Oublié l'enthousiasme suscité par le parcours de la France lors de la Coupe du monde 2006. Entre le sélectionneur de l'équipe de France et TF1., Le diffuseur exclusif des matches des Bleus, l'heure est aux règlements de compte. Chronique d'une histoire qui finit mal. 15 mai 2006 : SFR privilégié à TF1 Raymond Domenech choisit de réserver à l'opérateur téléphonique SFR l'exclusivité de ses commentaires sur la liste des 23 joueurs convoqués pour le Mondial. TF1 peut aller se rhabiller malgré les 45,22 millions d'euros annuels dépensés par la chaîne pour diffuser les matches de l'équipe de France. Les journalistes sont médusés et les téléspectateurs floués. Seuls quelques possesseurs d'appareils de troisième génération ont pu profiter des commentaires du coach. Soit moins d'un Français sur 60 à l'époque...
28 mai 2006 : le reportage qui fâche Au cours de l'émission Téléfoot, un reportage sur l'attitude de l'équipe de France vis-à-vis du public est diffusé. Les Bleus apparaissent distants, voire méchants, refusant notamment de signer des autographes, lors d'un stage à Tignes. Le commentaire du sujet laisse entendre que les Bleus ont des consignes à respecter, notamment celle de ne pas répondre aux sollicitations du public. Raymond Domenech monte au créneau sur le plateau de Thierry Gilardi. Pour lui, le reportage présente une fausse image de l'équipe : «C'est proprement scandaleux de présenter les choses comme ça. A chaque sortie d'entraînement, sauf le dernier jour parce qu'il faisait froid, les joueurs se sont arrêtés pour signer des autographes.»
Juin 2008 : Le «Tu me gonfles, là» Après la défaite de la France face à l'Italie, le sélectionneur des Bleus est vivement critiqué : ses choix, sa demande en mariage en direct à l'issue du match... Raymond Domenech doit faire face à un flot de reproches sans fin. En conférence de presse, alors qu'un journaliste de TF1 (David Astorga vraisemblablement) lui demande de faire son mea-culpa, il le reprend d'un cinglant «Tu me gonfles, là». Quelques jours plus tôt déjà, le malaise entre la rédaction des sports de TF1 et Raymond Domenech avait attiré l'attention de certains. Interrogé sur le sujet, et notamment sur ses réponses laconiques aux interviews d'après-match, Raymond Domenech n'avait pas mâché ses mots: «Ce sont des questions bateau. Sur TF1, je suis sûr que les gens n'écoutent même pas le message. Ils sont plus sensibles à l'image, par exemple si je souris. Je l'ai fait une fois, j'ai souri, on me l'a fait remarquer. J'ai fait exprès, parce qu'on me disait T'as toujours l'air en colère.» Juin 2008 : Larqué ne mâche pas ses mots Quand il officie sur TF1, Jean-Michel Larqué reste mesuré dans ses propos. A la radio, il en va autrement. Sur les ondes de RMC notamment, le commentateur de la première chaîne s'emporte. Morceaux choisis, relatifs au fiasco Euro-2008 : «Quand on lui demande quel est son projet d'avenir et qu'il nous dit que c'est surtout d'épouser sa compagne... Lui qui a fait du secret médical sa religion, lui qui a isolé complètement l'équipe de France et qui a voulu la couper de tout, quand il balance à la face de 2,2 millions de licenciés du football après une défaite et après une campagne aussi décevante que son seul projet est d'épouser sa compagne, il se moque du monde (...) Et je pense que M. Escalettes n'oubliera pas de regarder la dernière page du contrat où il y a un certain alinéa qui permet de tourner la page. Et vite.» ; «En devenant sélectionneur, il (Domenech) n'est pas devenu plus intelligent qu'il ne l'était auparavant. Pour les footballeurs français, pour les bénévoles que nous sommes, que je suis puisque je m'investis dans mon district sans donner une seule note de frais... Quand je l'entends aujourd'hui, je dis à mon président Jean-Pierre Escalettes : Vite ! Nous en avons marre d'avoir honte. Et j'ai honte...» Un double langage que Domenech a du mal à avaler. 10 septembre 2008 : Les sifflets de France-Serbie Raymond Domenech et ses joueurs ont cherché à dire qu'ils avaient été insensibles aux sifflets et aux cris de «Domenech, démission» qui montaient des tribunes, lors du match France-Serbie. Pourtant, en deuxième mi-temps, lorsque son visage est apparu en gros plan sur les écrans géants du Stade de France, déclenchant les huées du public, l'entraîneur de l'équipe de France a vu rouge. Selon L'Equipe, ça aurait «chauffé entre les représentants de la Fédération française de football et le personnel de TF1». Personne n'a voulu commenter l'incident... qui semble sonner le glas de l'entente cordiale entre les 2 camps. Des spots sans les Français «pur jus» Invité de France Culture samedi Philippe Séguin a évoqué la préparation à la Fondation du Football de quelques spots audiovisuels ayant pour thèmes l'intégration par le football et la lutte contre les discriminations. «Une des idées consisterait à reprendre des images du France-Brésil 1998 en enlevant (chez les Bleus) tous les joueurs qui ne sont pas des Français pur jus ou pur laine», a-t-il expliqué, ajoutant : «Eh bien, il resterait trois ou quatre joueurs contre onze Brésiliens (et dans ces conditions) ça marche pas (pour la France), c'est pas bon.» Président de la Cour des Comptes, récent rapporteur de la commission Grands Stades 2016, Philippe Séguin, grand amateur de football, préside la Fondation du Football depuis sa création en février sous l'égide de la FFF. Elle vise à revaloriser la fonction sociétale du football, basée sur le respect, la tolérance, la fraternité et la solidarité.