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Al Hadary invite Le Buteur chez lui à Khartoum
Publié dans Le Buteur le 03 - 02 - 2011

«Juste après le but de Yahia, je voulais que la terre s'ouvre pour m'y engouffrer»
Ayant rejoint Al Merrikh le mois passé, Al Hadary nous a accueillis chez lui, dans son luxueux appartement. Personne ne s'attendait à le voir agir de la sorte et inviter un organe de presse algérien. Son but était d'éclaircir certains points, notamment après ce qui s'est passé entre l'Algérie et l'Egypte, à cause de cette rencontre barrage du 18 novembre 2009 entre les Verts et les Pharaons. Quand on a accosté Al Hadary pour un entretien, on n'était pas sûrs d'être bien accueillis s'attendant à un refus de sa part en lui déclinant notre identité, mais grande fut notre surprise en découvrant un gardien souriant et très détendu, prêt à se confier à nous, malgré la situation actuelle de son pays qui passe par des moments difficiles ces jours-ci. Mais Al Hadary a tenu quand même à ouvrir son cœur au Buteur.
Une première tentative lundi soir dans le salon d'honneur de l'aéroport de Khartoum
Notre première tentative d'approcher Issam Al Hadary a été lundi dernier, tard dans la soirée, au moment où l'Equipe algérienne A' a rejoint Khartoum, pour prendre part à la deuxième édition du CHAN. Al Hadary vient lui aussi de rallier le Soudan, en provenance du Caire. Il était très fatigué, sachant qu'il a attendu plus de dix heures à l'aéroport du Caire avant de rejoindre le pays voisin, le Soudan. L'information de son arrivée à Khartoum nous a été donnée par certains responsables d'Al Merrikh, avec lesquels on entretient d'excellentes relations. Sur le coup, on s'est dirigés directement vers le salon d'honneur de l'aéroport, où il était en compagnie des responsables du club. Il faut dire qu'à ce moment-là, il était très difficile de l'approcher. Nous lui avons donc envoyé un émissaire pour lui faire part de notre présence. Cependant, nous n'avons pas voulu lui dire qu'il s'agissait d'un journal algérien, de peur qu'il refuse de nous accorder un entretien. En fin de compte, on a réussi à fixer un rendez-vous avec lui pour le lendemain.
«Désolé, je suis très fatigué»
Durant cette discussion avec lui, et sans qu'il ne sache qu'on est des Algériens, Al Hadary a accepté le plus normalement du monde notre demande. Seulement, il nous a demandé de programmer le rendez-vous pour le lendemain. Il nous a dit à ce propos : «Khaliha boukra !» (laisser le rendez-vous pour demain), avant d'ajouter : «Je suis très fatigué, j'ai peur de dire quelque chose qui pourrait être mal interprété.»
Mardi, un autre rendez-vous pris par le biais d'un dirigeant d'Al Merrikh
Après avoir convenu de se revoir le lendemain, le dirigeant d'Al Merrikh, qui a parlé avec le gardien égyptien, s'est chargé avec ce dernier de fixer le lieu et l'heure du rendez-vous. Néanmoins, après avoir quitté l'aéroport, le dirigeant soudanais a annoncé à Al Hadary, dans le salon d'honneur, qu'il s'agissait de journalistes algériens. L'intéressé a accepté le plus normalement du monde de s'adresser à nous.
En apprenant qu'il s'agit d'un quotidien algérien, Al Hadary dira : «Marhaba bi ikhwani min El Djazaïr»
Cependant, la réponse d'Al Hadary fut très intrigante. Alors qu'il n'y a pas si longtemps, les relations entre l'Algérie et l'Egypte étaient très tendues, à cause d'un simple match de football, Al Hadary avait dit audit
dirigeant : «Marhaba bi ikhwani min El Djazaïr.» En l'apprenant, on était très surpris, mais on avait quand même commencé à douter de la volonté d'Al Hadary d'honorer ce rendez-vous.Prévue à 17h, la rencontre aura lieu cinq heures plus tard.
