Comme souvent, le président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, a voulu éclairer l'opinion publique sur la situation qui prévaut au sein de l'Equipe nationale, en s'exprimant hier sur les ondes de la Radio Chaîne III. Le patron du football algérien, bien qu'il a tenté de dédramatiser la crise, ne s'est toutefois pas retenu pour désavouer son sélectionneur, Christian Gourcuff, puis de le recadrer quelques minutes plus tard, notamment suite à sa sortie médiatique très controversée en conférence de presse d'après-match. Sans gêne aucune, Raouraoua admet publiquement que la sélection nationale n'a pas bien joué durant ces deux matchs amicaux, et cela contrairement à l'analyse faite par le technicien français. «Je peux comprendre qu'on ait mal joué et je peux aussi être d'accord avec quelques commentaires qui disent justement qu'on a mal joué», a-t-il avoué. Avant d'ajouter : «On a mal joué, mais il n'y a pas de problème. Cela nous permettra de nous corriger afin de mieux préparer notre prochaine double confrontation face à la Tanzanie.» «La sérénité est bien là» Alors que Gourcuff avait indiqué en conférence de presse que la «sérénité en Algérie est impossible et qu'il vient de découvrir certaines choses dans ce pays», Mohamed Raouraoua ne faisait pas la même lecture : «La sérénité est bien là et elle est au maximum. Il y a une bonne ambiance dans le groupe et tout est mis à la disposition de la sélection pour qu'elle réalise le meilleur des résultats.» «Le coach opte pour deux avant-centres, alors que cela ne marche pas» Le président a donné ensuite son avis sur le dispositif tactique mis en place par son entraîneur contre la Guinée : «Encore une fois, le coach persiste à jouer avec deux avant-centres alors qu'on sait que ça ne marche pas. On a vu que lorsqu'il a fait rentrer Brahimi, le jeu de la sélection a évolué et on aurait pu marquer par la suite si ce n'était quelques erreurs d'arbitrage qu'on n'a pas préférer relever.» «La situation ne m'inquiète pas du tout» A la question : cette situation vous inquiète-t-elle ? Raouraoua a répondu : «Je ne m'inquiète pas du tout de la situation. On ne fait pas un bilan définitif après les matchs amicaux. Ces derniers sont destinés justement à tester des joueurs et mettre en place d'autres variantes tactiques, c'est tout. On ne fait pas ça pour les matchs officiels. Ce ne sont en vérité que des match-galas. L'essentiel est d'être présent en officiels. Nos objectifs : nous qualifier pour la CAN-2017 et le Mondial-2018 et si tout se passe bien et conformément à nos plans, on devrait les atteindre.» «On a découvert des joueurs qu'on n'aurait jamais vu en matchs officiels» Et de poursuivre : «Ces matchs amicaux nous ont servi à voir de nouveaux joueurs, comme Hachoud, Belkaroui, Ziti, Tahrat, Benrahma, Boudebouda. Ces joueurs, on ne les aurait jamais vu dans un match officiel, sauf cas exceptionnel. Ça a été bénéfique pour eux.» «Le résultat importait peu, puisqu'on est sûrs de figurer dans le premier chapeau si on passe la Tanzanie» «Désormais, l'essentiel sera de battre la Tanzanie. Le résultat des matchs amicaux importait peu pour nous, car dans tous les cas de figure, on sera dans le premier chapeau lors du tirage au sort des phases de poules pour la Coupe du monde. On est toujours leaders africains au classement FIFA et on ne peut pas descendre à la sixième place aussi brutalement.»
Puis le recadre : «Sa nervosité est inexplicable et c'est à lui d'assumer ses propos» La réaction négative du sélectionneur en conférence de presse à l'encontre des journalistes et des supporters qui l'avaient sifflé durant cette rencontre face au Sénégal, n'a pas du tout plu à Raouraoua. Ce dernier et à travers son intervention hier à la radio a tenu à recadrer le Français. «Le coach a eu une nervosité inexplicable pour quelqu'un d'expérimenté. A mon avis, tout ça est dû aux évènements qui se sont déroulés dans le stade. Maintenant, on est des adultes et chacun est responsable de ses propos.» «Il devait garder son calme et donner l'exemple» Et d'enchaîner : «De toutes les manières, quel que soit x, il se devait de garder son sang froid et sa sérénité. Et quand on est un responsable, on doit donner l'exemple.» Cela constitue un signal fort de la part du premier responsable de la Fédération à son sélectionneur. «Sa démission ? C'était sous l'effet de la colère» Concernant la décision de Gourcuff de quitter ses fonctions à l'issue de la double confrontation contre la Tanzanie, comme il l'a confié à son adjoint, Yazid Mansouri, à l'issue de la rencontre face au Sénégal, Raouraoua poursuivra : «Il a dit ça sous l'effet de la colère. Il ne pensait sans doute pas à ce qu'il a dit.» «Il sera là la semaine prochaine et on débattra de tout ça» Et de continuer : «Je n'ai pas eu de réunion avec lui, puisqu'au lendemain du match, il est parti en France pour ses affaires conformément au programme arrêté. Il sera de retour la semaine prochaine et on débattra de tout ça.» «Un bon responsable fait toujours des prévisions sur toutes les situations possibles» Et à question suivante : est-ce la FAF anticipe l'avenir, surtout si le départ de Gourcuff venait à être entériner après les deux matchs face à la Tanzanie. «Les responsables qui gèrent bien font toujours des prévisions sur toutes les situations possibles», s'est-il contenté de répondre.
