Hamiti : «Je n'ai jamais manqué de respect à quiconque à la JSK» Bouhellal : «Il n'avait pas à me répondre» En plus de la mauvaise passe que traverse le club actuellement, l'ambiance laisse à désirer au sein de la JSK. La semaine dernière, ça a bardé en pleine séance entre l'entraîneur-adjoint Kamel Bouhellal et l'attaquant Farès Hamiti. Cette affaire a même été reprise dans la plupart des quotidiens la veille du match de Ligue 1 face au MSC. 24 heures après la rencontre de championnat, nous avons pu connaître la véritable version des faits. Au cours d'un exercice, l'entraîneur adjoint a fait une remarque à Hamiti. Une remarque mal prise par le joueur. En effet, Hamiti, qui discutait avec Remache, donnait l'impression de ne pas trop s'intéresser à son travail. Bouhellal, autoritaire comme il est, a fait savoir au joueur qu'il devait s'impliquer davantage aux entraînements. Hamiti a répliqué en faisant savoir à son coach qu'il n'avait rien fait de grave tout en marmonnant : «De toutes les façon, je sais que je ne vais pas jouer. Alors pourquoi me demander de m'impliquer à l'entraînement.» Une réaction arrogante qui n'est pas passée sous silence, puisque la direction kabyle a sanctionné le joueur pour son comportement jugé inadmissible. D'après certaines indiscrétions, le staff technique ainsi que certains dirigeants semblent en avoir assez des coups de gueule du joueur qui ne s'applique plus aux entraînements. A contrario, d'autres, plus cléments, ont demandé d'accorder une seconde chance au joueur qui traverse une période difficile. Reste à savoir quelle sera la décision de Hannachi qui songe à le mettre sur le marché des transferts qui s'ouvrira le 15 du mois en cours. --------------------------------------------------------------------------- Bouhellal : «Il n'avait pas à me répondre» Interrogé au sujet de Farès Hamiti, l'entraîneur-adjoint Kamel Bouhellal nous a livré sa version des faits, tout en affirmant qu'il n'existait aucun conflit profond avec le joueur. Il dira à ce sujet : «Effectivement, il y a eu un malentendu entre Hamiti et moi. Au cours d'un exercice, je lui ai demandé de s'appliquer. Ce qui m'a déplu, c'est sa réaction. Hamiti n'avait pas à me répondre. Il est là pour travailler, rien de plus.» «Il n'a plus la tête à l'entraînement» Toujours au sujet de Hamiti, Bouhellal dira : «Je tiens à dire que je n'ai aucun problème avec Hamiti. J'ai juste constaté qu'il n'a plus la tête à l'entraînement. Il est vrai qu'il traverse des moments difficiles, mais il doit se ressaisir. Quant à cette histoire de libération, je tiens à dire qu'aucune liste officielle n'a été établie pour l'instant. Je ne peux donc vous donner une réponse sur la question.» --------------------------------------------------------------------------- Hamiti : «Je n'ai jamais manqué de respect à quiconque à la JSK» Farès Hamiti est en train de passer des moments très difficiles. A peine un mois depuis qu'il a retrouvé la compétition et de longs mois d'inactivité, c'était face à la JSMB, fin novembre dernier, le revoilà encore au bas de l'échelle, ne faisant plus partie des choix du staff technique en place qui lui reprochent un certain nombre de griefs. Dans un autre registre, son annonce dans nos colonnes, vendredi dernier, qu'il figure parmi les joueurs que la JSK a mis sur la liste des libérés, n'a pas laissé indifférents plusieurs clubs qui, en ce moment, cherchent coûte que coûte à le faire venir chez eux. Pour toutes ces questions des observateurs qui suivent l'actualité de la JSK, notamment la raison exacte qui a fait que le staff technique ait retiré Hamiti à la dernière minute de la liste, pour avoir eu un accrochage verbal avec Bouhellal, nous avons joint le joueur qui apporte sa version des faits et qui évoque d'autres points encore que vous découvrirez dans l'entretien qu'il a bien voulu nous accorder… Votre absence lors du dernier match s'explique, selon vos responsables, par une sanction disciplinaire à votre encontre… C'est ce que j'ai lu à travers vos colonnes ce matin. Je n'en reviens pas puisque je n'ai commis aucune faute disciplinaire à l'ultime séance pour qu'on m'écarte de la liste des 18. Au départ, je croyais que c'était d'ordre technique et qu'on ne voulait plus de moi dans le onze, d'autant que je n'en suis pas à ma première mise à l'écart. On parle justement d'une altercation entre vous et l'entraîneur adjoint Bouhellal lors de l'ultime séance d'entraînement, ce qui a naturellement déplu à vos responsables qui n'ont pas voulu la passer sous silence… Pourquoi vous le qualifiez d'accrochage puisque il ne s'est rien passé de grave et l'entraîneur en est témoin puisque vous citez le nom de Bouhellal, ce n'est même pas un incident. Puisque c'est ce qui est retenu comme grief contre moi, je vous expliquerai volontiers les faits. Allez-y… Mercredi dernier, lors de l'ultime séance à Tizi et au moment où on effectuait un exercice technique, j'étais en discussion sur la pelouse avec mon partenaire