Mardi, on nous a annoncé que le rendez-vous était prévu pour 17h
C'est le dirigeant d'Al Merrikh qui nous a joints par téléphone. Il nous a dit :
«Le rendez-vous est confirmé. Issam vous rencontrera à 17h.» Néanmoins, le gardien égyptien ne s'est pas présenté comme convenu à notre rendez-vous, et on a pensé qu'Al Hadary nous a posé un lapin. Par la suite, on a joint le dirigeant en question pour lui demander des explications. Ce dernier fut très sûr de lui : «Vous allez le rencontrer aujourd'hui, ne vous inquiétez pas. C'est promis. Issam est un homme de parole.» Néanmoins, ce discours ne nous a pas convaincus. On était sûrs qu'on n'aura pas d'entrevue avec l'Egyptien. Nous sommes donc restés au côté du dirigeant du nouveau club du légendaire gardien égyptien. 18h, rien à signaler. Il nous a fait savoir que l'intéressé avait quelques empêchements et qu'il tenait à nous rencontrer. 19h, la même chose. 20h aussi. 20h45, le dirigeant demande à un de ses amis de nous accompagner chez Issam.
Direction son appartement sans le prévenir
En nous demandant d'accompagner son ami, on savait qu'on allait peut-être voir Al Hadary, mais on a été surpris en apprenant qu'il n'était pas au courant qu'on allait lui rendre visite chez lui. On était décidés à continuer jusqu'au bout. On a rejoint donc son appartement aux environs de 21h30. Son domicile est situé dans un quartier résidentiel où habitent des personnalités très importantes du Soudan. Le gardien de l'immeuble a accepté de nous orienter vers l'appartement d'Al Hadary en nous disant : «Prenez l'ascenseur, c'est le premier appartement du deuxième étage.»
Al Hadary nous fait entrer chez lui
En arrivant au deuxième étage, deux personnes ont quitté l'appartement en question. On a donc tapé à la porte. Là, on a entendu la voix d'Al Hadary : «J'arrive, j'arrive !» Là, on a confirmé qu'il s'agissait bel et bien du légendaire buteur face au Real de Madrid, en été 2001. Puis, le moment excitant est venu. Issam vient d'ouvrir la porte. En vérité, il ne connaît pas la personne qui nous a accompagnés. Après s'être présentés, il nous demande d'entrer : «Bienvenus, veuillez entrer !»
Il nous a accueillis comme il se doit
En accédant au salon, on avait hâte de découvrir la réaction d'Al Hadary. On voulait vite le voir discuter. Là, on avait été agréablement surpris par son accueil et hospitalité. Un accueil chaleureux qui nous a beaucoup touchés.
Du Pepsi au menu
Après une courte discussion, Al Hadary nous demande de lui donner quelques instants et se dirige directement vers la cuisine. A ce moment, on lui demande de ne rien nous servir, car on venait juste de dîner. Mais il insiste pour nous ramener de la limonade : «Il y a du Pepsi. Vous êtes venu chez moi, vous devez boire, au moins pour me faire plaisir.»
Il raconte son litige avec le FC Sion
Al Hadary a commencé par nous parler de tout, notamment son litige avec son ex-club, le FC Sion, et les précisions qu'il a apportées dans la presse sans qu'elles soient publiées. Il nous confiera quelques détails que l'intéressé ne veut pas qu'on divulgue. Il nous montrera même une copie de ce litige, remporté en sa faveur.
«En Algérie, on peut signer un contrat professionnel facilement»
Durant notre discussion avec lui, Al Hadary nous surprend en parlant du transfert de Mohamed Amine-Aoudia au Zamalek. Il nous dira : «En Algérie, on peut signer un contrat professionnel facilement. Aoudia, par exemple, s'est engagé avec le Zamalek. Lui, il a pu le faire, car il y a des gens qui l'ont aidé. Nous, on ne nous aide pas. Au contraire, on nous bloque. Beaucoup de clubs, notamment turcs, anglais et même brésiliens, m'ont contacté, mais j'ai pas pu signer.»
