En pleine matinée de vacances scolaires, une quarantaine de mômes s'adonnent à leur passion sur le terrain de Tslatha, mitoyen à l'auberge de jeunesse d'Ath Yanni. Cette dernière, fermée depuis un moment, semble ne pas leur être L'aire de jeu, moins soignée et beaucoup moins clinquante que le bâtiment d'à côté, donne l'impression de contenir tous les soucis et toutes les envies des mômes qui s'y dépensent à longueur de journée. Livrés à eux-mêmes, ils tentent de faire avec ce qu'on leur propose dans la commune. Et ce qu'on leur propose c'est de l'indifférence totale et un laissé-pour-compte insultant. Un terrain bosselé et une entrée murée au parpaing Un terrain vague bosselé et la liberté d'y accéder sans passer par la porte d'entrée inhabilement murée au parpaing comme pour pousser ces enfants à y pénétrer par des issues dangereuses et improvisées. Les bambins, naturellement insouciants, ne semblent pas être dérangés outre mesure par cette situation. Ils seront heureux tant que ce terrain leur permet de s'imaginer dans la peau des stars du football. Le beau ballon envoyé par un exilé d'Europe leur suffit pour ne rien réclamer d'autre. Ils sont heureux de se dépenser sans retenue, sans penser aux risques qu'ils encourent sur ce sol rugueux et hostile, dont ils connaissent tous les pièges qu'ils contournent non sans peine. Est-ce la fin des rêves non réalisables ? Ils sont venus des quatre coins de la commune pour essayer les dernières techniques qu'ils ont vues à la télé. Ils s'affrontent entre eux à tour de rôle. Deux équipes sur le terrain et trois autres en dehors qui attendent avec impatience leur tour. Nous avions eu du mal à les interrompre, même pour leur annoncer que bientôt, ils auront leur championnat local pendant toute l'année, selon les responsables du CCS. Pas sûr qu'ils nous aient crus tellement les responsables locaux les avaient habitués aux promesses non tenues. Ils nous ont esquissé malgré tout un mouvement de joie pour nous faire croire à un semblant d'enthousiasme qui nous ravis à notre tour. Car pour eux, l'annonce a été mise dans le grand sac «des rêves non réalisables.» N. D. L'USAY déçoit et s'éteint La dernière équipe de l'USAY à avoir représenté Ath Yenni en championnat intercommunal a enregistré des résultats plutôt décevants si l'on croit les villageois qui se disent déçus d'être écartés des affaires du club. Des défaites et une des dernières places du championnat qui n'honorent nullement la commune. C'est le manque de moyen qui est à l'origine de cette débâcle, nous assure-t-on sur place. Une année à oublier au plus vite puisqu'elle a conduit l'USAY à une suspension d'un an de la part de la Ligue de Tizi Ouzou qui a sans doute déploré le manque de sérieux affiché par les responsables locaux. Le terrain de Tslatha sera-t-il un jour homologué ? Dans notre entretien avec le président du CCS, Hamid Chettir nous avait informés qu'en prévision d'un championnat intervillages, dont le coup d'envoi était prévu pour le mois d'octobre dernier, des responsables de la DJS étaient allés faire une étude de faisabilité en vu de l'élargissement et de la mise en conformité du stade de Tslatha il y a de cela quelques mois. «Ils nous ont promis de prendre le dossier au sérieux et d'activer le projet d'homologation du terrain», nous a confié Hamid Chettir qui attend lui aussi à ce jour. Qui est qui à Ath Yanni ? Hocine Metref, footballeur à l'ESS qui était professionnel au club de Dijon (Ligue 2), est également originaire d'Ath Yanni. Son père a fait partie de la grande équipe de l'USM Blida des années 1960 et son frère jumeau Ahcène évolue au WR Bentalha. Ils sont issus des Ath Amar. Brahim Zafour, l'ex-capitaine de la JSK, actuellement à la JSM Béjaïa, est aussi un enfant d'Ath Yanni. Il est de Taourirt El Hadjadj précisément. lArezki Lebbah, ancien footballeur arrière gauche du MC Oran, est également originaire d'Ath Yanni. Adolescent, il a joué plusieurs matchs sur le terrain de Tslatha quand il allait en vacances au bled. C'est un Ath El Hachimi. Arezki Metref, le célèbre écrivain, journaliste, poète, dramaturge, peintre... même s'il est né à Sour El Ghozlane est bien originaire d'Ath Yanni. Il l'a revendiqué à maintes reprises dans ses écrits. Omar Lalam est le patronyme de Omar Mamache un temps gardien de but des juniors de la JSK et actuellement chanteur de charme dont un succès Taâ'yay outendmi, caracole en tête du top 10 de la radio El Bahdja dans l'émission de Yacine Bouzama. Cette chanson, écrite par Mamache, a été reprise par Asma Djermoune, Naïma El Djazaïria et beaucoup d'autres artistes. Les attaches d'Omar Mamache avec Ath Yanni sont maternelles. En effet, c'est sa maman (Houfel) qui est d'Ath Lahcène et sa grand-mère maternelle est une Graïne, Ath Zaïd.