Buteur et passeur vendredi contre Le Havre AC, le milieu de terrain algérien, Walid Mesloub, avait joué tous les matchs de la dernière campagne éliminatoires CAN 2017, avant d'être injustement privé de la Coupe d'Afrique des nations disputée au Gabon. Mesloub, qui revient très fort d'une blessure, nous parle de son extraordinaire parcours avec le RC Lens où il est en train de renaitre, avec notamment 4 buts et 2 passes décisives, réalisées lors des 6 derniers matchs de championnat. Walid évoque le départ de Gourcuff, et de son ex-coach à Lorient actuellement au Mouloudia d'Alger, Bernard Casoni. Walid vous revivez avec le RC Lens, pouvez-vous revenir sur votre nouvelle expérience ? J'ai vécu 6 mois compliqués avec Lorient où je revenais d'une intervention chirurgicale donc ce n'était pas évident mais Hamdoulillah, j'ai signé à Lens au mois de janvier et j'arrive à enchainer les matchs et cela me permet de rebondir. Vous jouez dans un club populaire, le stade Félix Bolaert était bien une citadelle infranchissable ? Exact ! Lens est un club emblématique en France avec un public extraordinaire, où on trouve chaque week-end plus de 20 000 supporteurs au stade, ce qui est énorme pour une équipe qui joue en Ligue 2. Dans une ambiance comme ça, on a envie de se transcender et cela m'a beaucoup aidé 4 buts, 2 passes lors des 5 derniers matchs, c'est bien une récompense pour vous cette saison ? Comme je l'avais dit, après mon opération je devais reprendre du rythme et enchainer les matchs. C'est vrai que lors des deux ou trois premiers matchs j'avais besoin de gagner en compétition mais après, je me suis bien adapté. Tout va bien, là je reste sur 4 buts et 2 passes décisives en 5 rencontres. Ce qui vient me rassurer avant la fin de la saison. Comme vous l'avez si bien fait ce vendredi contre votre ancien club, Le Havre AC ? Voilà, c'était un plaisir de revoir mes amis du Havre où j'ai connu beaucoup de personnes. J'ai passé quand même 4 saisons là-bas, donc forcément on y a des amis. Après, pour le match, aujourd'hui je suis lensois donc je me suis donné à fond dans ce match pour bien défendre les couleurs de mon équipe. Ce vendredi avez-vous croisé votre compatriote, Zinedine Ferhat, passeur historique de la Ligue 2 avec 16 passes ? Oui j'ai croisé Zinou (Ndlr Ferhat). On a bien discuté avant, à la mi-temps et après le match. Je l'ai félicité pour sa belle saison, je lui ai fait part de ma fierté de le voir briller au Havre. On a évoqué aussi la sélection nationale. Il m'a aussi dit qu'il attendait mon retour en sélection pour venir aider l'équipe. Justement Walid, vous avez joué tous les matchs des éliminatoires, vous avez même été décisif dans la tactique de Gourcuff et après on ne vous a plus rappelé ; comment avez-vous vécu votre éviction de la CAN 2017 ? C'était trop dur pour moi, c'était rageant. Je ne comprenais pas du tout cette décision de Leekens mais bon c'était son choix. J'ai accompli ma mission comme il se doit et Gourcuff me faisait jouer presque tout le temps. Mais bon, à présent j'ai retrouvé mes sensations et mon niveau j'espère que Madjer suit un peu ce que je réalise avec Lens. Madjer a besoin de joueurs disciplinés tactiquement et avec beaucoup d'expérience, vous gardez espoir de revenir en sélection ? Bien sûr c'est toujours dans ma tête, après je sais que cela passera par mes performances en club. Je sais qu'une sélection doit être composée de joueurs d'expérience surtout lorsqu'on a l'objectif de jouer une phase finale. Donc, je continuerai à me battre pour tenter de regagner ma place. D'aucuns pensent que le départ de Gourcuff a tué cette équipe nationale, êtes-vous de cet avis ? Je dirai qu'avant son départ tout se passait très bien en sélection. Il y avait un groupe qui vivait très bien, et une tactique de jeu qui s'est mise en place. Il n'y a qu'à voir les matchs gagnés avec de larges scores et avec la manière, ma mais son éviction nous a plongés dans une situation difficile. Comme l'attestent les résultats, son départ n'a pas été forcément une bonne idée, au contraire, la sélection s'est fragilisée par les changements opérés à la barre technique et c'est là à mon avis l'erreur qu'on a commise. L'Algérie est-elle capable de remporter une coupe d'Afrique comme le souhaite Madjer ? Ecoutez, j'ai toujours dit que nous avons un énorme potentiel avec des joueurs très doués qui évoluent au plus haut niveau, maintenant pour Madjer je ne le connais pas encore mais j'espère que j'aurai l'occasion de le connaitre. Je dirai que c'est peut-être l'homme de la situation, il faudra lui laisser le temps car un projet on ne le réalise pas du jour au lendemain. J'espère que son travail portera ses fruits. Votre ancien coach à Lorient, Bernard Casoni, entraine le Mouloudia d'Alger, qu'avez-vous à dire ? Effectivement j'ai eu l'occasion de travailler avec lui quelques mois à Lorient, j'étais blessé donc je n'étais pas au somment de ma forme. Après je crois que le Mouloudia d'Alger est deuxième du championnat et qualifié en Ligue des champions, donc on va dire qu'il réussit bien sa saison en Algérie et que c'est un bon coach. C'est un adepte du jeu offensif parce qu'à Lorient il avait un peu bousculé les choses... C'est un coach très exigeant, il demande beaucoup combativité, et d'agressivité dans le jeu, il aime bien voir son équipe jouer au ballon. Après je n'ai pas vu ce que ça a donné au pays (rires). Je lui souhaite bonne chance et bon courage pour la suite.