«Ce n'était pas facile pour le coach de préparer le Mondial.» Après trois semaines de vacances, est-ce que vous vous sentez physiquement et moralement reposé ? Cela fait longtemps que je n'ai pas eu trois semaines de vacances. C'est vrai que ça fait du bien. A présent, c'est la reprise. On est repartis sur une nouvelle saison. Maintenant que vous avez du recul par rapport à la Coupe du monde, avec vos vacances en famille et votre retour en Allemagne pour entamer la nouvelle saison, pouvez-vous dire, à froid, ce qui a marché et ce qui n'a pas marché pour la sélection algérienne durant le Mondial ? Ce qui a marché est que nous avons produit du jeu. Nous avons été costauds et solidaires. Ce qui n'a pas marché, c'est que nous avons commis quelques petites erreurs qui nous ont coûté cher et, à ce niveau-là, on a vu que le moindre petit détail compte. Entendez-vous par là que les erreurs du premier match ont été fatales ? Je n'ai pas dit ça. Je n'ai pas du tout parlé du premier match. J'ai parlé d'erreurs au pluriel, pas de l'erreur d'un joueur. Je parle du collectif. Des petits détails, assemblés les uns avec les autres, peuvent faire la différence. Des détails comme le manque de concentration, un mauvais placement, une mauvaise anticipation ? Ce sont des petits détails par rapport à plein de choses. Je ne peux pas dire quoi exactement. Dans le haut niveau, on a bien vu que, même si tu domines tout le match, tu peux le perdre sur une action. Ce qui est positif dans tout ça, c'est que c'est une bonne expérience qui va nous servir à l'avenir, d'autant plus que l'équipe est très jeune. N'avez-vous pas eu des regrets une fois rentré à la maison, surtout en revoyant, à la télévision, les stades où vous aviez joué et en constatant que l'Angleterre a été balayée par l'Allemagne, laquelle a été à son tour surclassée par l'Espagne ? C'est vrai qu'en analysant les choses, il y avait un bon coup à jouer. Toutefois, il ne faut pas oublier qu'au départ, non seulement nous ne partions pas du tout favoris, mais il y avait sept joueurs qui avaient peu ou pas joué depuis deux mois et demi, dont certains pour blessures. Donc, pour le coach, la préparation du Mondial n'a pas été facile à faire. Entre vous, joueurs, avez-vous reparlé de la Coupe du monde durant vos vacances ou bien avez-vous préféré passer à autre chose ? Ce qui est fait est fait. Le plus important est que nous avons laissé une bonne image du football algérien. Nous aurions pu essayer de gagner ou de faire un truc. Nous aurions toujours pu faire mieux, mais il ne faut oublier que nous avons une équipe jeune et même un nouveau groupe qui se fondait. A présent, il va falloir se concentrer sur les prochaines échéances. Que vous ont dit les gens que vous croisez dans la rue, sur vos lieux de vacances ou tout simplement au club ? Ils m'ont dit : «Vous avez une bonne équipe, vous avez bien joué, mais dommage !» Cela fait plaisir, même si je pense personnellement que nous aurions pu faire mieux. Donc, c'est réconfortant d'entendre cela, mais ça ne console pas… Certes, mais ça ne sert à rien de remuer le couteau dans la plaie. Le plus important est de se concentrer sur les échéances prochaines. Il y a deux Coupes d'Afrique de suite. Nous avons un groupe jeune et nous avons deux ans pour travailler. Je pense que c'est ça l'objectif. Les nouveaux joueurs arrivés en sélection ont-ils été séduits par l'ambiance au sein du groupe ? Est-ce que cela leur a pu d'être en sélection ? Oui. Je pense que tout s'est bien passé pour eux. Il y a beaucoup de jeunes qui constituent l'avenir de l'Algérie. C'est important pour la sélection d'avoir des joueurs, jeunes de surcroît, qui jouent dans le haut niveau. Pour le poste de gardien de but, ne pensez-vous pas que… (Il nous coupe) Je ne veux pas entrer dans ces considérations. Vous ne nous avez même pas laissé terminer la question. On ne vous demande pas de choisir. On veut juste… (Il nous coupe de nouveau avec un sourire) Avant que vous ne posiez votre question, je dis : nous avons trois excellents gardiens de but, El Hamdoullah. Laissez-nous au moins formuler la question, qui n'est pas aussi tendancieuse que vous le croyez : ne pensez-vous pas que le poste du gardien de but