«Je veux un tout autre visage face au Soudan» «J'ai dit que Soudani n'avait pas bien récupéré, nuance !» Abdelhak Benchikha est arrivé à l'heure prévue à la conférence de presse qu'il nous avait promis d'animer hier matin à l'hôtel Coral-Khartoum. Le sélectionneur national, qui n'avait pas pris le petit déjeuner avec le reste du groupe, s'était donné juste le temps de remplir un grand vert de café crème qu'il avait d'ailleurs siroté à petites gorgées espacées entre deux réponses à nos questions. Naturellement, le gros de la discussion a tourné autour du match de ce soir face au Soudan. Un match à gros enjeu, dit Benchikha, bien qu'il ait choisi d'employer un terme plus amalgame. «C'est un match de qualif', c'est sans calcul. Nous savons ce qu'il nous reste à faire. Il faut qu'il y ait plus de vigilance, plus de rigueur. C'est vrai que l'objectif est d'au moins glaner un point pour s'assurer d'être présents au second tour, mais n'empêche qu'on va faire le jeu. On va, en gros, aborder ce match comme les deux premiers, mais avec plus d'envie et de conviction, car là, nous savons que le moindre faux pas pourrait nous coûter la qualification. Les garçons sont conscients de la tâche qui les attend. Je place beaucoup d'espoirs sur eux. J'attends qu'ils présentent un meilleur visage que lors des deux premiers matchs.»
«Il se pourrait qu'on opère des réajustements» Tout le monde en parlait et le sélectionneur ne l'a pas démenti, même à demi-mots. Déjà que Belkalem est pressenti pour pallier à la défection de Laïfaoui, suspendu pour cumul de cartons, Benchikha annonce deux ou trois autres changements. «Oui, cela est fort probable. Déjà qu'on perd Laïfaoui sur suspension. On devrait le remplacer. Après, il se pourrait qu'il y ait des réajustements. Cela dépendra plus de l'état de santé des joueurs. On verra tout ça d'ici à demain après-midi. Vous savez, on a beau avoir des certitudes, il y a des imprévus qui peuvent facilement vous faire fausser tous vos calculs, comme cette histoire de grippe par exemple. C'est des à-côtés à gérer.»
«Je veux un tout autre visage face au Soudan» Benchikha dit, par ailleurs, vouloir voir son équipe monter en puissance, à l'occasion de ce match. «Je veux un tout autre visage. Je ne dis pas qu'on a été mauvais lors des deux premiers matchs, loin s'en faut, mais je sais que ce groupe peut donner plus. Il n'a pas encore évolué sur sa véritable valeur. C'est pour cela que je le pousse à mieux faire. Le Soudan est une équipe qui joue bien au ballon. Je veux, par conséquent, un meilleur visage», insiste- t-il.
«Des joueurs pourraient être ménagés» Les changements que le sélectionneur national compte opérer lui sont, dit-il du moins, dictés par le souci de ménager certains joueurs clés. «Il y a des joueurs qui ont besoin de se reposer. Ils ont alignés deux matchs intenses et nous pensons à les faire reposer», explique Benchikha qui, selon toute vraisemblance, va incorporer d'entrée, ce soir, Hadj-Aïssa qui s'était contenté jusqu'ici d'un statut de remplaçant de luxe, cela s'entend.
«Le Soudan, une équipe très compacte !» Sur le Soudan, Benchikha, n'a pas disserté longtemps. Quelques compliments portant sur la solidité de cette équipe, sa patience et sa maturité, c'est tout. «C'est une équipe très compacte qui a des joueurs assez expérimentés. Il faudra faire attention. Le numéro 8 par exemple me paraît intéressant. C'est un joueur de qualité. C'est une équipe très patiente, coachée par un entraîneur très compétent. Je le connais bien, il a de la personnalité, on le sent bien à travers son équipe. Enfin, on pourra en parler à satiété, mais ce qui m'importe par-dessus tout est que mes joueurs mesurent l'importance de ce match», a-t-il dit. Benchikha compte bien le leur faire rappeler le cas échéant.
