«Nous avons un public de classe mondiale, à nous d'être au top !» Tout auréolé avec son club du titre de champion de Grèce, décroché bien avant la fin du championnat, Djebbour pète la forme et l'euphorie, c'est tant mieux. «Pourvu que cette euphorie avec mon club se répercute sur l'équipe d'Algérie», dira Djebbour avant de regagner sa chambre d'hôtel fatigué du voyage. Parlez-nous de l'accueil que vous avez trouvé à Annaba ? On a été très bien reçus. Cela ne m'a pas surpris, pour la simple raison, qu'à chaque fois que nous débarquons en Algérie, on retrouve le merveilleux public. Je suis très content de me retrouver dans mon pays. Mais je dois dire que le voyage m'a épuisé. Le parcours a dû être long, avant votre arrivée en Algérie ? J'ai dû faire un long parcours qui m'a mené d'Athènes jusqu'à Annaba en passant par Paris, comme première escale, puis Alger, avant d'atterrir à l'aéroport d'Annaba. Trois avions, j'avoue que c'est épuisant. Mon seul souci maintenant, c'est de retrouver de dormir un peu et récupérer des fatigues du voyage. Avant d'aller rejoindre votre chambre, dites-nous comment vous voyez ce match de dimanche prochain ? Ce sera un grand match et en même temps très difficile. Mais je suis optimiste parce que nous allons jouer en Algérie et devant le public le plus merveilleux du monde. A partir de là, je ne vois pas ce qui nous empêcherait de ne pas gagner ce match. Le match est sans doute capital pour l'Algérie qui espère continuer à espérer se qualifier à la CAN-2012 ? Bien sûr, la qualification de l'Algérie à la prochaine Coupe d'Afrique des nations passe par une victoire contre le Maroc, c'est aussi simple que cela. On n'a pas à se poser trop de questions. Nous allons nous défoncer et inch'Allah, le public d'Annaba et d'Algérie fêtera la victoire, ce dimanche. Les Vert n'ont plus connu le goût de la victoire depuis longtemps, cela ne risque pas de les mettre sous pression ? Non, jamais, l'importance de la rencontre va nous pousser à nous transcender. On n'a pas le choix. Croyez-moi, au moment où je vous parle, je suis très optimiste. Je dis aux Algériens que ce dimanche, nous serons au rendez-vous. Cela signifie qu'aucune équipe ne pourra nous contrer. Vous avez le vent en poupe, après vos deux buts marqués contre l'AEK, votre ancien club. Tout baigne dans pour moi avec mon club. Je ne vais pas rater l'occasion de réaliser un résultat probant. On compte beaucoup sur vous en attaque, vous savez ? J'espère que tout le monde sera dans son jour dimanche. Djebbour seul ne pourra pas tout faire. Voulez-vous qu'on mette un terme à l'entretien ? J'ai tellement envie d'aller me reposer. Permettez-nous de vous féliciter pour le titre de champion de Grèce que vous venez de décrocher avec votre club… ---------------------------------- Djebbour au micro de nos confrères de la Gazette du Fennec «Nous avons un public de classe mondiale, à nous d'être au top !» Rafik Djebbour s'est exprimé, à son arrivée à Alger, au micro de notre confrère de la Gazette du Fennec (www.lagazettedufennec.com), le nouveau-né de la presse sportive algérienne sur Internet. Cela s'est passé à l'hôtel Hilton, juste avant de rejoindre ses coéquipiers à Annaba. Tout auréolé de son nouveau titre de champion de Grèce, le «Terroriste», comme on le surnomme à Athènes, est revenu sur plusieurs points dont nous vous proposons une bonne partie, avec nos remerciements à nos amis de la Gazette du Fennec à qui on souhaite une très longue vie. Ce qui a changé entre Djebbour de l'AEK et celui de l'Olympiakos «Ce sont deux clubs dont les objectifs sont différents, même si avec l'AEK, on jouait aussi le titre au début. Sauf qu'on a très mal démarré, du fait qu'on était un peu focalisés sur la Coupe d'Europe. Avec l'Olympiakos, l'objectif était clair dès le départ. Quand je suis arrivé, il fallait garder la première place et continuer à gagner pour assurer le titre. Ce sont deux pensées différentes, on va dire.» La Ligue des champions la saison prochaine... «J'ai toujours dit que la Ligue des champions était une priorité dans ma carrière de footballeur. Tout joueur aimerait la jouer. C'est l'équivalent de la Coupe du monde pour les clubs. Le fait de penser que je pourrais la jouer la saison prochaine avec l'Olympiakos, c'est quelque chose de grand.» Verra-t-on le grand Djebbour de l'Olympiakos face au Maroc ? «C'est vrai que les conditions ne sont pas pareilles qu'avec mon club. On essaie de trouver les automatismes au niveau de l'EN pour que le jeu de l'équipe soit plus cohérent. Maintenant, il est clair qu'il faudra que je prenne une part plus importante au niveau de l'EN, plus de jeu à mon compte, être plus efficace. C'est quelque chose que je dois travailler ces prochains jours avec mes coéquipiers, afin d'être prêts le jour J contre le Maroc et pouvoir apporter cette touche qui manque à l'EN.» Le réveil des attaquants algériens avec leur club… «Ce n'est que du positif, dès lors qu'un Algérien brille en Europe, c'est quelque chose de formidable. Ça me fait chaud au cœur, parce que j'aime voir mes frères réussir. C'est très important pour moi. Maintenant que les attaquants algériens aient de la réussite en club est une chose, c'est même très bien. Par contre, le faire avec l'EN en est une autre. Et pour moi, le plus important est de réussir avec l'Equipe d'Algérie. Ça ne peut que me faire plaisir, car je suis content de voir mes frères réussir.» La longue stérilité offensive des Verts… «Ce manque de réussite fait défaut à l'EN. Mais je pense qu'on a beaucoup mûri. On a beaucoup gagné en expérience aujourd'hui. On va devoir mieux gérer nos matchs et jouer plus haut, en instaurant un football plus offensif, plus tranchant, plus tueur au lieu de déjouer. Parce qu'on avait un problème de fond au niveau du mental et cela, c'est vrai que depuis l'arrivée de Benchikha, il y a eu des changements. Il a instauré une autre manière d'aborder les matchs et je pense que ça va beaucoup aider les joueurs. A nous de pouvoir utiliser cette réussite qu'on a en club et l'expérience acquise pour pouvoir répondre plus positivement lors des grands rendez-vous.» Le match annulé face à la Tunisie «C'est un trou dans la préparation de l'Equipe nationale, on ne doit pas se mentir. On avait des choses à se dire et on voulait le faire en février pour pouvoir clarifier certains points, tant au niveau de la mentalité que celui du jeu. Le coach aussi avait des idées à nous communiquer. Maintenant, le match ne s'est pas joué, et même si ça a pénalisé l'équipe, on ne va pas se chercher des excuses. On est Algériens, on sait comment on doit se préparer. Il faut être prêts le jour J, quoi qu'il arrive. On a été un petit peu élevés comme ça. On est des gens de la dernière minute et on fera tout pour gagner ce match avec le cœur.» Le public «S'il y a quelque chose qui donne envie en Algérie, c'est bien notre public. Nous avons des supporteurs de classe mondiale. Ils sont toujours présents, ils répondent fort. Il met beaucoup d'ambiance dans le stade. En tant que footballeurs, on a toujours eu ce rêve de pouvoir évoluer devant un public aussi chaud et fanatique. A nous de répondre présents, parce qu'on sait que tous les Algériens sont derrière nous et ils n'attendent que la victoire.»