"J'attends avec impatience le jour du départ pour le Luxembourg." On avait parlé de Karim Benyamina, bien avant le Mondial sud-africain. Saâdane avait décidé de se passer de ses services. L'attaquant de l'Union de Berlin, deuxième division de Bundesliga, a été cette fois convoqué en Equipe nationale, un rêve qu'il caressait depuis longtemps. A titre d'information, Karim ne connaît pas un mot de français. Celui que la presse locale allemande avait comparé à un moment donné à Van Basten nous a fait l'honneur de nous accorder une interview. Bienvenue chez les Verts, Karim… Je vous remercie. Cette convocation va me permettre de porter, pour la première fois, le maillot de l'Equipe nationale. Parlez-nous de l'instant où vous avez su que vous étiez convoqué chez les Verts ? Je ne parlerai pas de mon intégration en Equipe nationale, avant d'avoir débuté le stage et avant de jouer un match amical. Cette convocation est pour moi un événement extraordinaire dans ma carrière de footballeur. J'ai toujours caressé le rêve de porter les couleurs de l'Equipe nationale et ce depuis mon enfance. Comment avez-vous appris que vous alliez faire partie du groupe qui préparera le match contre le Luxembourg ? En toute franchise, je le savais avant que la liste des joueurs ne soit rendue publique. Je dois rappeler que c'est Anthar Yahia qui m'avait demandé si j'étais intéressé de jouer en Equipe nationale. Il m'avait expliqué que Benchikha envisageait de me faire appel pour le prochain regroupement. Je lui ai répondu spontanément par l'affirmative, car porter le maillot de l'EN était un rêve pour moi. Le lendemain, le sélectionneur de l'Equipe nationale me contacte. C'est à partir de là que j'ai su que j'allais être convoqué pour le prochain stage des Verts. Que vous a dit exactement Benchikha ? Notre entretien a été clair, net et précis. Le coach m'avait demandé si j'étais disposé à jouer en Equipe nationale. J'ai répondu favorablement. Quelle a été la première personne à laquelle vous avez fait part de cette très bonne nouvelle ? Mon père, bien sûr, qui attendait depuis longtemps cette convocation. Il ne cessait de me le répéter, à chaque fois que nous parlions de l'Equipe nationale. Ensuite, j'ai téléphoné à mon oncle paternel Yacine (Benyamina est de mère allemande, ndlr). Toute la famille était fière d'apprendre la nouvelle. Etes-vous au courant de ce qui se passe en Equipe nationale ? Evidemment, car je suis un Algérien. Je connais le parcours des Fennecs, je sais aussi ce qui s'y passe. N'oubliez pas que j'étais pressenti pour faire partie du groupe, il n'y a pas longtemps. Cela nous ramène à la période du Mondial ; n'aviez-vous pas perdu espoir d'être convoqué en Equipe nationale à l'époque de Saâdane ? Je ne me suis pas posé trop de questions. Je me suis occupé de jouer dans mon club. Je ne vous cache pas qu'en mars dernier, je m'attendais à une convocation, à l'occasion du match amical contre la Serbie, mais je ne me suis pas pris la tête. J'étais persuadé que tôt ou tard, j'allais être convoqué. Je n'ai pas eu tort de patienter. Le problème de l'Equipe nationale, c'est son attaque, on est à la recherche d'un buteur, vous le savez, n'est-ce pas ? Je connais bien mes capacités. Cela dit, il ne faut pas croire que tout va venir tout de suite à partir du prochain stage. Je sais que je suis en mesure d'apporter un plus à l'Equipe nationale Au fait, ça n'a pas commencé très fort pour vous avec votre club dans le championnat allemand… Je ne suis pas d'accord avec vous, je suis au top de ma forme. Je viens de marquer deux buts lors des deux dernières rencontres de mon club en championnat. Le mauvais début du championnat, c'est désormais une vieille histoire. Ce que je souhaite, c'est que l'Equipe nationale tire profit de mes qualités. J'ai toujours rêvé de brandir le drapeau algérien très haut, depuis que j'étais tout jeune. Vous veniez souvent en Algérie, ce qui vous a permis de parler l'algérois (son papa est de la Glacière, ndlr)... Bien sûr que j'allais souvent au quartier de mon père où j'ai appris à parler l'algérois. C'était pour revoir ma famille restée en Algérie. J'espère honorer mon pays et ma famille qui attend beaucoup de moi. Etes-vous en contact avec les joueurs de l'EN ? Je suis en contact régulier avec Anthar Yahia, Matmour et Amri Chadli. Mais avec Amri, cela fait longtemps que nous avons perdu le contact. Ne craignez-vous pas la barrière de la langue française avec certains joueurs professionnels ? Je ne crois pas que ce problème puisse se poser. Je parle l'algérois et cela me permettra de communiquer avec les autres joueurs. Je rajoute que le football est un langage universel, on n'a pas besoin de faire usage de la langue sur le terrain. On vous laisse le soin de conclure… J'attends avec impatience le jour du départ pour le Luxembourg. On m'a dit qu'il régnait une bonne ambiance au sein du groupe. J'ai hâte de porter le maillot de l'EN. Je remercie mon père et mon oncle qui ont cru en moi et qui m'ont soutenu. Je remercie tous ceux qui m'ont fait confiance. Je salue tout le monde au bled et en particulier les supporters de l'USMH.