«Le match face à la Slovénie est décisif» «Pas de souci, je serai d'attaque» La sortie de Medhi Lacen avait été accompagnée d'un tonnerre d'applaudissements. Si nos supporteurs avaient la culture de la standing-ovation, ils se seraient tous mis debout pour l'applaudir. Le joueur de Santander avait sorti un gros match ce soir-là et le public était tout charmé par sa combativité et la pureté de son pied gauche. Lacen avait joué juste et sans déchets. Incontestablement, il avait été l'homme du match aux côtés de Karim Ziani dont le rythme avait baissé d'un cran en seconde mi-temps. C'est le même que vous traitiez de harki ! Au moment où il charmait la foule, on ne pouvait pas éviter de penser à la misère qu'on lui faisait subir pendant que son cas n'était pas encore clair et qu'il se faisait «désirer», comme on se plaisait tous à le répéter. On aurait tant aimé voir la tête de ceux qui le traitaient de harki, de vendu ou on sait plus de quoi encore, en incitant Saâdane et Raouraoua à ne plus se rabaisser devant lui. Comme si le coach et le président le faisaient pour de vrai ! Applaudissez-le bien et ne vous arrêtez plus maintenant ! On aurait aimé surtout aller demander à ses agitateurs qui se croient plus connaisseurs que le monde entier, ce qu'ils pensaient à cet instant de leurs sottises. Sans doute qu'ils nous auraient abreuvés d'un discours patriotique à l'algérienne hypocrite, pour justifier la levée de boucliers qu'ils avaient orchestrée contre Lacen. Applaudissez bien maintenant, bande d'hypocrites, ce même Medhi Lacen que vous aviez maudit il n'y a pas si longtemps de cela ! Applaudissez-le bien et ne vous arrêtez plus. «C'est Chaouchi qui aurait dû être testé à Manchester United, pas M'bolhi ! » Aujourd'hui, qu'ils ont tourné la veste, ils se rabattent sur les nouveaux arrivés, ne leur réservant que la façade de la pudeur qu'on doit à des invités de la dernière heure. Kadir ? «Pas encore au point. Djabou aurait mérité mille fois d'être sélectionné à sa place», qu'ils nous diront. M'bolhi ? «C'est Chaouchi qui devait être testé par Manchester United, pas lui !» Bellaïd ? «Il est plus Tunisien qu'Algérien !» Et Carl Medjani ? «Il n'aurait jamais opté pour l'Algérie s'il n'y avait eu pas de Mondial en vue !» A chacun son lot, à chacun une flèche acerbe lancée par les mégères qui pullulent dans les tribunes de nos stades. Il n'y a que Boudebouz et à un degré moindre Guedioura qui échappent à ce lynchage orchestré. Les premiers à dénigrer et les premiers à applaudir Et pourtant, si Saâdane avait été les cueillir dans les prairies européennes, comme des fleurs fanées qu'aucun client n'avait désirer acheter, c'est bien parce qu'on lui avait réclamé de changer de banc de remplaçants en virant les locaux inutiles. Mais dès que son choix s'était porté sur ceux qu'il a jugés utiles à son équipe, revoilà encore ces éternels insatisfaits qui pestent une fois de trop. A croire qu'ils ont tous l'œil expert de Wenger, ou le flair de Mourinho. C'est toujours eux qui savent mieux que Saâdane. C'est toujours eux qui connaissent le football plus que les autres. En fait, ils sont toujours les premiers à dénigrer et les premiers à applaudir les mêmes personnes. Comme ils l'ont fait avec cet excellent joueur qu'est Medhi Lacen, qu'on a failli perdre à tout jamais. Au suivant ! -------------------------------------------------------------- «Le match face à la Slovénie est décisif» Au moment où tous les Algériens l'ont vu poser une poche de glace sur son adducteur droit après sa sortie face aux Emirats, le milieu de terrain des Verts Medhi Lacen a tenu à rassurer les milliers de fans quant à sa participation au Mondial. Surtout après la séance de décrassage effectuée hier matin. Les Algériens sont anxieux quant à votre état de santé. Qu'en est-il au juste ? Selon le médecin de la sélection, il n'y a rien de grave. Sauf que je n'ai pas voulu prendre de risques inutiles face aux Emirats, d'où la décision de céder ma place à la mi-temps. Je dois juste suivre à la lettre les consignes du staff médical et tout ira bien. Je tiens à rassurer l'ensemble des Algériens que je serai prêt pour le premier match face à la Slovénie. Je les remercie de s'être inquiétés pour moi. Comment évaluez-vous la prestation de l'équipe lors de ce match ? Dans ce genre de rencontre, le plus important est d'avoir gagné. C'est une excellente chose pour le moral. Notre public n'était vraiment pas content lors de nos deux prestations face à la Serbie et l'Irlande. Je pense qu'il était de notre devoir de lui offrir cette victoire avant de s'en voler pour l'Afrique du Sud. Certains parlent de faille sur le plan collectif. Partagez-vous cet avis ? C'est tout à fait le contraire. Nous avons fourni une prestation nettement meilleure que celle face à l'Irlande. Cela prouve que nous sommes en pleine progression et ce au fil des semaines. Maintenant, nous devons complètement oublier ce match et penser à notre parcours en Coupe du monde. Que représente pour vous cette victoire ? Comme je l'ai dit précédemment, c'est beaucoup plus un appui sur le plan moral, et rien de plus. Certes, nous avons gagné, mais ce n'est pas le moment de s'enflammer. On ne doit penser qu'au premier match face à la Slovénie. Ne craigniez-vous pas une complication concernant votre blessure au niveau de l'adducteur ? Non, je sens une nette amélioration 24 heures après ce match face aux Emirats. Il n'y a vraiment rien à craindre concernant ma participation pour cette première rencontre. Nous mesure l'importance de notre responsabilité, vu que le peuple algérien et le monde arabe attendent beaucoup de nous. J'espère qu'on sera à la hauteur de leurs attentes. Pour cela, nous devons bien débuter la compétition, car c'est très important de gagner dès le premier match. Entretien réalisé par