Arveladze (ent.) : «J'ai senti qu'il est à l'aise comme meneur de jeu» Ziani : «Lorsque j'avais 19 ans, j'étais venu ici pour négocier avec Rivaspor» Ni Ziani, ni Shota Arveladze, le jeune (38 ans) entraîneur géorgien du Kayserispor, n'ont voulu s'épancher sur la discussion qu'ils ont eue ensemble, vendredi. Le secret a été bien gardé, jusqu'au moment où un des témoins de la scène est venu nous en révéler les détails. Il s'agit de l'agent hollandais, d'origine marocaine, qui a eu le mérite d'avoir négocié le dossier de façon magistrale. Il s'agit de Mohammed Sinouh, frère de Khalid, international marocain, écarté par Badou Zaki et actuel gardien de l'Utrecht aux Pays-Bas. Mohammed ne cache pas sa fierté d'avoir réussi ce grand coup d'éclat avec le chouchou des Verts. «J'ai tout fait pour ramener Karim en Turquie, parce que je sais que c'est dans ce championnat qu'il va donner le maximum de son football. Ici, il aura surtout le respect dû à son immense talent», nous confie-t-il. «Karim ne laisse personne indifférent» Laissez-nous vous faire saliver un petit moment avant de vous en dire plus sur ce que vous attendez dans ce papier et écoutons d'abord Mohammed Sinouh évoquer le transfert de Ziani et sa relation avec le meneur du jeu des Verts : «Karim a un jeu qui ne laisse personne indifférent. Je le suivais depuis longtemps, de l'époque même où il jouait en France. Dès que j'ai su qu'il allait changer de club, j'ai sauté sur l'occasion pour le convaincre de venir en Turquie. On a attendu longtemps avant de conclure avec lui, car j'imagine qu'il avait également beaucoup d'autres propositions et il avait bien le droit de réfléchir avant de donner sa réponse. Dieu merci, il a vite saisi l'empressement des dirigeants et du coach de Kayserispor. Je suis persuadé qu'il a fait le bon choix.» «Même Benitez va venir en Turquie» Pour lui, «les gens ont tendance à sous-estimer la Turquie pour des raisons bien obscures. On se trompe beaucoup sur le niveau de la Turkcell Super Lig. Il y a beaucoup de grands joueurs qui évoluent dans ce championnat. Déjà avec Ziani, il y a Zalayeta qui a joué à la Juventus de Turin et qui a beaucoup d'expérience en plus de vrais bons joueurs. Ce n'est pas par hasard si l'équipe est à un point du podium. Il y a aussi dans les autres clubs de grands noms qui sont approchés régulièrement. Même Benitez est en passe de venir ici. En tout cas, c'est mieux que le championnat de France». «Le rêve de jouer la Champion's League est désormais permis avec Ziani dans l'équipe» Le président du Kayserispor ainsi que le coach ont beaucoup de considération pour Mohammed Sinouh qui leur a fait venir deux éléments déterminants pour la restructuration du club : Amrabat et Ziani. En effet, Arveladze compte beaucoup sur les deux internationaux maghrébins pour se rapprocher un peu plus de l'Europa League et, pourquoi pas, des deux places qualificatives en Champion's League. «Le rêve est permis aujourd'hui», selon Sinouh. «Le Galatasaray est à la rue, avec neuf points de retard sur Kayserispor et le reste est jouable. Il y a une dynamique forte qui anime les joueurs et avec la venue de Karim, ça les conforte dans cette idée, en tout cas», ajoute-t-il avant de changer le ton de sa voix pour nous faire une grande confidence… Shota : «J'ai besoin d'un joueur qui a de la poigne comme toi !» Shota, le coach, a pris Karim Ziani en aparté et lui a dit franchement ce qu'il attend de lui. Et qu'est-ce qu'il lui a dit enfin ? «J'ai besoin d'un vrai leader dans le milieu du terrain», a dit Shota à Ziani. «Un homme qui a de la poigne, capable de mener le jeu avec une forte personnalité comme la tienne. Et c'est pour cela que j'ai demandé qu'on te ramène ici. Je suis sûr que tu es l'homme qu'il faut. Je veux te voir imposer ton empreinte dans cette équipe et la mener là où les supporteurs voudraient la voir. Tu es le joueur qu'il nous faut. A toi de jouer et de montrer ce que tu sais faire !» Voici donc le discours qui a séduit tant Ziani et voilà surtout pourquoi il dit qu'il est sûr qu'il a fait le bon choix. Car on lui a fait sentir plus qu'ailleurs qu'à Kayserispor, il sera tout simplement le Roi ! --------------------------- Arveladze (ent.) : «J'ai senti qu'il est à l'aise comme meneur de jeu» Shota Arveladze, l'entraîneur géorgien de Kayserispor, avait beaucoup insisté auprès de la direction du club pour ramener Karim Ziani cet hiver. Hier, il l'a vu à l'œuvre à l'entraînement et il s'en dit satisfait, comme il nous le confirme dans ce petit entretien. Lors de ce premier entraînement de Karim Ziani avec Kayserispor, on a relevé que vous l'avez mis