«J'étais heureux pour Dziri car il mérite une telle reconnaissance» L'ancien portier international du Mouloudia d'Oran a retrouvé, il y a un mois, sa ville natale après une absence de deux ans durant laquelle il a entraîné les gardiens de but de Saint-Julois avant d'être promu en équipe fanion. Il a d'ailleurs prolongé d'une année avant de revenir au pays. On suppose que vous êtes content de retrouver l'ambiance du pays ? Disons que j'avais hâte de retourner au pays pour retrouver la famille et les amis. C'est toujours bon d'être chez soi, notamment en été où il y a le soleil et la chaleur du bled. En plus, on m'a chaleureusement accueilli, surtout les supporters du MCO et tous les inconditionnels de la balle ronde qui m'ont connu. Ces inconditionnels veulent savoir ce que vous faites exactement en Belgique ? Je suis nommé entraîneur des gardiens de but dans cette équipe de Saint-Julois, qui est une équipe professionnelle de troisième division. Elle était dans un passé récent parmi l'élite. C'est un club qui a beaucoup de prestige à Bruxelles. L'objectif principal des dirigeants est de remettre ce club en Nationale Une. En ce qui me concerne, j'ai renouvelé un contrat d'une année avec ce club. Contrairement aux autres techniciens qui partent travailler à l'étranger sous les projecteurs, vous par contre vous avez décroché ce boulot dans l'anonymat… C'est tout à fait mon attitude. J'ai quitté le football et le championnat algérien dans l'anonymat. J'ai décidé après un certain MCO-MCA de 2007 de quitter le monde du football sans faire trop de bruit. J'ai rangé mes gans et mes souliers et j'ai dit basta. Je n'irai pas à dire que je suis sorti par la petite porte, mais j'ai voulu quitter la scène d'une manière subtile ou, peut-être, comme on l'a fait à mon ami Dziri Bilel. Laissez-moi ouvrir une parenthèse pour le féliciter, car Bilel mérite une telle reconnaissance, mais il faut aussi rendre hommage à son président qui a su comment récompenser quelqu'un qui a tant donné, que ce soit pour son club ou pour la sélection algérienne. Malheureusement à Oran, ce n'est pas seulement Acimi qui a quitté la scène dans l'indifférence, mais des joueurs comme Hadefi, Sbaâ, Sebbah et beaucoup d'autres, sont partis de cette manière et c'est vraiment dommage. Quelle était votre réaction en apprenant en Belgique que le MCO a quitté l'élite ? Vous ne pouvez pas imaginer à quel point j'étais déçu. Apprendre une telle nouvelle, sans être entouré de personnes qui vous remontent le moral, est une torture pour moi. Je ne m'attendais jamais à voir un jour le MCO rétrograder, car l'équipe a connu des moments pires que durant la période où elle a quitté l'élite. Le Mouloudia a toujours trouvé les moyens de relever les défis et ce n'est malheureusement pas le cas aujourd'hui. Pensez-vous qu'au MCO on a retenu la leçon ? Justement, je pense qu'on n'a pas encore retenu la leçon. Sans vouloir incriminer Elimam ou Djebbari, je dirai que le club patauge encore. Le fait que le club ait assuré son maintien à la dernière journée prouve qu'on n'a pas appris les leçons. J'espère que l'avènement du professionnalisme va permettre au club de se restructurer à nouveau, car il est insensé qu'en 2010, on souffre toujours de l'absence d'équipement et d'eau minérale. Est-ce que vous avez suivi le championnat algérien cette saison ? J'ai eu l'occasion de suivre quelques matchs seulement. Mais ce qui m'a un peu frustré, c'est l'absence de cette galerie qui donnait du piment à notre football. Vous savez en Belgique, j'étais fier de parler à la presse locale que durant ma carrière en Algérie, je n'ai jamais joué devant moins de quinze mille spectateurs. Malheureusement, j'ai constaté que même les matchs derbys se jouaient en présence d'une faible affluence. Ne pensez-vous pas que c'est à cause du retour au premier plan de l'Equipe nationale ? Au contraire, le réveil de l'Equipe nationale devait encourager les supporters à venir encore en nombre. Mais je dirai que c'est le spectacle fourni sur le rectangle vert qui fait que le supporter déserte