- «Je ne présenterai jamais des excuses» - «Les Algériens sont jaloux des Egyptiens» Deux jours après les regrettables incidents qu'il a provoqués lors du match JSMB-El Masry comptant pour la Coupe nord-africaine des vainqueurs de coupe, Ibrahim Hassan ne compte pas se repentir : il affirme ne rien regretter et défie tout le peuple algérien. Rencontré hier à l'aéroport international d'Alger avant le départ de la délégation d'El Masry pour Le Caire, il est apparu calme, serein, mais rancunier envers les Algériens. Pour lui, la haine entre Egyptiens et Algériens est irréversible.
Salam Alikoum. Vous savez sans doute l'objet de notre présence ici à l'aéroport... Non, je n'en sais rien. Vous voulez peut-être me parler du match Béjaïa-El Masry de vendredi dernier ?
Plutôt des incidents qui ont émaillé cette rencontre et de votre attitude envers les officiels et le public. Etes-vous prêt à répondre à nos questions ? Ecoutez, ça ne m'intéresse pas de parler du public de Béjaïa. Et puis, je vous renvoie la question : étiez-vous présent au stade ?
Non. Comme la majorité des Algériens, j'ai suivi le match à la télévision... J'aurais aimé que vous ayez assisté au match avant de poser vos questions, ç'aurait été meilleur.
Pourquoi donc ? Vous auriez pu voir les feux et les fusées avec lesquels les Algériens nous ont accueillis à notre arrivée au stade. Ils ont créé une ambiance qui fait peur. On dit souvent que les Egyptiens et les Algériens sont des frères, mais ce n'est pas comme ça qu'on accueille un frère. Ce n'est plus du football où il y a un vainqueur et un vaincu. C'est devenu la guerre.
Quel que soit l'accueil, vous auriez dû au moins éviter de réagir comme vous l'avez fait surtout en tant qu'éducateur, non ? Je n'ai pas à respecter un public qui ne nous a pas respectés. Nous sommes des invités chez vous et vous auriez dû mieux nous accueillir. Nous n'avons pas demandé la lune. Nous avons demandé à être accueillis en Algérie comme l'équipe de Béjaïa l'a été à Port-Saïd. Ce n'est pas normal qu'un pays soi-disant frère nous fasse tout ça. Dès notre entrée sur le terrain, nous avons reçu des fusées, des fumigènes et toutes sortes d'objets sur nos têtes alors qu'on avait mis les Algériens «sur nos têtes» depuis leur arrivée au Caire et jusqu'à leur retour. Durant tout leur séjour, personne ne les a dérangés. Etiez-vous présent au match aller ?
Non. Dommage ! Demandez à n'importe quel membre de la délégation de Béjaïa comment ils ont été reçus chez nous et vous verrez.
Nous avons envoyé quelqu'un et il n'a pas tari d'éloges sur l'accueil réservé à l'équipe béjaouie. (Il s'emporte un peu) Voilà ! Vous savez, le public égyptien est dans un avion et le public algérien dans un train. Il y a une très grande différence entre nos deux publics. Je le dis avec tous mes respects pour vous et pour l'Algérie : à Port-Saïd, il n'y a eu ni bouteilles, ni projectiles, ni rien d'autre. Ici, il y a eu des fusées. Savez-vous ce que c'est que des fusées ? Et vous me demandez d'être heureux et d'applaudir ! Ecoutez-moi bien...
Je vous en prie... Dans tous les domaines de la vie, pas uniquement en football, les gens se comportent avec toi comme tu te comportes avec eux. Tu es sauvage avec eux, ils sont sauvages avec toi ; tu les reçois avec des fleurs, ils te reçoivent avec des fleurs.
Mais le contexte est différent puisque vous êtes une personnalité connue et un éducateur et que vous avez répondu à des supporters... Vous auriez dû poser cette question au public de Béjaïa qui aurait dû manifester un peu de respect pour les frères Hassan. Je vais vous donner un exemple qui confirme encore une fois la grande différence qu'il y a entre notre public et le vôtre.
Allez-y ! Djamel Menad, l'entraîneur de Béjaïa, jouit d'une grande considération en Egypte, que ce soit pour son passé de footballeur ou pour ses qualités d'entraîneur. A Port-Saïd, on lui a réservé un accueil des plus chaleureux. On a même scandé son nom à son entrée sur le terrain. Personne ne l'a molesté, personne ne l'a frappé avec des pierres, personne n'a insulté son pays. Les frères Hassan, eux, ont été malmenés, insultés, frappés avec des fusées. Notre cher pays l'Egypte a été également insulté. Je ne vais quand même pas remercier ces gens-là !
Vous ne le savez sans doute pas, mais les fumigènes est une pratique banale en Algérie. Ici, on les utilise pour mettre de l'ambiance... Chez nous, ce n'est pas banal, surtout lorsque ces objets enflammés sont envoyés sur la gueule des joueurs et des entraîneurs de l'équipe adverse au lieu d'être envoyés vers le ciel.
Nous insistons pour vous dire que votre comportement n'est pas digne de votre statut. Qu'avez-vous à répondre ? Et moi, j'insiste pour vous rappeler que ma réaction est humaine, je dirai même normale. Je n'ai fait que me défendre et défendre ma dignité que ce public a voulu atteindre. J'ai également réagi face à l'arbitrage scandaleux du Marocain. Je n'ai jamais vu un aussi mauvais arbitre durant toute ma carrière. Enfin, je n'étais pas très surpris par le mauvais arbitrage tant cet arbitre a des antécédents.
Avez-vous des preuves de ce que vous avancez ? Oui. A cause de son arbitrage mauvais, il a été frappé par Badou Zaki qui est pourtant connu pour être un entraîneur sage. Je n'oublierai pas le 4e arbitre, Djaballah, qui, à mon sens, est le responsable de tout ce qui s'est passé. C'est lui qui a allumé la première étincelle et provoqué le public.