Mehiaoui-Belabbès, une alliance qui fait mal. Le Mouloudia d'Oran a ramené un point qui vaut de l'or du côté de Aïn Fouara. Ce n'est pas le fait d'avoir accroché le leader du championnat sur un score vierge qui donne à ce nul une allure d'exploit pour les Rouge et Blanc qui ont déjà réalisé des résultats plus convaincants que celui d'avant-hier soir, mais c'est la façon dont les Hamraoua ont dû préparer cette rencontre. Les données ont en effet changé de manière brusque pour l'entraîneur qui a dû se passer des services des quatre pions de son équipe type que sont Ouasti, Sebbah, Boukessassa et Aouedj. Leur forfait a été enregistré en dernière minute. Il y avait, tout d'abord, la blessure de Boukessassa et Sebbah qui ont déclaré forfait à la veille du départ pour la capitale des Hauts Plateaux avant que le libéro, Ouasti, renonce au voyage en signe de contestation pour non-paiement. Une défection qui a chamboulé la tactique préparée par Cherif El Ouazzani qui devait compter sur un axe avec trois joueurs. Le conflit qui a éclaté entre Hafid Belabbès, connu d'être le plus proche de l'entraîneur, et le directeur sportif de l'équipe, a eu pour effet d'envenimer davantage le climat. Face à cette situation, les chances de voir le Mouloudia réaliser un résultat probant à Sétif était réduites à néant en l'espace de 24h. Heureusement que Cherif El Ouazzani a toujours la foi Au départ pour Sétif, le match contre l'ESS a été renvoyé au second plan puisque le conflit qui a éclaté au sein de l'équipe dirigeante du Mouloudia d'Oran faisait la Une de l'actualité. Personne, même les plus optimistes du côté d'El Hamri, ne croyait à un résultat positif de la part des Hamraoua dans ces conditions si particulières. Il y avait tout de même une personne qui n'a pas voulu lâcher prise. Il s'agit de l'entraîneur qui a su garder ses éléments en dehors de ce conflit malgré l'absence de Ouasti pour des raisons financières. Le nul ramené par l'équipe de Sétif prouve, si besoin est, que le coach du Mouloudia maîtrise et protège admirablement son groupe. Mehiaoui-Belabbès, une alliance qui fait mal Ce n'est un secret pour personne que Hafid Belabbès est derrière la venue de Mehiaoui au Mouloudia. Cela fait bien longtemps que les deux hommes se fréquentaient. On soupçonnait même que l'ancien libéro du Mouloudia conseillait Mehiaoui lorsque ce dernier était président de l'ASMO. L'amitié entre les deux hommes s'est renforcée au fil des années au point où Hafid Belabbès s'est mis à la politique en soutenant Tayeb Mehiaoui pour son accession au Sénat. Ainsi, l'on croyait que les deux hommes allaient se sentir dans leur élément au Mouloudia d'Oran vu la complicité qui a existe entre eux depuis quelques années. Mais hélas, tout a brusquement changé puisque les deux personnes se sont découvertes autrement au Mouloudia et le bras de fer qui les oppose depuis le début de saison a très vite tourné au vinaigre. Aucun d'entre eux n'a jugé utile d'épargner l'autre à la grande stupéfaction de ceux qui connaissent les relations entre les deux hommes. En tout cas, leur amitié est bien partie pour être gâchée pour de bon. Belabbès : «Je démasquerai Mehiaoui» Fier de l'exploit réalisé par son équipe à Sétif, le secrétaire du Mouloudia pense que les artisans de ce résultat sont ceux qui étaient présents au stade du 8-Mai-45. Le nul ramené de Sétif relève de l'exploit non ? Arriver à tenir en échec le leader du championnat chez lui à Sétif demeure un bon résultat. Mais si on prend en considération les évènements qui se sont enchaînés avant le match, je dirai que ce fut un véritable miracle pour nous. Mais je dois préciser une chose. Laquelle ? Je ne veux pas polémiquer mais nous avons tout fait pour mettre les joueurs dans les meilleures conditions possibles avant le déplacement pour Sétif. La preuve, ils ont bien réagi sur le terrain grâce aux bonnes conditions de déplacement mais aussi suite au travail psychologique titanesque effectué par l'entraîneur. Le mérite revient à ceux qui étaient au stade et surtout à l'entraîneur. Pourquoi évoquer les conditions de voyage et la préparation mentale ? Il nous a fallu faire toute une gymnastique pour nous rendre dans les meilleures conditions à Sétif car «on» a voulu saboter le voyage à tout prix. Il faut dire aussi que l'entraîneur a fait de son mieux pour remonter le moral des troupes qui était au plus bas suite au non-paiement de la prime promise par le président face à l'USMA. Face à cette situation, il était presque impossible de revenir avec un résultat probant de l'USMA. Mais le président vous accuse d'être derrière une manipulation dans l'équipe... Libre à lui de dire ce qu'il veut. Je pense que le résultat est là pour contredire le président, lequel n'ayant pas pu régler le problème d'argent, a voulu dévier sur moi l'opinion sportive. Il a voulu anticiper une déroute à l'équipe pour nous endosser la défaite. Il savait qu'il était de plus en plus contesté par les joueurs puisqu'il ne leur a pas octroyé leur prime de l'USMA et qu'il ne vient même pas au stade pour les rencontrer. Croyez-moi qu'il ne s'attendait pas à un résultat pareil. Mais, en fin de compte il y a eu une justice divine. Allez-vous maintenant mettre à exécution votre menace de quitter l'équipe ? Pour être clair, je n'ai jamais parlé d'une quelconque démission du Mouloudia. Je parle d'un retrait de la section. Je ne veux plus de ce poste de secrétaire général pour ne faire que le sale boulot. Je ne veux pas de salaire de misère car je suis un cadre dans une grande entreprise nationale. J'ai occupé ce poste en acceptant un salaire pour une question de principe car je gagne bien ma vie en dehors du Mouloudia. A présent, je quitte ce poste la tête haute et par la grande porte. Mais je suis toujours actionnaire au MCO et membre du conseil d'administration. Pour répondre aux accusations de Mehiaoui, je compte animer une conférence de presse et là je vais révéler les dix raisons qui m'ont poussé à quitter la section. On suppose que vous allez désormais rejoindre le camp de l'opposition ? Il n'y a pas d'opposition au Mouloudia d'Oran car tous les membres qu'on qualifie d'opposants sont avant tout des amoureux du club. Pour moi, il existe seulement des conflits personnels. Paradoxalement, l'équipe marche bien malgré les conflits... Ecoutez, j'ai le Mouloudia dans le sang. J'évite la polémique à tout prix mais parfois on est obligé de répondre aux provocations. Par exemple, cette semaine, j'ai tout fait pour protéger l'équipe. La preuve, on a réussi à réaliser un bon résultat à Sétif. Je dirai que les résultats du Mouloudia depuis le début de saison sont le fruit d'un travail colossal de l'entraîneur et ses adjoints mais aussi des joueurs. Je dois aussi signaler la disponibilité du président de section, Larbi Abdelilah, qui est la seule personne parmi l'équipe dirigeante du Mouloudia qui met actuellement la main à la poche depuis le mois de juillet.