capables de rééditer l'exploit de 2013, nous avons des joueurs qui peuvent faire la différence et nous allons jouer nos chances à fond. Et sur la participation de l'Algérie à la CAN ? Plusieurs observateurs donnent l'Algérie comme le favori de cette CAN, je ne suis pas contre cet avis, mais je dis qu'il n'y a que la réalité du terrain qui compte. Et que pensez-vous du groupe de l'Algérie ? C'est un groupe fort avec la présence du Ghana, du Sénégal et de l'Afrique du Sud. L'Algérie a une grande équipe avec de grandes individualités. En principe vous êtes les favoris, mais il faut savoir que le plus important est d'arriver à la CAN avec tous ses moyens, c'est la seule façon de passer le premier tour. Les pronostics restent des pronostics, c'est tout. Mais a mon avis l'Algérie n'aura pas de souci à passer le premier tour. Selon vous, quels sont les favoris de cette édition ? Je crois que l'époque où il y avait des favoris en force à qui rien ne pouvait arriver est révolue. Le Nigeria par exemple, le tenant du titre, est absent. Cela veut dire qu'il n'y a plus de favoris ni de petites équipes, et je vais peut-être vous surprendre si je vous dis une chose. Laquelle ? Cette édition connaîtra la consécration d'une équipe que personne n'attendra. C'est une équipe qui n'est pas citée parmi les favoris qui décrochera le titre, peut-être la Guinée ou une autre formation. Votre premier adversaire est le Gabon. Ce ne sera pas facile pour vous, non ? Ce sera un grand match sans doute, mais ce qui est bien, c'est que nous allons affronter une équipe qu'on connaît très bien pour l'avoir croisée à deux reprises lors des éliminatoires. Nous avons perdu au Gabon et nous avons fait match nul chez nous, mais c'est une expérience qui nous aidera à les surprendre cette fois-ci et à les battre. Revenons à l'équipe d'Algérie qu'on évoque souvent en citant ses individualités parmi lesquelles il y a Brahimi que vous connaissez sans doute... Je le connais très bien, c'est un joueur qui est capable de faire la différence et renverser la situation à tout moment. Je crois qu'il a un grand avenir, et en tant qu'Africain je le soutiens comme je soutiens tous les Algériens qui évoluent en Europe. Ils nous font honneur en Europe. En tant que connaisseur du championnat d'Allemagne, pensez-vous que Matmour peut revenir en sélection algérienne ? Pour moi, on ne doit exclure personne de la sélection. Le sélectionneur doit donner leur chance à tous ceux qui peuvent apporter un plus à l'équipe, que ce soit Matmour ou un autre. Après plus d'une année, que pouvez-vous nous dire du match barrage qui vous a empêchés d'aller au Mondial ? On doit l'oublier. Nous avons perdu par un but à zéro, il n'y a rien à dire là-dessus, mais je pense qu'on ne méritait pas la défaite à cause de ce qui s'est passé en marge de la rencontre. On ne nous a pas mis dans les meilleures conditions pour décrocher la qualification. Mais l'Algérie a mérité sa qualification et a honoré l'Afrique au Brésil. Justement, quelle a été la réaction des Allemands après le match des huitièmes de finales face à l'Algérie ? Ils ont été tous surpris, ils ne croyaient pas que l'Algérie allait leur tenir tête de cette façon. Ils pensaient tous que ça n'allait être qu'une simple formalité pour leur équipe, avec une victoire par trois ou quatre buts. Nous, les Africains qui étions en Allemagne à ce moment, nous étions très fiers des Algériens, ils nous ont fait honneur.