«Je suis un des seuls dans l'équipe à connaître le 4-3-3» Présent au point presse des Bleus hier à Knysna, Jérémy Toulalan n'a pas gardé sa langue dans sa poche. Sa voix porte haut. Elle est claire, assurée et tranche singulièrement d'il y a quelques mois encore. Quand ses yeux courbaient l'échine, épousaient les chaussures des interlocuteurs et que son filet de voix, éraillé, parvenait en sourdine. Là, les mots claquent, les explications cinglent en peu de phrases. Simplement, Jérémy Toulalan, aujourd'hui, est sûr de lui, de sa force, de son jeu et ses répliques contiennent tout ce qu'un joueur intelligent et libéré peut se permettre : force et conviction. Il ne dit pas tout car il ne peut pas tout dire. Mais ce qu'il dit, il l'assume. Ainsi, son «je suis prêt à jouer derrière si on me le demande» ne se cache pas derrière son petit doigt. Il ne tergiverse pas et ne se demande pas s'il va piquer la place de quelqu'un. Il n'a pas d'état d'âme mal placé. Il est dans une compétition et se comporte comme un compétiteur. Direct. Il ne va cependant pas jusqu'à révéler ce qui relève du secret tactique de l'équipe ou des confidences qui restent cloisonnées dans un groupe. «Je suis un des seuls dans l'équipe à connaître le 4-3-3» Un intervenant lui demande qui, à son point de vue, doit jouer devant ? Délicat. «Et vous croyez que je vais vous donner mon avis ?», se marre-t-il. En revanche, il se mouille davantage quand il évoque le 4-3-3. «Je suis un des seuls dans l'équipe à connaître ce système ; tout le monde n'a pas la même réflexion à ce sujet. Moi, je sais qu'à ce poste, il faut parler beaucoup, je m'y efforce ; je dois aussi lâcher plus vite mon ballon, je m'y efforce aussi. Et c'est un peu tout le monde qui doit proposer davantage, c'est-à-dire bouger, être en mouvement pour qu'il se crée au cœur du jeu l'animation indispensable qui rendra le milieu du terrain des Bleus performant.» C'est à cette condition qu'en effet, ce 4-3-3 ou une organisation de jeu vertébrée autrement, donnera du sens au système et donc à la production de l'équipe de France. 240 000 euros pour faire venir les femmes des Bleus La Fédération française de football a alloué une somme de 240 000 euros pour faire venir les femmes et les compagnes des joueurs de l'équipe de France en Afrique du Sud, via un avion privé. Celles-ci arriveront demain, le jour du match France-Uruguay, et repartiront dès le lendemain. «C'est une tradition, a expliqué hier Jean-Louis Valentin, le directeur délégué de la FFF. Il a été décidé en pleine concertation avec les joueurs qu'il y aurait un déplacement lors du premier tour.»