«Oui, nous avons des appréhensions». Au cours de la longue discussion que nous avons eu avec lui, lundi passé, Zaïm le président de l'USMB nous a longuement parlé du passage de l'USMB au professionnalisme. Il s'étalera ensuite sur son équipe et il ne doute pas un seul instant que l'USMB réalisera un bon parcours dans ce tout nouveau championnat professionnel. Le président de l'USMB estime que pour ce qui est du professionnalisme, nul ne peut donner des leçons pour la simple raison que tout un chacun apprend sur le tas : «Il y a de cela plus de deux ans, et cela après l'accord d'une assemblée générale qui a autorisé le bureau exécutif de l'USMB à aller vers le professionnalisme, nous avions cette idée en tête. D'abord, on a commencé à préparer les gens mentalement. Le professionnalisme n'est pas uniquement créer une société ou encore une affaire d'argent. Il fallait préparer tous ces gens-là à passer au professionnalisme, voir comment on peut évoluer puisque nous, comme d'ailleurs tout le monde dans le milieu du football en Algérie, sommes des profanes. Après cela, nous avons commencé à améliorer la gestion du club, informatiser notre administration, notre comptabilité, les fiches techniques de tous les joueurs.» «Oui, nous avons des appréhensions» Le boss blidéen exposera pour nous les craintes qu'il a éprouvé avant de lancer le chantier qui a mené l'USMB au professionnalisme. «On appréhendait un peu tout ce qui touche cette transition. Le grand problème qu'on a rencontré, c'est une évaluation des biens du club. Les spécialistes, et cela est une évidence, n'ont pas l'habitude de travailler dans ce domaine-là. Aucun d'eux n'a été capable d'évaluer le club convenablement, notamment en matière de biens incorporels tels l'image du club ou encore son histoire. Un grand travail est en train de se faire dans ce domaine.» Zaïm ajoutera à ce propos : «Nous avons commencé par faire les inventaires des biens corporels. A partir de là, il fallait arrêter quels étaient les critères sur lesquels on devait travailler. Puis on a commencé à attaquer le travail chapitre par chapitre, et on a réussi à évaluer l'image du club. Nous n'avions aucun intérêt à exagérer, comme probablement certains clubs l'on fait. La raison en est toute simple, si vous surévaluez votre club vous ferez fuir les actionnaires. Je ne vous donnerais pas de chiffres. Après que ce travail ait été fait, le rapport d'expertise a été validé et enregistré au niveau d'une étude notariale.» Dans la précipitation A l'instar de ses pairs, le président du club de Blida regrette le manque de temps pour peaufiner ce passage au professionnalisme. Il nous dira en substance : «Le cahier des charges ne nous est parvenu qu'au début du mois de juillet. Tout s'est donc fait dans la précipitation. A mon avis, ce document est assez incomplet. A aucun moment, il n'est fait allusion aux mesures d'accompagnement de l'Etat aux clubs. La Ligue a fait ce qu'elle a pu. Tout cela laisse à penser que tout s'est fait dans la précipitation.» C'est avant tout une société commerciale Zaïm précisera que les clubs sont avant toute chose des sociétés commerciales et que leur gestion doit être des plus rigoureuse. «L'organisation est celle de toute société commerciale, et nous pensons avoir une certaine expérience dans ce domaine. C'est certain que le facteur humain est capital. Nous nous sommes appuyés, à l'USMB, sur des personnes ayant une longue expérience dans le domaine de la gestion. Le club professionnel est une société commerciale qui évolue sous le code du commerce, alors nous allons la gérer comme telle. C'est-à-dire que nous avons un capital qui est ouvert à des actionnaires et parmi ces derniers ressortent les membres d'un conseil d'administration. Le nôtre est composé de huit personnes qui vont remplacer l'assemblée générale. Ils peuvent se réunir une fois par mois ou tous les deux mois. L'assemblée des actionnaires peut être convoquée par l'actionnaire majoritaire là où il veut. Une fois tout cela achevé, on passe à la structure directe de la gestion du club. Selon les lois en vigueur, on désigne un président délégué général, un directeur général, un directeur technique, un directeur de l'administration et de la comptabilité et un directeur de la sécurité. Ce que nous allons faire dans les tous prochains jours. C'est cet organigramme qui fera marcher la société», a expliqué Zaïm.