"Raouraoua-Madjer, l'impossible cohabitation" Avis aux diabétiques et aux cardiaques, il paraît que Saâdane va rester. On aurait aimé vous donner une bonne nouvelle, ou du moins une moins mauvaise nouvelle en ce début de semaine où des milliers de familles algériennes s'apprêtent à partir en vacances, mais c'est tout ce qu'on a laissé filtrer du côté de l'enceinte de Dély Ibrahim, après que le boss eut annoncé à partir de Johannesburg qu'il est probable de maintenir Rabah Saâdane à son poste. Il ne faut pas trop s'en faire pour autant, ce n'est pas encore officiel. Nous avons fait exprès de dire que c'est probable, et non officiel car, il faut bien analyser les propos du président de la fédération avant d'en déduire quoi que ce soit. Il faut savoir lire entre les lignes pour décrypter le message de Raouraoua qui, en balançant quelques contradictions, comme : «Nous allons nous réunir avec Saâdane vers la mi-juillet pour discuter avec lui et étudier la possibilité de son maintien, nous avons tout le temps devant nous pour le faire» et «nous n'avons plus le temps de négocier avec un autre entraîneur», laisse libre cours à la spéculation. Il faut même revenir quelques jours en arrière où le président de la FAF avait clairement, mais indirectement, annoncé la fin de mission de Saâdane. «Vous saurez le nom du «nouvel» entraîneur à la mi-juillet», avait-il déclaré. Et quand il dit «un nouvel entraîneur», il est bien clair qu'il ne s'agit pas de Saâdane. Et entre ce qu'il confie à son entourage et ce qu'il déclare à la presse, entre ses déclarations d'il y a quelques jours seulement et celles parues hier dans un quotidien national, les contradictions sautent aux yeux. Ce qui est sûr en tout cas, c'est que Saâdane ne doit pas prendre l'information de le maintenir pour argent comptant. Car, on a bien envie de dire que Raouraoua «menace» de maintenir Saâdane à son poste, plutôt de dire qu'il a «décidé» de le maintenir. Raouraoua-Madjer, l'impossible cohabitation Et pour cause, la récente campagne en faveur de Rabah Madjer pour succéder à Saâdane et le soutien dont bénéficierait l'ex-attaquant du FC Porto de la part de quelques gens de l'Etat. Tout le monde sait que les deux hommes (Raouraoua et Madjer) ne s'apprécient pas et tout le monde sait que le président de la FAF ne voudra jamais de Madjer à la tête de la sélection nationale, quitte à maintenir Saâdane, d'où notre lecture et notre analyse de la dernière sortie du premier responsable du football algérien, d'autant que plus loin, il souligne en rouge que la sélection nationale ne sera jamais confiée à un entraîneur ne possédant pas de hauts diplômes en la matière, et il n'est pas difficile de deviner à qui fait-il allusion. Car, Raouraoua a bien senti qu'on tente de lui imposer l'actuel consultant de la chaîne Al Arabiya. Alors, il contre-attaque en menaçant de maintenir Saâdane que les hautes autorités n'en veulent plus, bien qu'il préfère de loin l'option d'un entraîneur étranger. Que la FAF assume ses responsabilités Mais comme on dit, il n'y a pas de fumée sans feu. Tant que Raouraoua laisse planer le doute, tant qu'il ne s'exprime pas clairement sur le sujet, l'éventualité de reconduire Rabah Saâdane demeure une option qu'il ne faut malheureusement pas écarter. Et si tel sera le cas, la Fédération algérienne de football devra assumer pleinement ses responsabilités. 2012 c'est demain, et celui qui a prouvé son incapacité à gérer un groupe, celui qui fait toujours appel à son président pour tempérer les ardeurs et calmer les esprits, ne changera pas de sitôt. Des attaquants, ils ne vont pas nous tomber du ciel, et celui qui a été incapable de trouver une solution à l'inefficacité de l'attaque des Verts en plus d'une année, ne la trouvera pas demain en claquant les doigts. 2012 c'est demain, et si on y va pour revivre les mêmes scénarios qu'en Angola et en Afrique du Sud, mieux vaut rester à la maison. L'Algérie doit non seulement être présente au Gabon et en Guinée équatoriale, mais se fixer en plus l'objectif de remporter la prochaine édition. Pour ce faire, les Verts doivent absolument passer à un palier supérieur. Que la FAF assume donc ses choix et ses responsabilités car l'histoire retiendra tout et on se souviendra certainement de cette étape cruciale que vit notre football.