00h15, un moment historique, le discours en direct de Moubarak
Par la suite, le moment est venu pour l'interviewer. Au moment où il répondait à nos questions, la chaîne Nile TV diffuse en direct le discours du Président égyptien, Hosni Moubarak, après les émeutes et les graves dépassements qui se produisent actuellement. L'interview est donc arrêtée. On a attendu jusqu'à la fin du discours du Président égyptien pour poursuivre notre entretien.
«Il y a manipulation»
Le quadruple champion d'Afrique des nations avec l'Egypte n'est pas resté insensible au discours de Hosni Moubarak. Il s'est montré très touché et a affiché une sympathie envers le Président égyptien qui, selon lui, a permis la stabilité et la sécurité de l'Egypte. «Il y a manipulation, c'est clair. Après la Tunisie, c'est au tour de l'Egypte», dira-t-il.
«Une éventuelle rencontre face au Mouloudia d'Alger en Ligue des champions, c'est avec plaisir !»
Concernant la probable confrontation en 16es de finale en Ligue des champions entre Al Merrikh et les Algériens du Mouloudia au cas où ce dernier passerait l'écueil des Zimbabwéens, Dynamos, l'Egyptien semble très intéressé par cette confrontation face au doyen des clubs algériens.
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«Juste après le but de Yahia, je voulais que la terre s'ouvre pour m'y engouffrer»
Tout d'abord, félicitations après avoir signé ici à El Merrikh. Vos impressions ?
Je suis très heureux d'avoir signé à El Merrikh, un grand club très respecté ici au Soudan et même en Afrique qui aspire chaque saison à jouer le titre national, mais aussi à aller le plus loin possible en Ligue des champions africaine. C'est un grand plaisir pour moi d'être ici. Il faut que les gens sachent que ce n'est pas seul Al Hadary qui doit se donner à fond. Il y a tout un travail qui devra se faire avec Imad Ennahass ainsi que l'entraîneur en chef, Al Badri. J'espère que Dieu nous aidera dans notre travail.
Au vu de votre grande expérience internationale, il est certain que les dirigeants d'El Merrikh vont beaucoup miser sur vous…
Ecoutez, la responsabilité ne reposera pas seulement sur Issam Al Hadary, mais sur tout le monde : dirigeants, staff technique, sans oublier les supporters du club. Dieu merci, j'ai roulé ma bosse un peu partout et cela m'a permis d'acquérir de l'expérience. L'Afrique, je connais très bien. J'ai d'ailleurs remporté quatre Coupes d'Afrique des nations et autant en Ligues des champions. Je suis conscient de mes capacités et je suis convaincu que j'apporterai, en toute modestie, un plus à l'équipe. Mais il faut que tout le monde se comporte en professionnel, pour imposer le respect. Vous savez, je travaille toujours dur à l'entraînement et c'est ce qui me permet de jouer encore dans le haut niveau.
D'ailleurs, vous avez déclaré de vouloir jouer le Mondial 2014 au Brésil…
Oui, je l'ai déclaré. J'espère que l'Egypte se qualifiera au Mondial 2014 et que j'y prendrai part. J'aime beaucoup mon pays et c'est grâce à la sélection que j'ai réussi à devenir célèbre. Je suis donc près à me sacrifier pour mon pays. Je travaille toujours d'arrache-pied, même si j'ai 38 ans. Vous savez, je m'astreins à une hygiène de vie très stricte. Il ne faut pas que les gens se trompent en disant qu'Al Hadary est fini.
Au point où Palmeiras du Brésil voulait à tout prix vous engager…
Absolument ! Le club brésilien de Palmeiras voulait à tout prix m'engager, juste après la CAN-2010 en Angola. Mais les responsables des clubs où je suis passé ne pensent qu'à leurs intérêts et m'ont tous bloqué. Dieu merci, je suis là au Soudan avec des gens très respectables.
