«Entraîner l'Algérie m'intéresse, mais…» Il y a quelques mois, nous avions rapporté sur ces mêmes colonnes que, selon certains journaux grecs, un accord aurait été trouvé entre la Fédération algérienne de football et l'entraîneur argentin de l'Aris Salonique, Hector Raul Cuper, afin que ce dernier prenne en main la sélection nationale et succède à Rabah Saâdane après le Mondial. Profitant de notre présence mercredi soir au stade Harilaou de Salonique pour le chaud derby qui a mis aux prises les plus deux grands clubs de la ville, on s'est rapproché, au terme de la traditionnelle conférence de presse d'après-match, de l'entraîneur argentin pour connaître sa version et savoir si oui ou non, il a été contacté par la FAF. Ce dernier, et avec un large sourire qui en disait long, nous a confirmé qu'il y avait eu certes des approches entre son agent et certains responsables de la Fédération algérienne à un moment donné mais que, depuis, rien de vraiment sérieux n'avait été entrepris. L'ancien coach de Valence et de l'Inter de Milan nous a précisé qu'il n'y a pas eu de discussions directes avec des responsables de la FAF, en ce qui concerne une éventuelle prise en main de la sélection algérienne. Voulant savoir s'il était disposé à accepter l'offre, si jamais la Fédération venait à le recontacter dans les prochaines semaines, Cuper nous a affirmé qu'il sera ouvert aux négociations et pas contre cette possibilité. Il dit qu'entraîner l'équipe d'Algérie reste un challenge intéressant et stimulant. Voilà pourquoi la FAF s'est ravisée On pourrait se demander pourquoi la Fédération algérienne a rompu le contact avec l'agent de Cuper et n'a pas voulu avancer plus dans les négociations. D'après nos informations, on croit savoir que certains responsables de la FAF avaient à un moment donné jeté leur dévolu sur le technicien argentin avant de se raviser quelque temps après. En effet, la véritable cause qui a fait changer d'avis lesdits responsables, c'est, bien entendu, le problème de la langue. Ne s'exprimant qu'en espagnol, Cuper aurait trouvé beaucoup de difficultés à communiquer avec les joueurs et le fait de recourir à un interprète n'arrangerait pas vraiment les choses. Du côté de la FAF, on a aussi craint que l'entraîneur rencontre des problèmes avec les joueurs, si jamais il devait être nommé, compte tenu de sa personnalité rigide et de sa démarche très rigoureuse. Pour tout cela, la Fédération, à sa tête son président Mohamed Raouraoua, a préféré alors laisser tomber la piste de Cuper et songer à un technicien français très probablement. «Vous êtes Algérien ? Alors je vous ferai une faveur» Avant qu'on ait la chance d'interviewer Hector Cuper, certains confrères grecs présents à la salle des conférences du stade Harilaou nous avaient prévenus et assurés même que c'était peine perdue et que l'entraîneur n'accepterait jamais de nous accorder d'interview en aparté. Néanmoins, et au moment où nous nous sommes présentés à lui et qu'on lui ait fait savoir qui nous étions et d'où nous venions, le coach argentin, tout sourire, et à la surprise des présents, a accepté avec amabilité de répondre à nos questions, nous demandant juste d'activer, car il se faisait tard (il était 23h55, ndlr) et qu'il devait rentrer chez lui. «Ah, vous êtes un journaliste algérien ! Il n'est pas de mes habitudes d'accorder des interviews hors conférence de presse, mais puisque vous êtes venus de loin et que j'apprécie bien les Algériens, je vous ferai donc une faveur et je vais répondre à vos questions. Ne tardez pas néanmoins, car je suis pressé», nous a-t-il dit celui qui a réussi à mener par deux fois consécutives le FC Valence en finale de La ligue des champions européenne en 2000 et 2001. «Oui, on a contacté mon agent» Celui qui a été élu meilleur entraîneur de la Liga espagnole en 1999, l'Argentin Hector Raul Cuper, a gentiment accepté de répondre à nos questions et de se livrer pour les lecteurs du Buteur. * Bonsoir Monsieur Cuper, je suis journaliste algérien du quotidien sportif Le Buteur et je voudrais vous poser quelques questions si vous voulez bien… Ah, un journaliste algérien à Salonique ?! Ce n'est pas fréquent. Allez-y, je suis à votre disposition, mais faites vite, il se fait tard et je dois y aller. * Il y a quelques mois, la presse grecque avait rapporté que vous aviez été contacté par des responsables de la Fédération algérienne pour prendre en main la sélection après le Mondial. Qu'en est-il au juste et est-ce que, réellement, on vous a sollicité ? A vrai dire, il y avait eu seulement quelques approches entre mon agent et certains responsables de la Fédération algérienne, il y a quelques mois de cela, mais rien de vraiment officiel. Les choses se sont arrêtées là et rien de nouveau n'est à signaler depuis. * Donc, vous confirmez avoir été contacté par la Fédération algérienne… Ecoutez, on ne peut pas qualifier cela de véritable contact car, personnellement, je n'ai été approché par aucun responsable algérien. C'est mon agent qui s'occupe de mes affaires et, pour le moment, il n'y a rien de concret. * Et si on vous contactait dans les jours à venir, seriez-vous prêt à prendre en main la sélection algérienne ? (Rires...) Vous savez, entraîner une sélection comme l'Algérie reste un challenge très intéressant, mais comme je viens de vous le dire, il n'y a rien de concret pour l'instant. Je ne peux m'avancer sur des choses tant qu'il n'y a rien de palpable. Quand on m'appellera, je verrai. * Votre avenir à présent. Allez-vous continuer à coacher l'Aris ? Pour le moment, je pense que je vais rester ici, à Salonique. Je m'y plais bien ici et j'aimerais continuer mon aventure avec le club. Il me reste encore une saison de contrat ici, néanmoins, tout peut arriver d'ici là.
