Chaouchi : «Je veux que Benchikha change d'avis sur moi» Abdelhak Benchikha a pondu hier une liste qu'il disait équilibrée. C'est ainsi qu'il avait expliqué le choix des joueurs retenus. Le critère de la compétitivité ou, en d'autres termes de la forme du moment a été certes le plus déterminant dans le choix des sélectionnés, mais le sélectionneur national dit, néanmoins, avoir tenu compte de la nécessité de s'assurer une doublure à chaque poste. C'est en tous les cas de la sorte qu'il avait expliqué la non-convocation de Walid Mesloub, par exemple, à qui il avait pourtant trouvé bien des vertus à l'issue du dernier Luxembourg-Algérie. «Mesloub est victime de son poste. Le premier souci, en plus bien sûr de prendre les meilleurs, est d'établir une liste équilibrée, partant du principe d'avoir une doublure à chaque poste», expliquait-il avant-hier en conférence de presse. Cet équilibre recherché, Benchikha semble l'avoir trouvé si l'on juge la justesse des choix, bien que cela aille de soi qu'il s'en trouve un ou deux que l'on a contesté pour x raisons. Passons. Ce choix de pourvoir chaque poste de deux joueurs fait que la concurrence est garantie de fait, bien qu'à certains postes, il y ait très peu de chances de voir la hiérarchie se faire bousculer. D'autant plus que Benchikha dit tenir déjà son onze. Cela répond à certaines logiques. Qu'on en juge : Mbolhi-Chaouchi, ça va se jouer du coude Le rappel de Faouzi Chaouchi à l'occasion de ce match face au Maroc jette un vent de nouveauté sur cette liste, bien que dans le fond elle n'en soit pas une. Benchikha a communiqué un ordre hiérarchique, mais il n'en fait pas pour autant un postulat. Et pour preuve, il dit qu'«aujourd'hui, Mbolhi est le numéro 1. Chaouchi est numéro 2. Quant à Zemmamouche, il a toute ma confiance». Aujourd'hui, dit-il. Une précision qui laisse penser que la vérité d'un jour n'est pas forcément celle du lendemain. Nous l'écrivions, il n'est pas du tout à écarter de voir Chaouchi titularisé. Benchikha pourrait, non s'aventurer avec, mais plutôt jouer - c'est le mot qui sied - la carte Chaouchi dans l'espoir de le voir sortir un remake de Algérie-Egypte de novembre 2009. Ce qui est certain, à la veille de ce match, c'est que ça va se jouer entre Mbolhi et Chaouchi. Le premier a encore à prouver, le second a des choses à se faire pardonner. La notion du 50/50 n'est pas de mise dans cet état de figure, mais il n'en demeure pas moins que la question n'est pas tout à fait tranchée. Mehdi Mostefa avec une petite longueur sur Meftah Rabie Meftah n'a pas laissé de place à la polémique. Dès l'annonce de sa convocation, il a exprimé sans retenue tout son bonheur d'être rappelé tout en précisant que l'important est d'être là, sans se focaliser d'ores et déjà sur qui va jouer. L'intérêt suprême prime sur le reste. Beau à entendre. Après, Benchikha a un choix à faire. Il devra trancher entre lui et Mehdi Mostefa (Nîmes Olympique). A moins qu'il l'ait déjà fait. Le choix de Mehdi Mostefa paraît le plus plausible, d'autant qu'il l'avait mis dans le onze de départ au Luxembourg.
Mesbah dans le bon couloir Mesbah ou Belhadj ? Belhadj ou Mesbah ? A première vue, le choix paraît compliqué. L'ancien latéral gauche de Portsmouth s'est appliqué ces derniers mois et semble avoir retrouvé des jambes. Sa non-convocation pour le match face au Luxembourg lui a visiblement donné à réfléchir. Après, ce retour en sélection ne lui garantit pas pour autant une place de titulaire. Mesbah, qui a sorti quelques bons matchs cet hiver, est dans son droit de revendiquer une place dans le onze. L'expérience de Belhadj est un critère à tenir en compte, mais Mesbah a des atouts à faire valoir. Entre les deux, le choix devrait être vite fait. Mesbah paraît dans le bon couloir. Yahia-Bougherra, une