A peine arrivés à Khartoum jeudi soir, nous avons constaté que ce tournoi est entouré de l'indifférence totale de l'ensemble de la population soudanaise. A peine arrivés à Khartoum jeudi soir, nous avons constaté que ce tournoi est entouré de l'indifférence totale de l'ensemble de la population soudanaise. Alors qu'on croyait qu'il allait être largement suivi à travers le contient africain, voilà que la population local du pays organisateur ne s'y intéresse pas du tout. Même si les gens ici sont des amoureux du football, ce CHAN donne l'impression d'être une compétition pas du tout intéressante. C'est du moins ce qu'on a constaté depuis notre présence à Khartoum. L'esprit aux problèmes politiques internes... Au cours des discussions avec les Soudanais, on ressent une tristesse profonde. Cette tristesse est due à la division de leur pays. Après le référendum du 9 janvier dernier, le Soudan va être divisé en deux. Le Soudan du Nord et celui du Sud. Pays exportateur de pétrole, le Soudan du Nord de Omar El Bechir n'aura plus de pétrole ni d'autres richesses. A l'opposé, c'est la nouvelle République, le Sud du Soudan, qui va tirer profit de ses richesses, situées dans cette région. Dans le nord, il n'y a rien, sauf le désert. Cela semble déplaire à la population de Khartoum qui craint le pire pour son pays qui va être sans aucun doute plongé dans la pauvreté. En outre, la déception des Soudanais est due aussi au fait que leur pays ne soit plus le plus grand d'Afrique en termes de superficie. Désormais, c'est l'Algérie qui est le plus vaste pays du continent. ... et à la situation en Tunisie et en Egypte aussi Outre ce conflit interne, les Soudanais sont aussi très préoccupés de ce qui se passe dans certains pays, notamment l'Egypte voisine. Les événements du Caire ont beaucoup touché la population. En discutant avec eux, on ressent une profonde tristesse et de la sympathie pour leurs voisins égyptiens. Par ailleurs, les Soudanais ne sont pas restés indifférents à la situation en Tunisie. Le 12 février, les Verts affronteront le Soudan Le résultat final de ce référendum sera annoncé le 9 février prochain, soit durant ce CHAN. Toutes les données sont en faveur de la division du pays , c'est le désir de la population du Sud. Cela dit, lors du dernier match du premier tour de ce tournoi, l'Algérie affrontera le Soudan. «Durant ce CHAN, l'Algérie sera notre deuxième équipe» La matinée d'hier nous a permis de bien connaître les Soudanais. Au-delà du conflit interne, certains jeunes Soudanais que nous avons rencontrés nous ont fait savoir qu'ils supporteront l'équipe algérienne, après le Soudan bien sûr. Brahim, chauffeur de taxi, nous dira : «Moi, je supporterai à fond le Soudan pour oublier les problèmes politiques. Cependant, après mon pays, ce sera l'Algérie. Je serai de tout cœur avec l'Algérie.» Beaucoup d'autres supporters laissent entendre qu'ils seront eux aussi derrière les coéquipiers de Hocine Metref lors des deux premiers matchs du CHAN. Autrement dit, les Algériens doivent impérativement profiter de cet avantage en réalisant deux victoires pour s'assurer la qualification avant le troisième match face au pays hôte où il pourrait y avoir beaucoup de calculs. «On n'a pas encore oublié Oum Dorman» Le 18 novembre dernier est toujours dans les esprits ici à Khartoum. Toute la population soudanaise s'en souvient encore. A ce propos, Brahim, notre chauffeur de taxi, nous dira : «Je ne pourrai jamais oublier Oum Dorman. Ce jour-là, j'étais l'homme le plus heureux des Soudanais. J'étais très content de cette victoire des Algériens.» D'autres jeunes que nous avons rencontrés ont toujours ce match en mémoire et ne cessent de parler de Antar Yahia. Pas de publicité sur le CHAN Si le CHAN risque de se passer dans l'indifférence totale, c'est du fait que même la presse soudanaise ne lui accorde pas d'importance. Des petits articles de presse et puis c'est tout. Le fait marquant aussi, c'est qu'il n'y a pas de publicité sur ce tournoi qui regroupe pourtant les 16 meilleures sélections A' du continent. A part une pancarte accrochée devant le siège de la fédération souhaitant la bienvenue aux invités du Soudan, il n'y a rien. Le défi est grand comme même Malgré les problèmes, les retards, la détresse et la déception, le défi est grand quand même ici. Au cours de notre visite au stade de Khartoum, nous avons profité de l'occasion pour discuter avec des employés chargés de rénover le stade. Ils étaient tous décidés à livrer le stade avant le coup d'envoi. Ils comptent donner une bonne image de leur pays, avant qu'il ne soit divisé officiellement.