L'ex-stratège de l'équipe nationale a besoin d'autres canaux pour sortir de cette malheureuse histoire. Le président de la Fédération égyptienne de football (EFA), M.Zaher Samir, ne viendra pas en Algérie. Du moins pas pour le moment. La visite de trois jours qu'il devait effectuer à compter d'hier dans notre pays a été différée. Il était prévu qu'il effectue ce déplacement pour présenter ses excuses à la suite du comportement scandaleux des deux frères Hassan entraîneur et entraîneur-adjoint d'El Masry de Port-Saïd lors du match de Coupe de l'UNAF ayant opposé, à Béjaïa, ce club à l'équipe locale de la JSMB, et du mauvais comportement de certains joueurs d'El Masry. M.Zaher devait, surtout, contribuer à faire baisser la tension avant le déroulement des deux confrontations algéro-égyptiennes pour le compte des qualifications de la Coupe du monde et de la CAN 2010. «Suite aux sanctions prononcées par la commission de discipline de l'Union nord africaine de football (UNAF) en date du 2-3 janvier 2009 et relatives aux regrettables incidents survenus à la fin de la rencontre JSM Bejaia- Port-Saïd, la FAF considère ce dossier définitivement clos et qu'il ne saurait aucunement altérer les excellentes relations qui existent entre les Fédérations égyptienne et algérienne et encore moins avoir une quelconque influence sur les prochaines rencontres des deux équipes nationales», indique un communique de la Fédération algérienne de football. Nous avions, dans ces mêmes colonnes, émis le voeu que cette histoire s'arrête là car la «marmite» bouillait trop. Les frères Hassan ont fauté, ils ont été sanctionnés, un point c'est tout. Et comme vient de l'écrire la FAF, le dossier est définitivement clos. Un autre reste ouvert et il date depuis près de 20 ans. Il s'agit de celui de Lakhdar Belloumi, dont on sait qu'il est l'objet d'un mandat d'arrêt international de la part d'Interpol suite à une demande de la justice égyptienne. Nombreux ont été chez nous qui ont pensé que le déplacement à Alger de M.Zaher allait apporter une solution à ce problème. Il nous semble qu'on est allé un peu trop vite en besogne dans cette histoire. L'invité de la FAF n'est que le président de la Fédération de football de son pays et il ne dispose d'aucune prérogative pour influer sur une décision de justice. C'est la même remarque qui peut être faite au sujet de l'intervention auprès de l'ambassadeur d'Egypte en Algérie, à l'occasion de la remise du Ballon d'Or de nos confrères El Heddaf-Le Buteur à Rafik Saïfi. Belloumi avait ce soir-là eu à rencontrer le diplomate égyptien mais malgré les promesses qu'aurait pu faire celui-ci, il nous semble qu'il y a peu de chances qu'elles aboutissent à une solution heureuse pour l'ex-meneur de jeu de l'équipe nationale de football. Belloumi a été condamné par la justice égyptienne pour un acte malheureux mais également grave (il faut le dire) celui d'avoir jeté un verre qui a atteint quelqu'un qui a perdu un oeil dans l'affaire. De nombreuses voix se sont élevées pour affirmer que l'ex-stratège de l'équipe nationale n'y était pour rien et que c'est quelqu'un d'autre de la délégation algérienne qui aurait balancé le verre. Le fait est que pour la justice égyptienne, c'est bien Belloumi le coupable puisque ce «quelqu'un d'autre» on ne l'a jamais désigné. Il faut savoir que les autorités algériennes ne sont pas restées les bras croisés. Elles ont fait le maximum pour sortir Belloumi de cette malheureuse affaire. Plusieurs interventions ont été faites auprès des Egyptiens, sans résultat. Le ministère algérien de la Jeunesse et des Sports a même délégué une équipe d'avocats jusqu'au Caire pour défendre le dossier de notre compatriote, là aussi vainement. Il semblerait que le problème ne se situe pas au niveau de la justice mais de celui de la victime de l'incident. Cette personne a, tout de même, perdu un oeil et demande, à juste titre, réparation. Penser, alors, que le président de l'EFA pouvait venir à Alger porteur de bonnes nouvelles pour l'ex-meneur de jeu des Verts, c'est donner de faux espoirs. On comprend que la situation de ce dernier soit préoccupante puisqu'il est interdit de sortie du territoire national sous peine d'être arrêté et conduit vers l'Egypte. Il faut, peut-être, agir autrement pour l'en sortir. Sinon, cette histoire est partie pour durer encore plus longtemps.