«La fougue actuelle des joueurs doit être maintenue par l'entraîneur» L'ex-milieu de terrain de la JSK, Lahcène Nazef, garde toujours en mémoire ses plus belles années passées sous le maillot de la JSK. Le natif d'Ath Yenni, ayant affronté le TP Mazembe en 2000, reste optimiste et croit dur comme fer que les Canaris aujourd'hui ont les moyens de revenir du Congo avec un résultat positif. Mieux, il affirme que cette nouvelle génération peut remporter le septième trophée africain. A travers l'entretien qu'il a bien voulu nous accorder, il file quelques tuyaux, mais surtout conseille les Canaris de ne pas trop faire attention à l'arbitrage. Quelles sont vos nouvelles ? Etes vous toujours en exercice ? Non, cela fait longtemps que j'ai raccroché les crampons. Je me contente uniquement de m'entraîner, histoire de maintenir la forme, sinon avec la compétition c'est fini, maintenant il y a une nouvelle génération qui a pris le relais et à qui je souhaite bonne chance. Suivez-vous l'actualité du football national ? Heureusement que oui, à travers la presse et les autres médias, je ne rate pas l'actualité, notamment le football, que ce soit pour l'EN ou pour les autres clubs, surtout la JSK bien sûr, c'est une évidence. Son parcours en Champions League, vous le vivez intensément, n'est-ce pas ? Ben, là-dessus je dois vous avouer que la JSK réalise un excellent parcours qui prouve sa grandeur et son statut de digne représentant de l'Algérie. Vraiment, il n'y a rien à dire à ce sujet puisque les chiffres sont là. Comment trouvez-vous ce parcours ? Plus que positif. Je tiens vraiment à saluer et à féliciter cette jeune génération, avec, derrière, un président qui veille au moindre détail. La JSK d'aujourd'hui, bien qu'elle a beaucoup changé en matière d'effectif, a prouvé qu'elle peut réaliser de belles choses. Je suis très content que la JSK ait pu se qualifier en demi-finale de la plus prestigieuse coupe du continent, c'est ce qui manque au riche palmarès du club, je suis sûr qu'avec un peu plus de travail, le trophée viendra s'ajouter à la vitrine déjà garnie du club. Je suis très optimiste. A moins d'une semaine, les Canaris sont appelés à jouer le match aller face au TP Mazembe, un club que vous avez-vous-même croisé en 2000. Que gardez-vous comme souvenir de cette équipe ? Je me rappelle bien de la cuisante défaite qu'on lui a infligée à Tizi avant de perdre par deux buts à zéro au retour, la qualification s'est jouée à l'aller. Par ailleurs, je dois avouer qu'on avait largement la possibilité de les battre même chez eux, n'était ce regrettable incident une semaine avant avec l'accident tragique qui a coûté la vie à Gasmi, que Dieu ait son âme. On n'avait guère de goût au football et on a continué par obligation. Pour ce qui est du TP Mazembe d'aujourd'hui, à ma connaissance c'est le tenant du titre et donc il faut se préparer en conséquence. Je sais que c'est une équipe qui a un niveau de jeu appréciable. Par ailleurs, il faut se méfier de la pression qui peut être exercée par leurs supporters qui ne seront pas moins de 40.000 qui s'entasseront dans un stade très exigu où les tribunes sont proches de la pelouse et où donc on peut tout entendre du terrain. Les joueurs de la JSK doivent s'armer de patience et se concentrer beaucoup sur leur sujet. Pensez-vous que le fait de jouer le match aller à l'extérieur est un avantage ? Je ne suis pas de cet avis. Dans le football moderne, il n'y a pas de match aller ou match retour, c'est la gestion des deux oppositions qui est importante. La JSK peut aller damer le pion au tenant du titre chez lui sans faire de calcul avant le match retour, ils ne doivent surtout pas se découvrir mais ne pas rester derrière, non plus. Là, l'entraîneur suisse connaît bien son métier, il saura trouver la meilleure tactique pour contrer les Congolais chez eux. Jusque-là, les Kabyles sont restés solides, ils doivent maintenir le même rythme. Quel commentaire faîtes-vous sur cette équipe de la JSK nouvelle génération ? Ce parcours en Ligue des champions plaide en leur faveur. Je dois dire qu'ils ont la fougue, la rage de vaincre, mais ils manquent encore un peu d'expérience, et là, la touche de l'entraîneur est très importante. Il y a un autre phénomène dont la JSK a toujours payé les frais, et qui est l'arbitrage. Qu'avez-vous à dire à ce propos ? L'arbitrage africain est tel qu'il est. Je pense que c'est aux joueurs de la JSK d'en faire abstraction. Les Canaris ne doivent d'ailleurs surtout pas tomber dans ce piège. Pour ma part, je crois que c'est l'entraîneur qui devra communiquer beaucoup avec ses joueurs à ce sujet en leur disant qu'il faut juste s'occuper de leur mission qui consiste à jouer au ballon. Des erreurs, il y en aura certes, mais les Kabyles ne doivent pas perdre leur sang froid, il faut surtout avoir un mental en béton car un match de coupe d'Afrique se joue sur un détail. Quelles sont, à votre avis, les chances de la JSK d'arriver en finale ? Je suis très optimiste, je crois qu'elle peut prétendre à animer la finale. Si vous voulez vraiment mon avis, j'irai jusqu'à souhaiter une finale JSK - Ahly du Caire pour leur démontrer, en les battant pour la deuxième fois, que la JSK est au sommet et qu'elle a toujours défendu dignement les couleurs du pays. Franchement, c'est ce scénario dont je rêve en ce moment. Qu'est-ce qui a manqué à votre génération pour atteindre ce tour, à votre avis ? C'est vrai que nous avons offert à l'Algérie, et pas uniquement à la Kabylie, trois coupes de la CAF de suite, mais on tenait beaucoup à la Champions League. Je vous fais une confidence : si on avait remporté le titre de champion de l'année 1999, celui qu'on a perdu lors de la dernière journée face au MCA, personne ne pouvait nous priver de la Champions League de l'an 2000. J'espère que ce que nous n'avons pas pu réaliser nous, ces jeunes d'aujourd'hui le feront et c'est tout le mal que je leur souhaite. Un mot pour conclure ? Au passage, je salue toute la famille de la JSK et ses supporters qui sont toujours derrière leur club. Je suis de tout cœur avec les Canaris pour la suite de leur parcours, ils doivent avoir confiance, la clé de la finale est entre leurs mains.