«Je n'ai jamais demandé des explications, mais juste un peu de respect pour un joueur qui s'est toujours montré disponible.» Le milieu de terrain international algérien de Blackpool, Hameur Bouazza, s'est exprimé à la presse étrangère à propos de sa non-sélection en Equipe nationale d'Algérie qu'il n'arrive toujours pas à digérer. Dans cet entretien exclusif qu'il a accordé au Buteur, Bouazza est revenu sur les raisons de sa colère, il faut le dire légitimes, et avoue qu'il aurait accepté la décision du coach, si seulement ce dernier avait fait preuve d'un peu plus de respect à son égard. Auteur d'une saison correcte malgré son absence lors de ces dernières journées de championnat en raison d'une blessure, Bouazza, qui vient de réaliser une accession en Premier League anglaise, dira qu'il ne s'attendait pas à quitter de la sorte le groupe de l'EN, après tous les services rendus. Tout d'abord, pouvez-vous nous confirmer la véracité de vos propos attribués à RMC, concernant votre éviction de l'Equipe nationale d'Algérie ? Ecoutez, je crois que je me suis exprimé publiquement sur une situation qui me concerne. On m'a appelé, on m'a demandé mon avis et je me suis exprimé avec beaucoup de sincérité et bien sûr en professionnel. C'est une réponse au coach Saâdane qui a commenté votre entretien accordé à la BBC ? Franchement, je n'ai pas trop de commentaires à faire là-dessus. L'entraîneur de la sélection a dit ce qu'il avait dire à propos de ma non-convocation et moi j'ai réagi, il n'y a pas lieu de dramatiser. Je ne crois pas avoir trop dit. Oui, mais sur RMC, vous avez été un peu fort... Oui, je comprends parfaitement, mais c'était difficile de rester sans réagir. Croyez-moi que la manière avec laquelle on m'a traité m'a trop affecté. J'ai été touché au plus profond de moi-même. C'est-à-dire ? Je crois que j'ai passé assez de temps avec la sélection pour me considérer comme un membre de cette famille. Donc, je trouve qu'il aurait été plus professionnel et correct de m'appeler et me signifier ma mise à l'écart. Autrement dit, je n'ai jamais demandé des explications, mais juste un peu de respect pour un joueur qui s'est toujours montré disponible pour la sélection. Alors, imaginez un peu ma déception. Pourquoi avez-vous choisi les médias étrangers pour parler, alors qu'on vous a souvent sollicité, mais vous avez à chaque fois décliné poliment ? C'est vrai que j'ai reçu pas mal d'appels en provenance d'Algérie. Plusieurs journaux m'ont sollicité pour avoir mon avis, mais comme ma déception était très grande, je n'ai voulu répondre à personne pour des raisons évidentes. Pourquoi donc ? Et bien, je ressentais tellement d'amertume que j'avais peur de dire des bêtises. Voilà pourquoi je me suis abstenu de commenter au départ ma mise à l'écart. Par la suite, les journalistes ici en Angleterre, surpris de ma mise à l'écart, m'ont demandé mon avis. Et après avoir jugé que j'étais un peu plus lucide, j'ai accepté de parler comme je suis en train de le faire avec vous. Franchement, avez-vous cru à une sélection après avoir rencontré Saâdane à Aspetar au Qatar ? Oui, je n'ai jamais perdu espoir. Voilà un peu ce qui rend ma déception plus grande. Et puis il aurait pu aussi me le signifier lors de notre rencontre au Qatar Surtout que d'aucuns pensent que vous avez sorti une bonne CAN 2010... Que voulez-vous, moi aussi j'estime avoir rempli ma mission. Quoi qu'on dise, il n'y a pas uniquement ce but marqué contre la Côte d'Ivoire que je garde comme aspect positif de ma dernière participation avec l'EN en Coupe d'Afrique. Je trouve aussi comme un manque de respect, cette manière avec laquelle il a évoqué mon but victorieux marqué contre la Côte d'Ivoire. On vous reproche d'avoir critiqué certains de vos camarades… Non, jamais je ne pourrais me permettre de commettre une bêtise pareille. Je