«Face au Gabon, nous avons livré 30 minutes de haut niveau» Revenant sur le match Algérie-Gabon (2-2), Benchikha trouve quand même du bon, du très bon même à retenir dans le jeu de son équipe, en dépit de ce but encaissé dans les arrêts de jeu qu'il trouve, du reste, «illégitime». Nous recauserons. «Face au Gabon, j'ai aimé notre réaction en seconde mi-temps. Nous avons fourni 30 minutes de haut niveau. C'est ça que je retiens finalement. Un excellent rendement qu'on tâchera de rééditer face au Soudan.»
«J'ai revu le deuxième but du Gabon, il y avait faute» Sur le deuxième but du Gabon, Benchikha ne mâche pas ses mots. «Il y avait faute. Sur le coup, je ne voulais pas me prononcer, car j'avais peur de me tromper. Je ne voulais pas réagir à chaud, mais maintenant que j'ai revu ce but, il n'y a aucun doute, il y avait faute. On nous a refusé un but face à l'Ouganda pour moins que ça. Le défenseur adverse avait buté sur son gardien et on nous a refusé le but. Là, l'attaquant arrache le ballon des mains de notre gardien et il ne dit rien ! Et puis, il y avait aussi un penalty non sifflé en début de match. A un zéro, ç'aurait été un tout autre scénario. Mais comme nous sommes une équipe disciplinée, on a tendance à abuser un peu avec nous», regrette-t-il.
«Du moment qu'on reste à Khartoum, peu importe le nom de l'adversaire aux quarts» Sur la question de savoir si la première place pouvait l'intéresser d'une manière ou d'une autre, Benchikha a dit non ! «Du moment que nous continuerons à jouer ici à Khartoum, peu importe le nom de l'adversaire. L'essentiel est de rester ici où les joueurs se sont familiarisés au climat et à l'ambiance. Nous avons nos repères ici, c'est très important. Sinon, je ne me focalise pas dès maintenant sur le nom de l'adversaire qu'on aura aux quarts, en cas de qualification bien sûr.»
«J'ai dit que Soudani n'avait pas bien récupéré, nuance !» Sur le cas de Soudani, Benchikha s'est dit amplement satisfait de ce que ce joueur montre depuis le début du CHAN. «Je n'ai jamais remis en cause les qualités de ce joueur. Je ne me souviens pas avoir critiqué son rendement depuis qu'on est ici. J'ai dit que lui et Djallit n'ont pas bien récupéré, après le premier jour. Ils n'ont pas bien dormi après l'Ouganda. C'est tout. Sinon, je suis assez satisfait de ce que ce garçon apporte à l'équipe.»
«Au fond de moi, je suis serein, mais je ne le montre pas aux joueurs» Par ailleurs, Benchikha ne paraissait pas du tout sous pression. Il se dit même serein, voire apaisé, quand bien même il mesure l'importance de ce CHAN, et pour lui et pour ses capés. «Nous connaissons tous l'importance de ce tournoi. Les gens suivent avec beaucoup d'intérêt notre parcours ici. Je reçois au quotidien des échos du pays, et même d'ailleurs. C'est pour ça que je ne veux pas que le groupe se relâche. Je leur rappelle à chaque fois pourquoi nous sommes ici. Bien que je sois détendu, serein si je puis dire, je ne le montre pas aux joueurs, par souci justement d'éviter toute forme de relâche. Ils doivent rester mobilisés.»
«La Tunisie m'a impressionné» Evoquant les autres sélections du CHAN, Benchikha s'est attardé sur la qualité de cette sélection de la Tunisie qui, selon lui, reste «impressionnante», en dépit du fait qu'elle se soit fait rejoindre au score par l'Angola dans les arrêts de jeu. (1-1). «J'ai découvert de bonnes équipes. L'Afrique du Sud est une équipe très physique. Coriace même. Le Cameroun sera là. La Tunisie aussi. C'est une équipe qui m'a particulièrement impressionné. Peut-être plus que toutes les autres équipes, du fait que je connais individuellement le potentiel de ses joueurs. Ils ont sorti une heure de jeu très intéressante. Il faudra compter avec eux», a-t-il fait savoir.
«On visitera un foyer pour orphelins, dimanche ou lundi, l'ambassade se charge des démarches» Concernant le vœu émis par la délégation algérienne de rendre visite à un foyer pour orphelins et dont Le Buteur avait rapporté l'information en exclusivité, Benchikha a confirmé les démarches. «Nous avons saisi l'ambassade qui est en train d'accomplir les démarches. On ira inch'Allah dimanche ou lundi», a-t-il confirmé.