directement avec les titulaires. Est-ce prémédité ? Oui, je l'ai mis avec les titulaires car je compte beaucoup sur lui. Il a montré qu'il est physiquement au niveau, même si l'entraînement a été léger en raison de la programmation d'un match amical demain (aujourd'hui contre Genk, ndlr). Je suis content de ce qu'il a montré à l'entraînement. A quel poste comptez-vous le faire jouer ? Je ne le ferai pas participer à tout le match contre Genk, car il manque un peu de rythme puisqu'il n'a plus joué depuis plusieurs semaines. Je vais le faire jouer une partie du match et le ferai monter graduellement en puissance. Je compte le faire jouer derrière les deux attaquants. Il pourrait être le meneur de jeu de l'équipe. J'ai senti qu'il était très à l'aise à ce poste. De plus, il fait montre d'une grande volonté. Peut-on dire que vous êtes-vous satisfait de votre recrue ? En ramenant Ziani, nous savons ce que nous faisons. Nous l'avons recruté par conviction, en étant certains de notre choix. J'espère que l'avenir nous donnera raison. ----------------------------- Il revient en Turquie dix ans après Ziani : «Lorsque j'avais 19 ans, j'étais venu ici pour négocier avec Rivaspor» Ce n'est pas la première fois que Karim Ziani se rend en Turquie. Mieux même : il y était venu il y a plusieurs années pour des raisons purement sportives : négocier un contrat de recrutement. «Lorsque j'avais 19 ans, j'étais venu ici pour négocier avec Rivaspor, club turc de première division. Seulement, les négociations n'avaient pas abouti parce que j'avais posé une condition que la direction du club n'avait pas voulu satisfaire», nous a-t-il révélé. «Je voulais avoir Bougherra avec moi, mais ça m'a été refusé» Quelle est donc cette mystérieuse condition que Ziani a posée aux responsables de Rivaspor ? «J'étais accompagné par Madjid Bougherra car je voulais le faire recruter lui aussi. A l'époque, il n'avait pas la cote alors que moi, je jouais déjà à Troyes. J'avais dit aux dirigeants de Rivaspor que j'allais m'expatrier en signant chez eux et que je voulais au moins avoir un compatriote avec moi. Je leur ai proposé de mettre Madjid à l'essai pour voir qu'il a des qualités, mais ils ont refusé. Voyant qu'ils ne voulaient pas nous faire signer ensemble, nous avons quitté la Turquie tous les deux», nous raconte-t-il. Et de conclure, avec le sourire : «Aujourd'hui, j'y reviens par la grande porte alors que Bougherra dispute régulièrement la Ligue des champions et est convoité par Fenerbahçe depuis deux années. Rivaspor doivent s'en mordre les doigts.» --------------------------- Onder Turaci : «Sa présence va nous booster encore plus» «C'est vraiment une très bonne nouvelle de voir un joueur de la trempe de Karim Ziani venir nous rejoindre. Cela va sans doute nous booster en vue de la seconde partie du championnat. Nous connaissions Ziani avant qu'il vienne à Kayserispor. On l'a vu jouer avec Wolfsburg et surtout Marseille. Nous savons que c'est un très bon joueur et nous sommes très contents de l'avoir parmi nous. Sa présence va nous donner plus d'allant dans la construction du jeu et j'espère qu'il va nous gratifier d'autant de bonnes choses que nous lui connaissions lorsqu'il était en France. Ce qui me plaît chez lui en si peu de temps passé ensemble ? Sans hésiter, je mettrai en avant sa simplicité. On sent qu'il vient en ami et qu'il veut s'intégrer très vite dans le groupe. Nous lui souhaitons tous de réaliser une grande saison en Turquie.» --------------------------- Amravat l'Amazigh En plus de l'arabe et du hollandais, Nordin Amravat, la nouvelle recrue marocaine de Kayserispor, parle aussi le chleuh, un dérivé de la langue amazigh parlé dans le sud du Maroc. «Moi, je suis Amazigh», revendique-t-il avec fierté. En l'entendant, Ziani, a répliqué : «Moi aussi, je suis un Imazighen, mon frère !» Discussion conviviale avec ses nouveaux coéquipiers Hier soir, après l'entraînement, Ziani est resté à la réception de l'hôtel à discuter avec ses nouveaux coéquipiers. Il a été mis tellement à l'aise qu'il s'en donnait à cœur joie pour communiquer avec eux. En mélangeant l'arabe, le français et l'anglais, en plus de la gestuelle le cas échéant, il y a eu une discussion très conviviale parsemée d'éclats de rire. Ziani bientôt initié à la «tavla» Le jeu «national» en Turquie est la «tavla», sorte de jeu de société où on avance les pions sur la base des chiffres révélés par le jet de dès. Tous les joueurs turcs pratiquent ce jeu, surtout durant les regroupements. Les Turcs de Kayserispor vont initier Ziani à ce jeu et promettent qu'il en deviendra un fan au bout de seulement une semaine.