le stade. Je dirai que c'est aux présidents de jouer leur rôle et prendre leur responsabilité pour donner à leur club cette image de marque. Pour ce qui est de l'Equipe nationale, c'est tout à fait normal que cette marée nous prenne âme et corps, car tous les Algériens sont fiers de leur équipe et surtout de ses joueurs qui forment actuellement la sélection, vu leur professionnalisme et leur amour du pays. Vous attendiez-vous à ce que le MCA soit champion ? Pas du tout, car je m'attendais beaucoup plus à l'Entente de Sétif ou la JS kabylie. C'est pourquoi, il faut considérer le sacre du MCA comme un exploit. Cette équipe avec de jeunes joueurs a donné le meilleur exemple qui soit, car le football, ce n'est pas seulement de grands joueurs. Un groupe composé de jeunes, de bons techniciens et des dirigeants sérieux peut atteindre son objectif et faire beaucoup de belles choses. Revenir travailler en Algérie vous intéresse-t-il ? Pourquoi pas ? Si une réelle opportunité se présente à moi, je ne vais pas hésiter à la saisir, que ce soit au niveau des clubs ou de la sélection. Il faut dire que j'ai les moyens pour occuper ce poste. J'étais international, je connais bien la mentalité algérienne. J'ai aussi cette rage de vaincre que je peux transmettre aux autres. J'ai acquis une certaine rigueur et discipline à l'européenne. Mon passage en Belgique m'a permis de mûrir. Une dernière question, la barbe ne vous crée-t-elle pas de problème en Belgique ? Non, pas du tout, je pense que je suis en train de donner le meilleur visage possible de ce musulman algérien, éduqué et social. Le fait que je sois le seul technicien qu'on ait décidé de maintenir à la barre technique de ce club veut tout dire. C'est une belle récompense pour moi. C'est aussi grâce à ma mentalité et mon éducation algérienne. Je tiens à passer le bonjour à mon ami Ahmed Rahyane qui m'a toujours soutenu. --------------------------------------------------- Les supporters en colère contre les membres de l'AG Bien qu'ils soient préoccupés par le Mondial sud-africain tant leur équipe favorite, la Roja, est encore en course, les Hamraoua ne semblent pas rassurés quant aux évènements qui se déroulent actuellement du côté de la maison hamraouie. En effet, l'annonce de l'organisation d'une cinquième assemblée depuis le début de l'année est considérée comme une tentative de mainmise de la part de certains membres de l'AG connus pour être des fauteurs de troubles au sein de ce club en changeant de position de manière fréquente. «On en a marre de ces assemblées. Tous les clubs ont presque terminé avec leur opération recrutement et ont entamé la préparation de la nouvelle saison, sauf le MCO qui a, à chaque fois et à la même période de la saison, connu curieusement les mêmes problèmes», dira une frange de supporters en colère contre ce qui se passe actuellement au club. «Tout simplement, ces gens qui entourent le club et les membres de l'AG devront avoir honte d'eux-mêmes. Ils ont fait beaucoup de mal à ce club et ils ne semblent pas vouloir s'arrêter. Ils veulent quoi, sa mort peut-être», s'interrogent les fans du Mouloudia qui pensent d'ailleurs que l'AG du club est le mal numéro 1 du Mouloudia d'Oran. Ils comptent envahir le siège ce dimanche Les supporters du Mouloudia estiment que le club appartient à tous les Oranais et pas seulement à une partie qui veut faire de ce club une propriété privée. C'est pourquoi, ils comptent se présenter après-demain en masse au siège du club sis au boulevard des Chasseurs pour contester les choix, souvent inopportuns, des membres de l'AG. «On veut affronter ces membres de l'AG et ces soi-disant personnes qui veulent jouer aux décideurs pour qu'on leur dise seulement ce qu'on pensait d'eux. Ils veulent ruiner le club par leurs conflits personnels», ajoute une autre partie du public avant d'ajouter : «A ce rythme, il viendra le jour où le Mouloudia se retrouvera à jouer dans les petites divisions. On aurait seulement aimé voir les autorités locales intervenir pour sauver ce patrimoine d'Oran qui est le MCO.»