Sur la mauvaise réaction du public du 5-Juillet «Qu'on ne soit pas d'accord avec l'entraîneur, ça je le comprends, mais qu'on siffle les joueurs, ça c'est inadmissible» Par la suite, le président est revenu sur ces sifflets : «Ce n'est pas bien de siffler son équipe. On doit toujours être derrière elle. Que l'on ne soit pas d'accord avec son entraîneur, je peux comprendre, mais pas avec les joueurs, ça ce n'est pas normal. Pourtant, ils font beaucoup de sacrifices, et perdent leur temps à venir et à laisser leurs familles pour venir défendre les couleurs et au final, on les siffle de cette manière. C'est inadmissible. J'espère ne pas revoir de telles scènes, d'autant que cela a déstabilisé certains joueurs, comme je ne l'ai jamais vu auparavant.» «Les joueurs avaient mal et étaient énervés, c'est de l'ingratitude» «Ces sifflets ont fait mal, beaucoup même aux joueurs. Ils étaient très énervés. Ils ne s'attendaient pas à autant d'hostilités et de slogans dans les tribunes avant même le coup d'envoi du match. C'est de l'ingratitude ça !» «Si c'est pour soutenir l'adversaire et siffler nos joueurs, mieux vaut qu'ils restent chez eux» «Désormais, le public sait ce qu'il doit faire s'il veut faire perdre son équipe. On aide notre adversaire à nous battre et ça, ce n'est pas normal. Si c'est pour siffler nos joueurs, mieux vaut qu'ils restent chez eux.»
Sur l'altercation Brahimi-Soudani «C'était une petite chamaille, mais tout est rentré dans l'ordre» Mohamed Raouraoua a été questionné bien évidemment sur l'altercation qui a eu lieu entre Brahimi et Soudani à la fin du match face au Sénégal. «Tout est rentré dans l'ordre une fois dans les vestiaires. J'ai eu l'occasion de voir les deux joueurs au CTN de Sidi Moussa et de parler avec eux de tout ça. C'était une petite chamaille due à l'énervement extrême dans lequel était les joueurs suite à ce qui s'est passé au cours du match. Cette histoire fait partie désormais du passé.» Domiciliation du match face à la Tanzanie «On verra avec le coach et les joueurs avant de prendre une décision» Alors qu'on évoque avec insistance le retour des Verts à Blida, l'Hadj a expliqué la position de la fédération : «Le débat est ouvert. On doit d'abord voir avec les joueurs et le coach. On fera notre analyse et on verra le résultat. L'essentiel est d'assurer nos objectifs. On ne prendra aucun risque et s'il faut pour cela qu'on revienne à Blida, on le fera. On peut aussi rester au 5-Juillet si ce stade nous permettra d'atteindre notre qualification, mais pour cela, le public ne devra pas nous siffler.» «Voilà pourquoi ça ne sera pas facile face à la Tanzanie» «Notre prochain rendez-vous face à la Tanzanie ne sera pas facile. On va jouer deux matchs en trois jours. On récupère les joueurs lundi. Ils vont s'entraîner au CTN durant deux jours avant de prendre l'avion, direction Dar Es-Salaam. On fera 8h30 de vol. On jouera le match là-bas et on reviendra dans la soirée au pays. Deux jours plus tard, on disputera la partie retour. On doit bien préparer tout ça pour garantir la meilleure récupération possible à nos joueurs.» «Je travaille bénévolement et il nous faut le soutien de tout le monde» «Il faut une mobilisation générale pour emmener la sélection aux victoires. Nous sommes des dirigeants bénévoles et notre rôle est d'apporter notre aide à cette sélection et relever haut notre drapeau. Les gens doivent partager avec nous ces efforts.»