En quittant le MOB après avoir remporté la Coupe d'Algérie et raté de peu le doublé, et finissant tout juste dauphin derrière le champion, l'ESS, l'entraîneur Abdelkader Amrani, qui a vu son aventure en Arabie Saoudite à la tête d'Al-Raed se résumer à deux matchs de championnat et une rencontre de coupe, nous a accordé cet entretien exclusif, en revenant sur les raisons de son limogeage, la cause de son départ du MOB ainsi que ses regrets concernant le calvaire vécu par son club de cœur, le WAT. Après une courte expérience en Arabie Saoudite, vous voilà de retour au pays. Peut-on connaître les raisons ? Avant tout, j'avais pris la courageuse décision d'accepter de prendre les commandes d'une équipe d'Al-Raed, en pleine reconstruction, et qui a assuré son maintien de justesse, la saison dernière. Après avoir effectué une très bonne préparation d'avant-saison, j'ai constaté beaucoup de lacunes dans l'équipe, mais surtout plusieurs éléments qui étaient loin de leur meilleur niveau, sans oublier la signature tardive de quelques joueurs, ce qui ne m'a pas permis d'avoir mon équipe type dès le coup d'envoi du championnat. Après, il faut aussi souligner que la chance nous a tourné le dos dans le domaine de la finition, sans oublier le fait d'affronter les deux favoris pour le titre de champion au début, ce qui explique forcément notre début de saison difficile et la décision de la direction de me licencier. Sincèrement, vous attendiez-vous à ce limogeage après deux journées seulement ? Absolument pas, car le président m'a souvent rassuré, en m'affirmant qu'il connaît bien la situation de l'équipe, et qu'il est convaincu que mon travail allait porter ses fruits par la suite, avant que j'apprenne mon limogeage par le biais de mon manager, vu que la direction n'a pas pu subir les critiques des supporters sur Twitter, chose que je n'arrive pas à comprendre jusqu'à présent. On sent beaucoup d'amertume et de tristesse dans vos propos... Je suis un homme qui est prêt à mourir pour son métier. Je n'ai pas choisi ce défi pour garnir mon compte bancaire, mais plutôt pour réussir quelque chose de bien à l'étranger, pour mon premier défi loin du pays. C'est très rageant de finir de la sorte, même si j'ai fait de mon mieux, sauf que le bon Dieu en a voulu autrement. Néanmoins, j'ai du mal à digérer les propos de Nouredine Zekri à mon égard. Pouvez-vous être plus explicite sur ce point et votre conflit avec Zekri ? Avant d'accepter ce challenge, j'ai appris que ce dernier avait entraîné Al-Raed par le passé et au moment de vouloir le contacter, pour qu'il me donne plus d'informations, j'ai appris par le biais d'un collègue, qu'il avait minimisé mes compétences, en affirmant à la presse locale que je n'allais rien apporter à l'équipe. J'étais vraiment surpris, mais surtout vexé par ses propos, d'autant plus que nous n'avions aucun conflit par le passé. A mon tour, j'ai affirmé aux journalistes saoudiens que je n'avais pas la moindre idée sur Zekri, pour la simple raison qu'il se croit Italien, alors que mes connaissances proviennent uniquement de techniciens algériens. Les présidents de club des pays du Golfe ont la réputation de s'immiscer dans le volet technique des entraîneurs. Le confirmez-vous ? Non, personnellement je n'ai pas eu ce genre de problème, mais je peux vous confier que j'ai toujours du mal à accepter mon limogeage, au point d'abandonner mes droits pour rentrer rapidement au pays, des droits qui me donnaient la possibilité de toucher un an de salaire, mais j'ai décidé de me contenter de mes deux mois de travail, en prouvant par mon geste que je suis un homme passionné de football et non un opportuniste à la recherche du meilleur contrat financier possible sans la moindre fierté ni personnalité. Avec un peu de recul, et malgré l'immense exploit réalisé à la tête du MOB, vous avez décidé de quitter le club, l'été dernier. Peut-on connaître les raisons ? C'est une question de mektoub. Dieu merci, j'ai fait un excellent travail à Béjaïa et tout le monde peut en témoigner, mais j'ai senti un manque de considération de la part de la direction, qui n'a pas fait l'effort nécessaire pour satisfaire mes besoins. Je pense que c'est un souhait légitime de prétendre à un meilleur salaire, en quittant néanmoins Béjaïa la tête haute, et avec le sentiment du travail accompli. Suivez-vous toujours l'actualité de votre ancien club ? Bien sûr que oui, car je garde de très bons amis dans cette ville, et je pense que mon successeur est en train de réussir un probant travail. Le MOB a l'avantage d'avoir un bon effectif, une direction compétente, mais aussi un public passionné, en espérant un parcours cette saison encore meilleur que le précédent. Parlez-nous maintenant du calvaire que sont en train de vivre l'USMAn et le WAT, vos deux anciens clubs... Je ne vous cache pas que j'ai du mal à parler de la situation du WAT, qui reste mon club de cœur. En plus d'avoir défendu ses couleurs en tant que joueur, j'ai connu des moments inoubliables dans le costume d'entraîneur. Malheureusement, l'absence de dirigeants compétents et le manque de soutien financier ont fait que le club se retrouve dans une telle situation à l'heure actuelle. L'ASO est-elle capable de retrouver l'élite ? Je suis convaincu que l'ASO fera bel et bien son retour parmi l'élite, avec la présence de Medouar, qui est un dirigeant très compétent, qui m'a sollicité pour revenir au club avant que j'opte pour le challenge saoudien. Selon les récentes rumeurs, vous seriez dans le viseur de l'ESS, le RCA ou encore l'USMA. Le confirmez-vous ? J'ai entendu ce genre de rumeurs, mais je peux juste vous dire que je n'ai aucun contact officiel à l'heure actuelle. En plus, je suis un homme de principe, et je ne peux pas négocier avec un président en présence d'un entraîneur en place.