question d'automatismes Dans l'axe central, la paire centrale semble, ou, est dégagée. L'on sait que Benchikha apprécie particulièrement le profil de Medjani à qui il a déjà fait confiance à deux reprises, mais il reste que la paire Yahia-Bougherra est la plus plausible. Les deux joueurs qui fréquentent la sélection depuis des années se connaissent bien. Une question d'automatismes. Voilà tout. Benchikha semble s'être couvert les arrières en faisant appel à Medjani et Bouzid, si besoin est. Car l'autre souci est d'avoir un banc étoffé. Lacen-Yebda : une évidence pour Benchikha Dans l'entrejeu, le choix ne risque pas de manquer à Benchikha qui a fait appel à pas moins de dix joueurs avec, évidemment, des profils différents. Quatre à vocation défensive et six plutôt portés vers l'avant. Des créateurs pour certains (Boudebouz, Ziani, Hadj Aïssa, Djabou, ndlr). Mais à ce niveau, une hiérarchie s'est déjà établie. Il n'est pas besoin de faire dans la prémonition pour deviner que Lacen va être placé comme rempart, juste devant la défense. Un poste qu'il occupait déjà durant la Coupe du monde. Yebda se placera à un cran devant. A priori, Metref et Lemmouchia feront office de doublures. Ça en a tout l'air. Après, les choses pourraient bien évidemment évoluer, en fonction de la disponibilité des uns et des autres. Ziani, Boudebouz et Ghezzal dans l'animation Dans l'animation, Ziani, Boudebouz et Ghezzal tiennent la corde. Ces trois n'ont pas attendu ce match face au Maroc pour chercher à gagner leurs galons en sélection. Ceci d'un côté. De l'autre, leur forme actuelle plaide en leur faveur. Ghezzal et Ziani restent sur une bonne série depuis janvier. Boudebouz s'est maintenu au niveau qui est le sien depuis l'automne. Ce sont là des indices qui nous renseignent sur les intentions de Benchikha. Hadj Aïssa, Djabou et Abdoun ont aussi connu une ascension fulgurante depuis deux-trois mois, ce qui fait d'eux des jokers potentiels. Djebbour en pleine bourre Rafik Djebbour est le mieux placé, actuellement, pour jouer d'entrée face au Maroc. Il est vrai que le retour en force de Abdelmalek Ziaya ce mois-ci fait de lui un potentiel concurrent, mais l'attaquant de l'Olympiakos est sur une courbe ascendante depuis six mois. Sa puissance physique et son réalisme devant le but plaident pour une titularisation. Il lui reste maintenant à mettre fin à une longue période de stérilité offensive en sélection qui aura duré plus de 18 mois. ------------------------------------ Chaouchi : «Je veux que Benchikha change d'avis sur moi» Chaouchi est de retour en Equipe nationale. C'est une convocation qu'il attendait depuis très longtemps, et à présent, tout ce qui l'intéresse, c'est que Benchikha change d'avis à son sujet. Concernant son statut de remplaçant, il dit qu'il accepte toutes les décisions du sélectionneur. D'abord, on veut savoir si réellement vous vous êtes imposé pour jouer le match de coupe contre le CAB ? Tout ce qui a été dit sur moi lors du match face au CAB m'a fait rire. Je ne suis pas l'entraîneur pour décider qui va jouer et qui sera remplaçant. J'étais titulaire contre le CRB, je me suis acquitté convenablement de ma tâche, et ce n'est que logiquement que l'entraîneur m'a renouvelé sa confiance face au CAB, avec tous mes respects à Benhamou. Je crois qu'il y a une autre intention de salir mon image, d'autant que cela coïncide avec mon retour en Equipe nationale. C'est comme si on voulait dire au sélectionneur : «Vous voyez ! On vous a dit qu'il était incorrigible.» Et Dieu sait que je n'ai rien fait qui puisse provoquer un quelconque problème, ni dans les vestiaires ni ailleurs. Je me maîtrise mieux. La preuve, je me fais insulter dans tous les stades, mais je ne réponds plus aux provocations. Justement, pourquoi il n'y a