Pourquoi l'EN a souffert face à la Serbie . Nul doute aujourd'hui qu'en prévision de la phase finale de la Coupe du monde et en l'état actuel des choses, l'EN est bien très loin du niveau mondial. Les Verts ont eu, mercredi passé, un petit aperçu de ce qui les attend en juin prochain, une petite dose du très haut niveau, à tous les niveaux. Condition physique, rythme, organisation du jeu et efficacité, là où les Verts présentent des carences considérables, là où un grand boulot reste à faire. Par rapport à la dernière production de la sélection nationale, on devrait être très inquiet car, depuis la dernière déroute à la CAN face au Nigeria, les choses n'ont pas avancé d'un iota. Pis, elles semblent plus compliquées encore, avec des joueurs qui n'ont plus joué depuis le 30 janvier, manquant du coup de rythme, de vivacité et de condition physique. Et le plus curieux, c'est que le sélectionneur national, malgré cet énorme déficit qu'ils ont dans les jambes, s'entête à s'appuyer sur eux pour construire le jeu de l'équipe en les plaçant dans des postes clés, dans l'axe le plus important du terrain. L'épine dorsale de l'EN loin du niveau mondial Intéressons-nous, à titre d'exemple, au trio Yahia-Mansouri-Ziani qui, en se basant sur le schéma le plus habituel de Saâdane, constitue la colonne vertébrale des Verts. Est-il normal de confier des tâches aussi importantes à des éléments qui n'ont pas joué depuis plus d'un mois ? Devrait-on s'étonner de leur rendement et de celui de l'équipe en général quand on sait que les trois joueurs en question “chôment” dans leurs clubs respectifs ? Devrait-on se poser des questions par la suite sur les raisons qui ont fait que l'Equipe nationale eut flanché physiquement en deuxième mi-temps face à la Serbie ? Cela crève les yeux, il ne faut pas être diplômé de la Sorbonne pour le constater. Certes, le football n'est pas une science exacte, mais il obéit à une logique infaillible, basée sur des données physique et scientifique. On a beau avoir les meilleures qualités du monde, de l'envie et de la volonté à aller de l'avant, mais voyez-vous, quand les jambes ne suivent pas, ça ne peut pas conduire loin. Cela peut marcher une ou deux fois, comme à Oum Dourmane ou face à la Côte d'Ivoire, mais pas toujours. Ziani, 5 matchs joués cette saison Laissons parler les chiffres maintenant, dont le constat est effrayant. Sachez que Ziani, dont la situation est la plus alarmante par rapport à ses autres coéquipiers, ne joue plus dans son club, et ne totalise, depuis le début de la saison, qu'une moyenne de 5 matchs. Il a participé à neuf matchs cette saison avec Volfsburg, 5 fois titulaire et 4 fois remplaçant, mais son temps de jeu est de 457 minutes. Difficile donc pour lui d'avoir le rythme qu'il faut et de trouver les ressources physiques nécessaires pour mener la danse et diriger le jeu au sein de l'Equipe nationale. Pouvoir assumer le rôle de meneur dans de pareilles conditions, c'est mission perdue. Espérons pour lui que les choses changent et s'améliorent dans son club avant la Coupe du monde, car l'EN a vraiment besoin de lui. Mansouri, 7,5 matchs L'autre cas qui saute aux yeux et qui est plus évident que celui de Karim Ziani, c'est celui de Mansouri que le sélectionneur national continue à aligner envers et contre tous. Pour ce cas aussi, on va faire parler les chiffres. Mansouri ne joue pas à Lorient. Sur les 30 matchs disputés par son équipe cette saison, il ne totalise qu'une moyenne de 7,5 matchs pour 680 minutes de temps de jeu. Alors, confier un rôle aussi important dans l'entrejeu, là où on a besoin d'éléments à 100 % physiquement, à un joueur en manque terrible de compétition, âgé de 31 ans de surcroît, il faut le faire. Il est temps de revoir les choses à ce niveau et laisser les sentiments de côté, car c'est l'intérêt national qui est en jeu. Le 3 à 0 de la Serbie devrait constituer une sonnette d'alarme pour ceux qui refusent encore de voir la réalité en face. En ce qui concerne Yahia, son cas est un peut particulier. C'est un titulaire à part entière à Bochum, 11 fois aligné, 11 fois titulaire. Il n'a perdu sa place qu'après l'histoire de sa blessure avant la CAN, mais aujourd'hui, il doit la reconquérir, sinon lui aussi, déjà en manque de rythme, risque d'avoir de sérieux problèmes physiques. D'autres joueurs sont bien entendu dans la même situation, on citera entre autres Amri Chadli, qui vient d'être appelé en Equipe nationale et qui n'a qu'une moyenne de 6 matchs dans les jambes. Terry, Gerrard et Rooney, la comparaison est accablante Intéressons-nous maintenant à notre principal adversaire en Coupe du monde, l'Angleterre, et le temps de jeu des joueurs britanniques, et prenons comme exemple, à titre comparatif, le trio de l'axe central de l'équipe de Capello, constitué par John Terry, Steven Gerrard et Wayne Rooney. La comparaison est accablante, ya pas photos. Sachez que le nombre de matchs joués par Steven Gerrard seul équivaut à celui de nos trois internationaux, si l'on additionne leur temps de jeu depuis le début de la saison. Il a joué 23 matchs, que dire alors de Rooney (27), ou de Terry (28). Et ces joueurs dépasseront tous la barre des 45 matchs en fin de saison, pour arriver en Coupe du monde avec quelque chose comme 50 matchs dans les jambes. Lacen, Matmour et Belhadj, la preuve irréfutable Et pour illustrer mieux cet état de fait, revenons au match face à la Serbie qui devrait constituer une référence de base. Quels sont les éléments de l'Equipe nationale qui se sont distingués le plus durant cette rencontre ? Incontestablement Belhadj, devenu presque un animateur de jeu, Matmour, le seul danger en attaque, et Lacen, incroyablement efficace avec 33 balles jouées, dont trois perdues seulement. On ne sera pas étonné d'apprendre que ces trois joueurs sont les plus utilisés dans leurs clubs respectifs et qui totalisent le plus grand nombre de matchs joués, 23 pour Lacen, 19 pour Matmour et 16 pour Belhadj (13 fois titulaires et 3 fois remplaçant). C'est clair, non ? Et en plus, comme si cela ne suffisait pas, on se permet d'aligner des joueurs qui reviennent de blessures. Cela étant, il n'y a pas que ça, beaucoup de choix tactiques et techniques sont remis en cause, sans parler du manque de courage dans les décisions.