Le Buteur présent au grand derby de Salonique Il fut chaud, très chaud ! Fidèle à ses habitudes, Le Buteur essaye perpétuellement d'alimenter et d'enrichir au maximum les connaissances footballistiques de ses lecteurs, lui proposant souvent des panoramas sur le monde du football à travers les quatre coins du globe. Une manière de se distinguer aussi et d'apporter une forme de nouveauté qu'apprécieront certainement nos fidèles lecteurs. Cette fois-ci, un envoyé spécial a été dépêché en Grèce, à Thessaloniki (Salonique) plus précisément, la deuxième plus grande ville du pays, juste derrière la capitale, Athènes. Mercredi dernier, ladite ville abritait en soirée un chaud derby, mettant aux prises les deux plus grands clubs de la région, à savoir l'Aris FC Salonique avec le PAOK Salonique. Une rencontre comptant pour la dernière journée du championnat (tournoi de play-off). Même s'il n'y avait presque aucun enjeu dans ce match (PAOK finit, quoi qu'il arrive, 1er des play-offs et disputera donc la saison prochaine le tour préliminaire de la Ligue des champions), l'équipe de l'Aris, qui jouait à domicile, ne voulait en aucun cas se laisser impressionner par son adversaire et voulait coûte que coûte offrir la victoire à ses milliers de supporters. Comme il fallait s'y attendre, la partie fut âpre et très disputée jusqu'au coup de sifflet final. Dans une ambiance très chaude aux couleurs de l'équipe locale (jaune et noir), les coéquipiers de Camel Meriem ont assuré l'essentiel en remportant le gain du match sur le score de 3-2. le Franco-Algérien, justement, a été crédité d'une prestation époustouflante, puisqu'il a été à l'origine du 1er but de sa formation et l'auteur de la passe décisive qui a permis à son coéquipier, Javito, d'inscrire le second but. Malgré cette victoire, l'Aris termine cependant 4e des play-offs (dernier au classement), tandis que son ennemi juré, le PAOK, finit premier et disputera ainsi le tour préliminaire de la Ligue des champions la saison prochaine. Le Panathinaikos, sacré champion de Grèce cette saison, n'a, bien évidemment, pas pris part aux play-offs puisqu'il est d'office qualifié à la prochaine LDC. Les supporters du PAOK interdits d'accès au stade ! Ce qu'il faut savoir, c'est que la rencontre de mercredi dernier n'a vu que les supporters de l'équipe locale dans le stade, à savoir ceux de l'Aris. Ce n'est pas que ceux du PAOK n'ont pas voulu y assister, mais c'est qu'on leur a carrément interdit l'accès aux tribunes du stade ! Cela n'a pas empêché certains fans du PAOK de s'approcher, vers la fin du match, de l'enceinte et de se quereller avec les supporters de leur ennemi juré. Graves incidents à la findu match Apparemment, il n'y a pas qu'en Algérie que les derbies sortent de leur contexte sportif, puisque à la fin de ce match entre les deux clubs de la ville de Salonique (nord de la Grèce), de graves incidents se sont produits aux alentours du stade Harilaou. Des accrochages ont opposé des jeunes supporters excités des deux clubs et des blessés ont été signalés. Il aura fallu l'intervention, musclée faut-il le signaler, de la police pour retrouver le calme. On sentait de loin d'ailleurs les gaz lacrymogènes ! A noter qu'avant le match, tout était calme et une bonne ambiance régnait autour du stade. Rien ne laissait présager une telle fin. De notre envoyé spécial à Athènes Saïd Fellak