«Marouane aime l'engagement physique, le contact. Il est bon dans les airs. Il est fait pour ce jeu. Et puis, c'est quelqu'un qui joue et travaille pour l'équipe», Marouane Chamakh mesure sa chance. L'international marocain a quitté Bordeaux, une équipe offensive, pour Arsenal, l'une des formations qui pratique le plus beau jeu en Europe avec Barcelone. Arrivé cet été à Londres, le garçon de 26 ans ne semble d'ailleurs pas avoir eu besoin de temps d'adaptation, rare pour un attaquant en Angleterre. «Marouane aime l'engagement physique, le contact. Il est bon dans les airs. Il est fait pour ce jeu. Et puis, c'est quelqu'un qui joue et travaille pour l'équipe», affirme Arsène Wenger. Après quatre journées, l'ancien Bordelais compte déjà deux buts, a provoqué un penalty et a poussé Pepe Reina à la faute à Liverpool (1-1). Des débuts très encourageants qu'il raconte. Marouane, vous comptez déjà deux buts en quatre rencontres depuis votre arrivée à Arsenal. Des débuts rêvés ? C'est vrai qu'au niveau de l'intégration, ça ne pouvait pas mieux se passer. Je m'étais fixé un temps d'adaptation de six mois voire un an et c'est vrai que je suis en avance. Je suis ravi, même si la préparation a été très difficile pour moi. Je crois que je n'ai jamais autant travaillé physiquement ! Mais tout ce que je pensais d'Arsenal et du championnat d'Angleterre avant d'arriver, je suis en train de le vivre. L'ambiance dans les stades, le jeu ouvert et offensif, le niveau de l'équipe... C'est exceptionnel. Je m'épanouis dans le jeu et, en plus, je marque ! Que du bonheur. Vous n'avez pas connu de matchs faciles mais, à chaque fois, vous avez su être décisif... C'est vrai. C'est ça qui me plaît. Il n'y a jamais eu de matchs faciles. Mais j'essaie de m'accrocher, de rester dans la partie, de me rendre utile, d'être décisif. Et, pour l'instant, je suis récompensé de mes efforts. L'objectif est d'être décisif à chaque match, d'apporter mon petit truc. Lors du premier match à Liverpool, je pousse Reina à la faute. Face à Blackpool (6-0), je provoque un penalty. Samedi contre Bolton, j'ai réussi à marquer. Avec des déplacements à Liverpool (1-1) et Blackburn (1-2) ou la réception de Bolton (4-1), samedi, vous avez eu un bel aperçu du football anglais physique et engagé... C'est vrai que c'est très dur. Et l'arbitre laisse jouer. Au début, cela surprend. J'ai déjà pris deux ou trois bons tampons en pensant qu'il allait siffler. Mais non. Il te regarde et dit : «Jouez, jouez !» Ici, tout le monde est habitué, mais pas moi ! Je découvre. C'est le métier qui rentre comme on dit (rires) ! C'est le jeu et c'est à moi de m'adapter. Allez-vous passer par la case musculation comme beaucoup de joueurs en arrivant en Angleterre ? Oui. Je vais commencer un programme personnalisé. Mais la musculation, c'est quelque chose que je déteste (rires) ! Je sais que j'en ai besoin. Ça aide pour encaisser les contacts. Je sais aussi que j'ai une marge de progression musculaire. Mais je vais faire en sorte de leur expliquer que ce n'est pas trop mon truc et qu'il faut y aller doucement. Quel est le joueur qui vous a le plus surpris depuis votre arrivée à Arsenal ? Je dirais Abou Diaby. On connaît la qualité de Cesc Fabregas, de Samir Nasri… Mais Abou, il m'a vraiment surpris. Il est calme et réservé mais, sur le terrain, il ne s'économise pas. Pour quelqu'un de grand, il possède une souplesse au niveau des chevilles et une qualité technique impressionnantes. C'est un joueur hors norme. Vous avez quitté Bordeaux, une équipe qui produisait du jeu, pour Arsenal, qui pratique un jeu très offensif. Vous êtes un attaquant chanceux ! C'est clair ! Quand tu joues et que tu as derrière toi Nasri ou Fabregas, tu sais que tu auras de bons ballons. On a pu le voir avec Cesc contre Bolton. C'est notre pièce maîtresse. Il a régalé Arshavin plusieurs fois. C'est lui qui centre sur mon but. Il m'a également servi côté gauche. Il possède un coup de patte exceptionnel. J'ai rarement vu une telle qualité de passe. Il sait jouer court, il sait jouer long. Quand tu fais l'appel, tu es servi dans les meilleures conditions, c'est beau. Beaucoup d'attaquants aimeraient être à ma place ! Cela ajoute-t-il un peu plus de pression sur vos épaules ? Enormément ! Je sais que je dois marquer. J'essaie d'être décisif à chaque match. J'ai encore une bonne marge de progression. Mais je pense que je peux être une valeur ajoutée à cette équipe-là. Pour l'instant, ça marche plutôt bien. C'est du pur bonheur et j'espère vivre la même chose en Ligue des champions. On a tous hâte de faire quelque chose de bien dans cette compétition.