Vous avez raté aussi un contrat professionnel en Angleterre…
Tout à fait. Il s'agissait d'un club de Premier League. D'autres formations, et pas des moindres, m'avaient contacté, à l'instar de Besiktas Istanbul. Il y a eu aussi un club de Ligue 1 française. A chaque fois, on refusait de me libérer. J'ai alors pris la décision de jouer hors d'Egypte. Il y a eu ce contact d'El Merrikh. C'est une proposition très intéressante qu'on m'a faite. Ce fut un grand plaisir pour moi de venir ici au Soudan qui n'est pas loin de mon pays, à deux heures de vol. De plus, le climat est identique.
Vous avez remporté plusieurs titres, on voudrait savoir quel est celui qui vous a le plus marqué ?
Je pense que les 4 Coupes d'Afrique des nations que j'ai remportées avec mon pays se valent toutes. En 1998, je n'ai pas joué, mais pour celles de 2006, 2008, 2010, c'était très fort pour moi. En 2006, j'ai remporté la CAN en ayant été élu meilleur gardien de but en Afrique. Idem pour 2008 et 2010. J'ai même gagné la Coupe de Suisse avec le FC Sion et des titres en Egypte et des Coupes d'Afrique en club.
La CAN-2010 ne serait-elle pas la plus belle ?
En effet, elle avait un goût particulier. Après avoir perdu face à l'Algérie le match qualificatif à la Coupe du monde, les joueurs étaient tous déçus et démoralisés. L'entraîneur Shehata a su comment remobiliser le groupe. Il ne faut aussi oublier que le président Moubarak a contribué à notre succès à la CAN en Angola.
Comment ça ?
Après avoir échoué à se qualifier au Mondial, le président Moubarak nous a encouragés. Ses deux fils Alae et Djamel en ont fait de même. ça nous a beaucoup fait chaud au cœur, c'est alors que nous nous sommes jurés de nous défoncer pour gagner la Coupe d'Afrique 2010 et redonner le sourire au peuple égyptien.
Qu'avez-vous ressenti après votre élimination en Coupe du monde face à l'Algérie ?
C'était très amer. On a battu l'Algérie chez nous et elle nous a battus chez elle. Je pense que c'est peut-être face à la Zambie, un match lors duquel Abou Trika a raté un penalty, que les Algériens ont pris confiance en eux. Surtout que c'était le premier match des éliminatoires. Pour ce genre de matchs, il faut bien se préparer sur tous les plans. Moi, le jour du match, voire la veille, je me prive même du téléphone pour ne pas perdre ma concentration.
Vous voulez dire que certains de vos coéquipiers n'étaient bien concentrés en prévision de ce match contre la Zambie ?
C'est le cas, oui. Certains joueurs ont failli en prenant à la légère ce match. Pour eux, la victoire n'allait pas leur échapper au Caire.
Ne pensez-vous pas que le nul concédé par l'Algérie, la veille à Kigali face au Rwanda, y était pour quelque chose ?
C'est fort possible. L'Algérie a été tenue en échec au Rwanda. Nos joueurs s'étaient vus en Coupe du monde. Et c'était la grande erreur.
Ne pensez-vous pas que cette génération aurait dû jouer un Mondial ?
Tout le monde est unanime à raisonner de la sorte, car c'était une génération exceptionnelle. D'ailleurs, si l'Egypte s'était qualifiée au Mondial, elle aurait atteint facilement le deuxième tour. C'est tout le monde qui le disait. Même vous les Algériens l'avez sans doute dit, même en votre for intérieur.
Un mot sur les résultats de l'Algérie au Mondial sud-africain ?
J'ai vu les matchs de l'Algérie en Coupe du monde, de Dubaï où j'étais en vacances. L'Algérie est un pays arabe et frère. J'avais juré de ne pas voir les matchs de votre pays, mais je n'ai pas pu tenir parole.
Pourquoi ?
Après tout ce qui s'est passé, la colère était à son paroxysme. Dieu merci, ça s'est calmé maintenant. Les Algériens peuvent se rendre en Egypte. La JSK l'a fait à deux reprises l'été dernier. La sélection nationale de handball a joué chez nous, juste après le fameux match barrage d'Oum Dormane et tout s'est bien passé. Pour en revenir aux résultats de l'Algérie, je ne vous cache pas que j'ai été très déçu. Les Algériens n'ont pas convaincu lors de ce tournoi, il faut être réaliste. Sauf face à l'Angleterre.