que vous qui êtes ciblé alors que l'Entente possède plusieurs internationaux ? A mon avis, parce qu'ils pensent certainement que je suis le plus facile à atteindre, celui qui réagit du tac au tac. Mais ce temps est révolu, leurs insultes rentrent d'une oreille et sortent de l'autre. Il fut un temps où je répondais aux provocations, mais plus maintenant. Je n'entends plus rien. Pourquoi faites-vous alors toujours l'actualité, d'une manière ou d'une autre ? Il y a certainement des gens qui m'aiment, mais il y en a beaucoup qui ne sont pas contents de ma réussite. Ils me traquent tout le temps et essaient de me coller des étiquettes gratuitement, comme certains journalistes qui n'ont pas raté cette occasion (le match face au CAB) pour en faire toute une histoire. Celui qui lirait ce qu'ils ont écrit, il croirait que Chaouchi est Rambo. Franchement, je ne comprends pas toutes ces attaques. Je jure devant Dieu qu'il ne s'est rien passé de tout ce qui a été dit. On est rentrés dans le vestiaire, l'entraîneur a cité mon nom dans la liste du onze rentrant, et cela s'est arrêté là. Benchikha dit qu'il va vous mettre à l'épreuve durant le prochain stage. Cela vous fait quoi ? Je pense d'abord que c'est une occasion pour se connaître mieux car, jusque-là, nous n'avons pas encore travaillé ensemble. Et je profite de cette occasion pour le remercier de m'avoir convoqué. Je retiendrai que c'est lui qui m'a fait revenir en Equipe nationale. Mon retour est pour l'intérêt général. L'Equipe nationale a besoin de moi, comme j'ai besoin d'elle. Pour répondre à la question, je dirai que l'entraîneur va pouvoir enfin me connaître. C'est mieux que d'entendre chaque jour de fausses histoires sur moi. Il a également dit que Mbolhi est le numéro 1. Un commentaire ? Benchikha est le seul maître à bord. S'il dit que je suis le numéro 2 ou le numéro 3, je l'accepte. C'est l'intérêt général qui prime. Nous portons tous le même maillot avec l'emblème national dessus. Demain, on ne retiendra que les résultats de l'EN, et c'est pour ça qu'il faut se serrer les coudes pour un seul objectif, l'intérêt national. Mbolhi ou moi, ce n'est pas cela le plus important. Lorsque vous avez reçu votre convocation, pensiez-vous que vous alliez jouer contre le Maroc ? Non, mais je suis prêt à répondre présent à tout moment. Je suis compétitif, je me sens très en forme et je me donne à fond aux entraînements. Ceux qui disent que Chaouchi n'est pas sérieux n'ont qu'à aller s'informer si je rate une seule séance d'entraînement. Je ne suis pas arrivé à ce niveau pour rien. Madjer est parmi ceux qui vous ont défendu et il a salué votre retour en EN. Qu'est-ce que cela vous fait ? Je le remercie beaucoup et c'est un grand honneur pour moi qu'une telle personnalité prenne ma défense. J'ai lu ce qu'il avait dit à mon sujet, et j'avoue que cela m'a beaucoup remonté le moral. Cela donne envie de se dépenser à 1000 %. Il y a aussi d'autres anciens joueurs et anciens gardiens qui ont dit beaucoup de bien de moi. A ceux-là, je voudrais leur dire une chose. Allez-y… Je les remercie tous et je ferai tout ce qui est de mon possible pour leur donner raison et ne pas les décevoir. Tout ce qu'ils ont dit de moi, je vais le prendre en considération. C'est aussi le cas pour ceux qui m'ont beaucoup critiqué. A ceux-là, je prouverai que je mérite ma place en Equipe nationale. Quelle est votre relation avec Mbolhi ? C'est une relation de respect mutuel. J'étais très content de sa prestation en Coupe du monde, et je me rappelle qu'il m'a beaucoup encouragé après le match de la Slovénie. Et aujourd'hui, nous allons tous l'encourager pour ce match contre le Maroc. C'est un chic type, il est comme moi, un gardien, et il sait ce que je peux ressentir quand je passe par une période aussi difficile.
