«On est vraiment déçus parce qu'on avait tout pour réussir : l'un des meilleurs effectifs de L2, les moyens financiers...» Djamel Abdoun tolère mal la mauvaise saison du FC Nantes, il prend la défense de son président et se projette déjà sur la Coupe du monde. Mathématiquement, Nantes conserve un infime espoir de remonter en L1. Avec huit points et dix places de retard sur Arles-Avignon, troisième, les Canaris ne se bercent cependant pas d'illusions. «On est vraiment déçus parce qu'on avait tout pour réussir : l'un des meilleurs effectifs de L2, les moyens financiers...», regrette Djamel Abdoun. L'arrivée d'un troisième entraîneur en sept mois, Baptiste Gentili, «un deuxième père pour nous», a permis au FCN d'évacuer rapidement l'angoisse d'une fin de saison aux couteaux, à lutter pour ne pas descendre en National. Elle n'a pas effacé le sentiment de gâchis qui habite l'international algérien. «Il ne faut pas oublier qu'il a quand même mis 50 millions d'euros de sa poche. Peut-être qu'il a fait quelques erreurs, mais tout le monde en fait. Nous, joueurs, les premiers», dit-il. Deuxième début octobre, le FCN n'a pas réussi à surmonter la «spirale négative» dans laquelle il s'était installé. «C'est une mauvaise saison et les joueurs en sont les principaux fautifs», dit l'ancien Sedanais. Une manière pour lui de dédouaner en partie Waldemar Kita, pris en grippe (c'est un euphémisme) par le public de la Beaujoire. Ce traitement infligé au Franco-Polonais depuis son arrivée au club il y a deux ans, Abdoun ne le comprend pas. «Même si ça m'est arrivé de me disputer avec lui, c'est un bon mec et il ne mérite pas tout ça. Il ne faut pas oublier qu'il a quand même mis 50 millions d'euros de sa poche. Peut-être qu'il a fait quelques erreurs, mais tout le monde en fait. Nous, joueurs, les premiers.» «Le problème, poursuit-il, c'est que les supporters voudraient qu'on revienne vingt ans en arrière avec le fameux jeu à la nantaise. C'était beau à regarder, mais aujourd'hui ce n'est pas possible. On ne peut pas vivre dans le passé.» Comme un symbole, Abdoun se projette, lui, déjà sur son futur, les yeux rivés sur cette Coupe du monde qu'il s'apprête à disputer avec l'Algérie. «Un rêve de gosse» sur fond «d'apprentissage». Devant le monde entier, Abdoun sait qu'une bonne rentrée pourrait lui permettre de taper dans l'œil de quelques recruteurs. A 24 ans, il veut regoûter à cette L1 qui lui avait laissé un goût d'inachevé l'an dernier en raison d'une blessure au genou gauche. Mais rester à Nantes, où il est lié jusqu'en 2012, «ne serait pas non plus une corvée».