Que pensez-vous du gardien de but Mbolhi qui a pris part à la Coupe du monde ?
Je l'ai vu jouer les deux matchs derniers matchs et je dois vous dire qu'il m'a beaucoup impressionné. Dommage qu'il ne faisait pas partie de la sélection bien avant, notamment lors des trois confrontations entre l'Algérie et l'Egypte. Mais il n'a pas été à la hauteur face à la Tanzanie lors du premier match des éliminatoires de la CAN-2012.
Décidément, vous ne ratez rien de l'Algérie…
En effet, je ne rate pas les matchs de l'équipe algérienne. Face à la Tanzanie, Mbolhi a encaissé un but des 30 mètres. Bon, ça peut arriver à n'importe quel gardien, même à moi. Preuve que je suis de près la sélection d'Algérie. Je vais même vous surprendre en vous disant que M. Saâdane a démissionné après ce match contre la Tanzanie.
Et Gaouaoui, vous le connaissez sans doute ?
Oui, bien sûr. J'ai de bonnes relations avec lui. Il a joué contre moi avec son club la JSK en 2006 en Ligue des champions. Je dois dire que je n'ai pas compris ce qu'il lui est arrivé. C'est un manque de correction. Il n'a pas joué le match barrage à cause de sa suspension, OK. Par la suite, il a perdu sa place. Ce n'est pas normal. Ça peut influer négativement sur n'importe quel gardien de but. Je l'admire beaucoup Gaouaoui et je le respecte.
Et Chaouchi ?
Je pense qu'on n'a pas été tendre avec lui. Il a, certes, commis des erreurs, mais il faut savoir aussi pardonner. Il a un très bon niveau. Je l'ai vu au Soudan et il a été décisif à Oum Dourmane. Je pense qu'il était sous pression, raison pour laquelle il a commis des erreurs. En tout cas, cela pourrait lui être bénéfique, car c'est en se remettant en cause qu'il retrouvera son meilleur niveau.
Connaissez-vous d'autres gardiens de but algériens ?
J'en connais plusieurs. Il y a Benabdallah Abdesslam du MC Oran. Je l'avais rencontré en 1997 en Coupe arabe, si ma mémoire est bonne. Il y a aussi Ousserir qui était en sélection, mais qui n'a pas joué. Je connais le gardien de but international aussi, Aomar Hamened.
Revenons, si vous le voulez bien, sur les trois derniers matchs Algérie-Egypte. Commençons par le premier qui a eu lieu à Blida…
Avant ce match à Blida, il s'était passé beaucoup de choses. On avait un problème de créneaux d'entraînement. La veille de la rencontre, des véhicules étaient garés devant l'hôtel spécialement pour faire du bruit, pour nous déconcentrer. Il y a eu aussi cette histoire d'intoxication qui nous est arrivée. Je sais qu'en Algérie, vous avez assimilé cela à de la comédie. Mais c'était vrai, croyez-moi. Wallah que c'était vrai. Dieu merci, je n'avais pas dîné. Mais je dois reconnaître que ce n'est pas à cause de ça qu'on a perdu. Même si cette histoire a quelque peu influé sur nous, l'Algérie a amplement mérité sa victoire. Je le dis haut et fort, les Algériens n'ont pas volé leur succès. Ils ont été supérieurs sur tous les plans. On a dominé la première mi-temps, mais en deuxième période, les données ont complètement changé. En tout cas, cette défaite nous a été bénéfique.
Comment ça ?
A la fin du match, dans le vestiaire, on avait tous juré de gagner nos quatre matchs qu'il restait. Dieu merci, nous avons tenu notre promesse. Il ne faut pas oublier que juste après cette rencontre, nous avons pris part à la Coupe des confédérations. On a perdu face au Brésil qui a éprouvé les pires difficultés à s'imposer, puis on a battu l'Italie, championne du monde, il ne faut pas l'oublier. Puis face aux USA, on avait plusieurs joueurs blessés. D'ailleurs au Mondial, les Américains vous ont battus grâce à leur puissance physique, non pas parce qu'ils étaient plus forts que vous sur le plan technique.