est le seul où, vraiment, il n'y a pas d'inquiétude à se faire ? Vu sous cet angle, je dis que, effectivement, nous n'avons aucun souci à se faire sur ce plan-là. Avec les trois qui étaient au Mondial, sans oublier Zemmamouche, je dirai que nous avons une excellente génération de gardiens de but. Quelle a été l'impression de vos coéquipiers du VfL Wolfsburg sur la participation algérienne à la Coupe du monde ? Rien de spécial. Avec Kahlenberg, par exemple (international danois qui a participé au Mondial avec le Danemark, ndlr), nous avons parlé de comment cela s'est passé là-bas pour chacun de nous. Nous n'avons pas parlé des matches spécialement. En Algérie, on aime trop parler du passé alors que cela ne sert à rien d'y revenir. Laissons le passé de côté et parlons de l'avenir avec un match amical contre le Gabon qui se profile. Y pensez-vous déjà ? Non, pas encore. Là, pour l'instant, j'ai une préparation à faire avec mon club. Je suis concentré sur cette préparation. Quand arrivera le match contre le Gabon, j'y penserai. Il ne faut pas oublier que la sélection nationale, la saison passée, nous a pris beaucoup de forces et de temps. Justement, avec les qualifications, les épisodes du Caire et de Khartoum, la Coupe d'Afrique des nations et le Mondial, ne ressentez-vous pas une saturation mentale plus que physique du fait de la pression continue qui s'est exercée sur le groupe ? Il ne faut pas oublier que les Africains ont été particulièrement très sollicités la saison passée, avec des qualifications au mois de juin de la saison passée, ce qui a diminué notre période de repos, puis encore des qualifications, la CAN, la préparation du Mondial et la Coupe du monde, sans oublier les matches avec leurs clubs. C'était dur physiquement et mentalement. Cependant, c'est toujours un plaisir pour moi de venir défendre le maillot de mon pays. Vous sentez-vous plus soulagé et plus serein maintenant que le Mondial est passé ? Je dirais plutôt que nous sommes repartis sur une autre saison avec d'autres objectifs. La prochaine compétition, la CAN, est dans deux ans. Nous avons donc le temps de s'y préparer. Le plus important est que tout le monde se prépare bien en club pour ne pas arriver de la même manière qu'à la CAN ou à la Coupe du monde ou, à chaque fois, il y a six ou sept joueurs revenant de blessure ou manquant de compétition. Il faut que tous les joueurs soient bien dans leurs clubs pour que ça aille bien en Equipe nationale aussi. Avec votre club, vous avez repris il y a quatre jours et on constate que vous êtes mieux de jour en jour… Cela vient tout doucement. Le plus important est de revenir physiquement après trois semaines de vacances. La préparation, ce n'est que du travail. On ne peut pas juger de la forme au début ou à la moitié de la préparation. Pour l'instant, on fait beaucoup d'exercices sur le plan physique. Je commence à retrouver mes sensations petit à petit. Franchement, cela se passe bien. A suivre les entraînements, on remarque que le nouvel entraî neur Steve McClaren semble vous avoir désigné pour tirer les coups de pied arrêtés, que ce soit les corners ou les coups francs… Ça, c'est l'œil de l'Algérien qui voit ça (rires). Il n'y a rien de tout ça. Il se trouve seulement que le meneur de jeu habituel, Misimovic, est blessé et, donc, absent des entraînements. C'est moi qui exécute donc les balles arrêtées, le temps qu'il revienne, tout simplement. Ce ne sont que des exercices d'entraînement. Comment a été le contact avec le nouvel entraîneur, Steve McClaren ? Pour l'instant, cela se passe très bien. Il me parle comme il parle avec les autres joueurs, il fait son travail et je fais le mien. Il n'y a aucun problème. Allez-vous finalement rester à Wolfsburg ? Allah aalam (Dieu seul le sait, ndlr). Pour l'instant, je m'entraîne sérieusement avec Wolfsburg en me donnant à fond, comme si j'allais rester là. On verra d'ici le 31 août. En tout cas, tout se passe bien pour moi ici. Vous sentez-vous mieux intégré qu'avec votre arrivée au club l'année passée, avec de meilleurs repères ? Oui, incontestablement. C'est différent de la saison passée où j'étais nouveau. Là, j'ai mes repères et je me sens beaucoup mieux au niveau de l'intégration.