suis professionnel et je voue beaucoup de respect à mes camarades. Croyez-moi, je n'en veux à personne. Mes amis de l'Equipe nationale n'ont rien à voir avec cette éviction. De plus, je ne pourrai pas oublier les moments de joie qu'on a connus ensemble comme ça facilement. On dit que vous en avez un peu sur le cœur à propos de certains joueurs nouvellement appelés en sélection qui ont pris votre place en quelque sorte... Ce n'est pas vrai. Pourquoi devrais-je raisonner de la sorte ? Non, franchement, les nouveaux, ce n'est pas leur faute. Ils ont été appelés en sélection et je pense qu'ils n'y sont pour rien dans ma mise à l'écart. On peut donc dire que votre sentiment de haine s'est estompé... Dieu merci, tout va pour le mieux. Cette affaire est pour moi une vielle histoire, même si je suis franchement très touché. A présent que je me suis exprimé sur mon cas en déballant ce que j'avais sur le cœur, je suis tranquille. Je suis en train de savourer l'accession que je viens de réaliser avec mon club en Premier League. Votre sentiment après cette accession ? Je suis très content, c'est une immense fierté que je ressens même si je n'ai pas pris part à ce duel. On a fêté comme il se doit ce sacre qui vient me consoler un peu après cette éviction. Allez-vous suivre vos amis internationaux en Coupe du monde ? C'est normal, je serai de tout cœur avec mes camarades. Je suivrai cet événement à la télévision. Je leur souhaite beaucoup de chances au Mondial qui j'espère nous sourira. Le plus important à mes yeux est de voir l'Algérie aller le plus loin possible. Savez-vous que nombreux sont les Algériens qui regrettent votre absence au Mondial ? Ça fait plaisir, cela prouve que je me suis toujours bien comporté en sélection. Franchement, ça me réconforte d'entendre des choses pareilles. C'est une marque de gratitude qui me va droit au cœur. Malgré votre énorme déception, seriez-vous tenté de revenir en sélection après le Mondial ? C'est clair, après la Coupe du monde, beaucoup de choses pourraient se passer. Seul Dieu sait de quoi sera fait demain. Moi, je songe à bien savourer mes vacances et me préparer pour entamer la nouvelle saison qui j'espère sera encore meilleure sur double plan sportif et personnel. On a appris que plusieurs clubs de Ligue1 et de Premier League seraient sur vos traces ; une confirmation ? Excusez-moi, mais je ne peux ni confirmer ni infirmer cela. Il y a mon agent qui s'en occupe. Pour l'heure, je suis préoccupé par le challenge qui attend mon club. ------------------------------------------------------- C'est sa troisième accession en Premier League Au terme d'une finale âprement disputée, Blackpool a dû se battre hier après- midi à Cardiff pour assurer son ticket en Premier League. Ainsi, ce club créé en 1878 retrouvera l'élite anglaise la saison prochaine pour la première fois depuis 1971. Menés deux fois au score dans ce duel disputé contre Cardiff City, Les Seasiders sont revenus au score, une première fois par Charlie Adam (13'). Gary Taylor-Fletcher (40') avait répondu à la seconde réalisation de Cardiff avant que Brett Ormerod ne donne l'avantage pour Blackpool juste avant la pause. En seconde mi-temps, les camarades de Bouazza Hameur, absent en raison de blessure, vont suivre scrupuleusement les consignes de leur entraîneur Ian Holloway. C'est ainsi qu'ils ont géré leur avance jusqu'au bout de sifflet final. «Cette accession me console» Joint par nos soins hier soir, Hameur Bouazza, qui a fêté comme il se doit ce sacre, nous a fait vivre sa joie avec ses coéquipiers. A ce propos, il dira : «Je suis très content pour moi et mon club, cette accession me console vraiment. On s'est battus pour décrocher une place et, Dieu merci, nos efforts ont été récompensés. C'est ma troisième accession, après celle que j'ai réalisée avec Watford et Berningham.»