«A ce que je sache, nous ne sommes pas encore éliminés !» Quel jugement portez-vous sur la prestation de l'Equipe nationale après cet échec ? Il nous faut être honnête avec nous-mêmes et avec le peuple algérien. Nous n'avons pas joué ce match face à la RCA à notre niveau. Nous n'avons pas été dans le coup, que ce soit au niveau des duels ou de la vitesse d'exécution. A aucun moment, nous n'étions dans le match. Il faut savoir, par exemple, qu'un certain nombre de joueurs évoluent pour la première fois ensemble et dans de telles conditions. Expliquez-vous… Quand il y a dans une équipe six titulaires qui sont absents, quelle que soit la valeur de ceux qui les ont remplacés, le rendement n'est pas le même. Il faut ajouter à cela que Mehdi Lahcen, Karl Medjani, M'bolhi et Mesbah ont joué leur premier match en Afrique. Les conditions dans lesquelles se sont déroulées les rencontres de Coupe du monde n'ont rien à voir avec celles de Bangui. Croyez-moi, je ne cherche pas de fausses excuses en disant cela. Oui, mais il vous faut reconnaître que quelques heures avant le coup d'envoi, vous affichiez un certain optimisme et on vous sentait confiants. Qu'en est-il ? Je le confirme, mais une fois sur le terrain, la chaleur et le taux élevé d'humidité ont pratiquement eu raison de nous. Nous avons éprouvé les pires difficultés à respirer. Disputer des balles faciles devenait pénible pour tout le monde. Nous avions l'impression qu'à effort égal, nous dépensions plus d'énergie que nos adversaires. Ne pensez-vous pas que votre adversaire a su gérer le match à sa guise ? C'est certain et il nous faut avoir l'honnêteté de le reconnaître. Je maintiens que le match aurait pris une toute autre tournure dans d'autres conditions climatiques. Je vous répète qu'il nous était difficile même de respirer sur le terrain. Je ne suis pas en train de trouver de faux-fuyants. D'un autre côté, il faut que nos supporters sachent que l'équipe est en pleine reconstruction. Il est vrai que nous avons été demi-finalistes de la dernière CAN et que nous étions au Mondial. Il nous faut maintenant oublier tout cela et repartir sur de nouvelles bases. Oui, mais même certains joueurs, habitués à ces conditions difficiles, n'ont pas eu le rendement escompté. Comment l'expliquez-vous ? C'est simple, il n'y avait pas un collectif pour défendre et pour attaquer. Il y avait, si l'on peut dire trop de disparités. Inévitablement, cela s'est ressenti sur notre prestation. D'autre part, quand on voit le match à la télé, on ne se rend pas compte des conditions extrêmes dans lesquelles nous avons évolué. Les reporters qui étaient sur place peuvent en témoigner. Nous sommes derniers du groupe et c'est certain, cela ne peut être qu'inquiétant. Comment voyez-vous l'avenir, à commencer par le prochain match face au Maroc ? Ce n'est qu'un classement provisoire. A ce que je sache, nous ne sommes pas éliminés. A nous de nous ressaisir et nous en avons largement les moyens. 12 points sont à prendre et l'écart avec le premier du groupe n'est que de 3 unités. Incontestablement, le prochain match est décisif. A nous de bien le négocier et surtout de ne laisser filer aucun point à l'avenir. Benchikha, votre entraîneur, a été très affecté par cet échec. On vous a vu aller le rejoindre dans sa chambre. Que vous êtes-vous dit ? C'est vrai, même si notre déception était immense, nous avons fait l'effort d'aller voir le coach dans sa chambre. Nous avons travaillé avec lui durant toute la semaine et nous aurions voulu que cela se termine par un résultat positif. Il était aussi très affecté et n'attendez pas de moi que je vous répète ce qui s'est dit entre nous. Pensez-vous que le rendement de l'équipe va s'améliorer avec le retour des blessés au mois de mars ? C'est certain, beaucoup de choses évolueront en six mois. Cela va changer du tout au tout. L'équipe présentera un tout autre visage. Les Ziani, Matmour, Halliche, Guedioura, Kadir, Meghni, Lamri… ont leur poids dans l'équipe. D'un autre côté, l'entraîneur national aura assez de temps pour travailler et faire les choix voulus en toute sérénité. Ce match face au Maroc se déroulera chez nous et les conditions n'auront rien à voir avec celles qui ont régné en RCA. Kaci-Saïd, un ancien international, aurait affirmé que vous les joueurs avez délibérément perdu pour que Benchikha soit écarté. Un commentaire… (Avec un soupir d'énervement…) Je ne comprends pas le but de ce genre de réflexion. S'il l'a dit, c'est grave car en tant qu'ancien international, il sait pertinemment que chacun de nous porte l'Algérie dans son cœur. Je vous invite à demander à Benchikha quel genre de rapport il entretient avec les joueurs. Il n'hésitera pas à vous répondre.