Kourichi : «Comme prime de qualification en 82, j'ai tiré au hasard un réfrigérateur qui... chauffait» Kouici : «On voyageait dans des avions militaires Hercule, il n' y avait pas de toilettes» Les 20 heures qu'aura duré le voyage Montréal-Niagara-Montréal ne nous ont pas paru longs, tant les anecdotes et les histoires vécues par ces anciennes gloires ont été autant de découvertes de ce que les joueurs vivaient en marge de ce qui était le plus important aux yeux du peuple algérien, c'est-à-dire la compétition. Kourichi : «Comme prime de qualification en 82, j'ai tiré au hasard un réfrigérateur qui... chauffait» Nordine Kourichi, qui était le défenseur axial du LOSC (Lille), nous parlera des cadeaux que les autorités de l'époque avaient remis aux joueurs, suite à la qualification des Verts au Mondial espagnol. «On a été reçus les uns après les autres. On était installés à l'hôtel du 5-Juillet. On avait assisté à un tirage au sort. On avait soit un téléviseur, soit un réfrigérateur. Personnellement, j'avais tiré un réfrigérateur. Malheureusement, il chauffait au lieu de refroidir. Ce que les joueurs de l'époque touchaient comparé à ceux que touchent les joueurs actuels est immense. Il n'y a pas de comparaison à faire.» «J'ai accepté l'invitation de la FAF d'assister au Mondial» A la différence des autres coéquipiers des années 80, Kourichi a accepté l'invitation de la FAF. Il assistera au Mondial qui se déroulera dans quelques jours en Afrique du Sud. Ce dernier nous dira : «Les conditions de prises en charge sont de haut niveau. La FAF a fait ce que certaines fédérations n'ont pas fait avec leurs anciens joueurs, comme la Fédération française. Je suis surpris que les anciens joueurs aient refusé cette invitation.» «Je ne suis pas prêt à driver un club algérien» Kourichi, qui est en possession de plusieurs diplômes d'entraîneur décrochés en France, dit qu'il ne se sent pas prêt à driver un club algérien dans les conditions actuelles : «L'entraîneur algérien n'est pas sécurisé, la gestion dans les clubs est quelque peu opaque. Avec le professionnalisme et la mise en œuvre de loi rigoureuse le régissant, je pourrai prendre la barre technique d'un club en Algérie.» Kouici : «On voyageait dans des avions militaires Hercule, il n' y avait pas de toilettes» Ce que nous vous racontons va friser le scandale ou le ridicule. C'est selon l'appréciation de chacun. Si aujourd'hui nos capés voyagent dans des avions spéciaux et descendent dans des hôtels de luxe et des centres de préparation de niveau mondial, Mustapha Kouici nous dira qu'il avait fait partie de la sélection 82. Il n'est pas resté jusqu'en 86, il en avait marre des regroupements, surtout après son mariage en 85. «On voyageait dans les avions Hercule C 130. Ils étaient destines aux parachutistes. Il n'y avait pas de toilettes. On urinait dans des bouteilles en plastique. On s'asseyaient à même le sol par moments, tellement on était fatigués.» Horr : «On n'avait pas le droit aux contrats publicitaires» Le défenseur Abdelkader Horr, qui évoluait au sein de la DNC qui avait gagné la Coupe d'Algérie en 82 et qui a été dissout, revient quand à lui sur ce qui se fait aujourd'hui, comme par exemple les contrats publicitaires que signent les joueurs de l'Equipe nationale. «On n'avait pas le droit à ce type de contrats. Avant le mondial ou après, je ne voyais pas une grosse différence. Je suis resté le même et je n'ai bénéficié d'aucun avantage. Ce sont les responsables de l'époque qui en ont profité sur notre dos.» Mahieddine Khalef avait évoqué ce sujet lors de sa conférence de presse, au Forum El Moudjahid. Troussier ne convainc pas les anciens mondialistes La possibilité que le président de la FAF engage le Français Troussier après le Mondial ne convainc pas les anciens joueurs de l'Equipe nationale. A commencer par Kourichi pour qui le passage éphémère de l'ancien coach du Japon, en Ligue1 française, ne plaide pas pour son engagement à la tête de la barre technique des Verts. Même son de cloche chez Kouici, Kaci-Saïd, Chaïb et autres Horr. Les anciens ont été unanimes à dire qu'à l'heure actuelle, il n'y a pas un seul Algérien en mesure de prendre la barre technique des Fennecs.