Ne pensez-vous pas que votre responsabilité était engagée sur le premier but de Matmour ?
Ecoutez, je dois reconnaître que lorsque j'encaisse un but, cela veut dire que j'en suis responsable. Même s'il s'agit d'un penalty. Maintenant sur ce but de Matmour, je pense que la balle a été déviée et j'ai été trompé.
Concernant le match retour au Caire, il y a une guerre médiatique, de la pression... Ce qui avait rendu ce match explosif.
Il y a des gens qui ont fait sortir ce match de son cadre sportif. Ce ne sont ni la presse algérienne, ni égyptienne, ni les joueurs des deux formations, ni les responsables des deux pays qui en sont responsables. C'est la chaîne qatarie Al Jazzera qui a enflammé le match en diffusant de fausses informations. C'est elle qui est responsable de cette situation. Actuellement, les autorités égyptiennes ont décidé de fermer son bureau au Caire, après s'être rendu compte que c'est cette chaîne qui est en train de semer la zizanie. Il faut rappeler qu'il y a toujours eu un respect mutuel entre les peuples égyptien et algérien. C'était un match important, certes, mais qui n'aurait dû jamais prendre une telle ampleur. N'était la sale besogne de cette chaîne dont je ne veux même pas citer le nom.
Mais des journalistes égyptiens sont allés très loin en insultant les martyrs de la Révolution algérienne…
C'est toujours à cause de la chaîne Al Jazeera qui a «convenablement» joué son rôle de pyromane en diffusant des informations incendiaires. Les Egyptiens ont assimilé cela à de la provocation. Ils ont répliqué. A cause de cette chaîne, deux pays frères ont failli se déclarer la guerre.
Un mot sur l'attaque du bus transportant les Algériens par des supporters égyptiens ?
C'est un acte regrettable, tout d'abord. C'est un acte d'une minorité de jeunes et qui ne doit en aucun cas influer sur les relations entre les deux pays. Seulement, il faut comprendre que vous avez aussi dramatisé les choses. Ce n'était pas quelque chose de grave. On avait été victimes de plusieurs attaques en Algérie, mais on n'avait pas crié au scandale.
Mais des joueurs ont été blessés : Halliche, Lemmouchia…
Attendez, le bandage que portaient les joueurs algériens ne prouvait pas que c'était grave. D'ailleurs, l'Algérie pouvait même gagner au Caire. Je me souviens d'avoir effectué deux arrêts décisifs. Anthar Yahia a failli marquer en première mi-temps. Il y a eu aussi cette belle occasion de Rafik Saïfi qui a failli me lober.
Mais le deuxième but égyptien était entaché d'une position de hors-jeu…
(Il nous coupe). Jamais ! Notre deuxième but était valable à 100%. Il faut être sportifs et admettre la défaite. J'ai accepté d'accorder cette interview dans le but de permettre aux Algériens de me connaître. Moi, je suis quelqu'un de direct. Notre but était valable à 100%. Moi, je suis fair-play. A la fin du match, je suis allé voir les joueurs algériens dans les vestiaires pour les saluer.
Vous étiez très heureux à la fin du match, mais vous aviez oublié qu'il y avait un match barrage ?
Oui, c'est vrai. On avait marqué un but dans les arrêts de jeu. Notre joie était donc énorme. On avait complètement oublié qu'un match barrage nous attendait.
Passons maintenant au match d'Oum Dourmane justement…
Je ne veux pas parler de ce match. Il s'est passé beaucoup de choses. Il y avait beaucoup de violence, les Algériens ont fait beaucoup de mal aux Egyptiens. Et maintenant, vous voulez que je parle de ce match ?
Parlez-nous au moins du but d'Anthar Yahia.
Vous avez marqué un but et vous auriez pu en marquer plus. Nous aussi on pouvait revenir dans le match et vous battre. C'est ça le football. Seulement, l'arbitre Eddy Maillet n'était pas à la hauteur. Ghezzal, qui m'avait agressé au début de la rencontre, méritait le carton rouge. En apprenant avant le match que c'était lui qui allait officier la partie, je n'étais pas bien.