Remache, rentrant toujours dans le cadre de la préparation bien sûr. L'entraîneur adjoint Bouhellal n'a pas apprécié le fait qu'on parlait, et il a du coup haussé le ton à mon adresse en gesticulant. Je lui ai tout simplement dit, et vous pouvez lui demander son avis, que ce n'était pas la peine d'élever le ton du moment que c'était juste une discussion entre un joueur et son partenaire. Maintenant si on considère ça enfreindre le règlement, et qu'on prive une nouvelle fois l'équipe de mes services c'est leur décision. J'ai du mal à accepter cette situation, qu'on prive l'équipe de mes services, alors que je le dis et je le répète j'ai ma place dans le onze et je suis en mesure d'apporter un plus. Cette situation ne peut plus durer pour moi, je demanderai, une fois de retour à l'entraînement, à rencontrer le président Hannachi, il est mon premier responsable à la JSK, et donc ce sera à lui que je m'adresserai en premier. Qu'allez-vous lui dire ? Bien que je préfère que ça reste entre moi et le président, le peu que je puisse vous dire c'est que je lui expliquerai qu'au-delà de tout ce qui m'est arrivé au mois de septembre dernier, et cela c'est le destin et personne n'en est à l'abri, j'insisterai quand même sur le fait que je n'ai jamais, depuis mon arrivée à la JSK, proféré des insultes à mon entourage, ni manqué de respect aux dirigeants, membres du staff technique encore moins les joueurs que je considère comme des frères et les supporters qui m'ont beaucoup soutenu dans les moments les plus délicats. Depuis ma venue à la JSK, je pense avoir donné le meilleur de moi-même sans tricherie et j'ai toujours mouillé le maillot. Il est vrai que je suis passé par des moments difficiles, mais j'ai tout fait pour revenir à mon meilleur niveau. Voyez seulement comment j'ai joué face à la JSMB pour vous rendre compte que j'étais prêt à mourir sur le terrain pour ce public qui me réclamait avant même mon retour à la compétition. Ces derniers jours, on évoque avec insistance votre départ au mercato. Plusieurs formations ayant appris la nouvelle n'ont pas hésité à exprimer leur souhait de vous recruter, quelle a été votre réaction en l'apprenant ? J'ai eu à vous le dire il y a moins de trois jours, personne à la JSK, je dis bien personne ne m'a informé de ma libération au mercato. Il est vrai que je ne joue plus depuis quelque temps, mais on ne m'a rien dit à ce propos. J'attends d'abord de voir le président pour clarifier ma situation. Moi, je ne vois aucun inconvénient à rester si bien sûr on veut de moi. Sinon, les portes s'ouvriront et je laisserai le destin faire les choses. La seule chose que je sais, c'est que j'ai préféré la JSK à plusieurs autres formations, aujourd'hui je veux qu'on me reconnaisse ça. On parle du MCA, par le biais de son entraîneur Alain Michel qui songe sérieusement à vous, l'USMA aussi et le MCO, pour ne citer que ces clubs… Pour ne pas me répéter, je ne peux rien vous dire tant que je n'ai pas rencontré le président Hannachi. Toutefois, je vous rappelle que je suis sous contrat à la JSK jusqu'à juin, et tout club voulant s'attacher mes services devrait d'abord passer par la direction de la JSK. Pour l'instant, je suis à la JSK et je reprendrai l'entraînement le plus normalement du monde avec comme seule intention de prendre part à la prochaine rencontre, ma participation restant cependant tributaire de la décision finale du staff technique. L'essentiel est qu'on me le dise ouvertement. Vous regrettez sûrement le fait de ne pas avoir joué face au MCS… Mais bien sûr que oui. Je ne m'arrêtais pas de me préparer pour ce match qui devait nous servir à confirmer notre victoire face au WAT, je pensais, du moins jusqu'à jeudi, avoir bénéficié de la confiance du staff technique qui, après m'avoir sanctionné face à l'USMAn, aligné une semaine après face au WAT, finalement, ce ne sera que partie remise puisque, curieusement, me voilà encore sanctionné, c'est trop, franchement ! J'ai comme l'impression que les sanctions ne sont applicables que pour Hamiti…. Allez-vous rencontrer Bouhellal, pour vous expliquer avec lui ? A ma connaissance, et lui aussi sait que je ne lui ai pas manqué de respect, je suis prêt à l'affronter. Je lui ai tout simplement dit qu'il n'y a pas de raison de crier puisque je n'ai rien commis de grave. Maintenant que je suis devenu indésirable, qu'on me le signifie ouvertement sans porter atteinte à ma personne. Mes parents m'ont bien éduqué, jamais je n'ai proféré d'obscénités à l'encontre de qui que ce soit. Dans le cas où vous quitteriez la JSK cet hiver, quel sera votre regret ? Si je venais à quitter la JSK, ce serait avec un pincement au cœur, c'est évident. Je garderai cependant le souvenir des meilleurs moments que j'ai connus sous le maillot de la JSK. Ce que je regretterai, par contre, c'est le fait qu'on ne m'ait pas fait confiance lors du match retour face au TP Mazembe, car ce jour-là, je sentais que je pouvais mettre la JSK sur orbite. Dommage !