Anthar Yahia a déclaré à la fin du match que le ballon était entré par là où se loge le diable…
(Rire) Oui, j'ai entendu cette déclaration. C'est tout à mon honneur, car cela prouve que j'ai fait mon travail convenablement. Le but était valable, il n'y a aucun doute. Vous auriez pu marquer en deuxième mi-temps. D'ailleurs, Ghezzal avait raté un but tout fait de la tête. Pour moi, c'est du passé. Même en signant à El Merrikh, je ne me suis pas posé de question, sachant que j'allais jouer dans un stade qui me rappelle un très mauvais souvenir.
Qu'avez-vous ressenti au moment du but d'Anthar Yahia ?
Sur le moment, j'avais souhaité que la terre s'ouvre pour que je puisse m'y engouffrer. J'étais très triste. On voulait cette qualification en Coupe du monde pour notre peuple. C'est vraiment un très mauvais souvenir pour moi. J'étais très déçu. J'ai beaucoup pleuré. D'ailleurs, je n'ai pu trouver le sommeil trois jours durant.
Et le match de la CAN de la demi-finale ?
On était à l'hôtel, tous les joueurs égyptiens suivaient votre match face à la Côte d'Ivoire, car, le vainqueur allait affronter celui du match Cameroun-Egypte. On était tous sûrs qu'on allait affronter la Côte d'Ivoire. Après votre qualification, on était davantage motivés. En fait, c'était l'occasion de vous battre et prouver au monde entier que l'Egypte méritait d'aller en Coupe du monde, si ce n'était les incidents de Khartoum. C'est une vérité puisqu'on vous a battus par 4 à 0, et avec pitié.
Mais il y avait quand même un arbitrage vicieux de Coffi Codjia…
Arrêtez de dire n'importe quoi ! Pourquoi vous n'avez pas tenu de tels propos lors du match barrage ? Le penalty était valable, Halliche avait commis une faute. Ce même joueur avait un carton jaune, après qu'il m'ait chargé juste avant. Un penalty ne peut pas être sifflé sans carton. Comme c'était le deuxième, le rouge était inévitable. Les deux autres cartons étaient valables aussi.
Quels sont les joueurs algériens que vous admirez ?
Il y a Ziani, Belhadj, Anthar Yahia et même Ghezzal. Il y a aussi Yazid Mansouri, l'ex-capitaine. C'est un grand joueur, je n'arrive toujours pas à comprendre comment il a été écarté. Il a fait un gros travail au milieu du terrain.
Quel est le joueur que vous n'aimez pas ?
Sincèrement, Madjid Bougherra. Je ne sais pas pourquoi, il ne m'a rien fait de mal, je ne le connais même pas. Mais c'est comme ça…
(L'entretien a été arrêté à cause du discours du président égyptien, Mohamed Hosni Moubarak. 45 minutes plus tard, on a retrouvé Hadary)
Que pensez-vous de ce qui se passe actuellement en Egypte ?
C'est vraiment regrettable. Ce qui se passe actuellement a terni l'image de l'Egypte. Ce ne sont pas des Egyptiens qui sont en train de casser. On peut donner notre avis, mais pas par la violence. Moubarak est le meilleur président qu'a eu l'Egypte. Le fait qu'il soit resté 30 ans au pouvoir en est la meilleure preuve.
Parlez-nous du match de 2001. Vous étiez sur le banc de touche lorsque les Pharaons ont battu les Verts 5-2…
Bien sûr que je m'en rappelle. J'étais sur le banc de touche et j'étais très heureux. Par contre, j'avais raté le match retour qui s'est déroulé à Annaba, du moment que j'étais au Portugal avec Al Ahly.
Un dernier mot pour le public algérien ?
Je m'adresse aux Algériens et aux Egyptiens pour leur dire qu'ils sont des frères. Ils doivent à tout prix éviter le scénario des pays de l'Est. Enfin, je salue tous les Algériens.


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