Kouici : «J'ai joué 3 fois contre le Maroc, je les ai battus à chaque fois» 21.12.1979 Algérie 3 - Maroc O Stade 5-Juillet (Alger) Eliminatoires des jeux Olympiques Arbitre : Linemayer (Autriche) Buts : Belloumi (40'), Kouici (46'), Assad (75') (Algérie) Algérie : Cerbah, Derouaz, Kouici, Khedis, Guendouz, Mahyouz, Guemri, Fergani, Bensaoula, Belloumi, Assad Entraîneurs : Khalef et Raykov Maroc : Zaki, Saïd, Bouyahiaoui (Aziz), Houmama, Kamel, Khelifa, Bouderbala (Mohamed), Bihi, Rafir, Abdelhilal, Timoumi Entraîneur : Cluzeau Pour fermer cette page des confrontations Algérie-Maroc, et à quelques heures seulement d'un nouveau rendez-vous entre les deux équipes, il fallait clôturer par des victoires, comme on l'avait fait à la veille du match qualificatif au Mondial contre l'Egypte. Nous proposons à nos amis lecteurs une petite rétrospective de la rencontre Algérie-Maroc de 79 qui s'était jouée sur le tartan du stade 5-Juillet, pour le compte des éliminatoires des jeux Olympiques. A l'aller, les Vert se sont baladés devant le public portant tout acquis au Maroc en l'emportant par 5 à 1. Malgré les slogans politiques de l'époque. La presse de l'époque avait consacré de grandes manchettes à cette victoire. «La bonne santé», «Une exhibition de football», «Une équipe !» s'exclamait le quotidien El Moudjahid dans sa page sportive. «Ils nous ont bien accueillis, à nous de leur rendre la pareille au retour» Cette phrase revient souvent dans les entretiens que les joueurs de l'époque nous ont accordé. «Malgré un cinglant 5 à 1 à Casablanca, le Maroc nous a bien reçus. D'ailleurs sur le chemin vers l'aéroport, on a eu droit à des applaudissements de la part des Marocains.» Le 21 décembre, soit onze jours après le match aller, les dès étaient pratiquement jetés. Toutefois, il fallait jouer, faire plaisir au nombreux public attendu au 5-Juillet et gagner le match pour montrer qu'on était les plus forts. Le Maroc avait chamboulé toute son équipe. Le coach, Cluzeau, était toujours à la tête de la barre technique des Lions de l'Atlas, mais l'effectif avait changé. On ne retrouvait pas les Timoumi et autre Dolmy. Par contre un jeune, qui fera longtemps parler de lui, fera son apparition. Il s'agit de Aziz Bouderbala. -------------------------------- Kouici : «J'ai joué 3 fois contre le Maroc, je les ai battus à chaque fois» Mustapha Kouici, le petit lutin du CRB et des Fennecs dans les années 80, n'a jamais connu de défaite, comme il le dit fièrement, face au Maroc. D'ailleurs, il a marqué l'un des trois buts du match retour qui s'était déroulé au stade du 5-Juillet. Il a fait partie de cette glorieuse équipe qui est entrée dans l'histoire en venant à bout de l'Allemagne de Breitner. Pour un défenseur, vous êtes arrivés à marquer dans ce match. Rappelez-nous comment vous avez réussi à marquer ce but ? J'ai marqué le but d'une tête plongeante. Je me souviens d'un coup franc que nous avait accordé l'arbitre. Il était quelque peu excentré par rapport au gardien de but du Maroc. Ce n'était plus le gardien de l'aller. Fergani était chargé de le tirer. Je lui avais soufflé dans l'oreille pour le botter au premier poteau. (La presse à l'époque parlait d'un corner que Fergani avait botté au premier poteau, ndlr). Vous étiez pourtant loin du but de Zaki… Le Maroc avait effectivement changé son gardien de but. Lors de la 2e confrontation, on avait retrouvé Zaki. Je me trouvais au niveau du point de penalty. Je me suis fait oublier. Quand j'avais vu le ballon venir dans ma direction, j'ai surgit et plongé pour mettre ma tête. Combien de fois aviez-vous joué contre le Maroc ? Dans ma carrière, j'ai rencontré trois fois le Maroc et en trois confrontations, j'ai gagné trois fois. Tous les joueurs qui avaient pris part à l'aventure de l'EN en 79 face au Maroc reconnaissent l'hospitalité de nos voisins à l'égard de l'Equipe nationale algérienne. Partagez-vous ce point de vue ? Vous me tendez la perche, je voulais revenir sur cet aspect. Oui, on a reçu un accueil des plus chaleureux. Les Marocains nous avaient bien reçus. Et jusqu'au jour d'aujourd'hui, je garde le contact avec d'anciens joueurs marocains de l'époque, tels Labiod, Bouderbala, Zaki. Je prends de leurs nouvelles et ils font de même avec moi. Il nous faudra très bien les accueillir… Quels que soient l'issue de la rencontre et le vainqueur, le match ne devra pas sortir de son cadre sportif. Il faut être très à cheval sur cet aspect. Les Marocains nous ont toujours réservé le meilleur accueil. Ils seront nos hôtes et nos frères. Annaba doit les recevoir comme il se doit. Et si on revenait maintenant sur le match tant attendu de dimanche ? Ce match se jouera sur des détails. Une balle arrêtée par exemple. Il faut être très forts sur le plan psychologique. Mentalement, les joueurs doivent se présenter sur le terrain comme ils l'avaient fait face aux Egyptiens à Blida et Oum Dourman. Aucun Algérien n'oubliera de sitôt la volonté de ces mêmes joueurs qui avaient eu un comportement de guerriers sur le terrain et c'était là la clé de notre victoire face à l'Egypte. Etes-vous optimiste ? Bien évidemment que je le suis. On va jouer devant plus de 50 000 spectateurs tout acquis à la cause de notre Equipe nationale. Nous sommes capables de battre le Maroc. Ce qui importe le plus, c'est de prendre les trois points du match. ------------------------------------ Cela s'est passé ce jour-là Après le 5 à 1, le Premier ministre accueillait en personne les vainqueurs A la une du seul quotidien de l'époque, une photo en bas de la page, à gauche, du Premier ministre de l'époque, Abdelghani, entouré des capés de l'Equipe nationale et Khalef. Une dizaine de jours plus tard, les Fennecs récidivaient en battant à Alger les Lions de l'Atlas par 3 buts à 0. ------------------------------------ El Aurassi, un complexe disait un journaliste marocain Un journaliste marocain, qui avait fait le déplacement lors de la deuxième manche entre les deux équipes, confiait à un confrère de l'époque, qu'à El Aurassi, il avait l'impression de se retrouver dans un complexe. Sans doute surpris par l'immensité du bâtiment. Aujourd'hui, le Maroc et le tourisme vont de paire. ------------------------------------ Le 26 mars, Chadli se rendait chez Saddam Chadli se rendait, à cette époque, chez Saddam. Il y a eu dans les années 80 un progrès fulgurant de l'Irak, la guerre irako-iranienne, et le soutien à Saddam apporté par la coalition puis la descente aux enfers de celui qui ne se posait pas de question pour éliminer ses opposants, fussent-ils ses plus proches collaborateurs. Il revenait d'une visite en Jordanie. Ainsi va la vie ------------------------------------ Le Chah terminait ses jours en Egypte La révolution en Iran balayait le Chah. L'empereur de l'Iran ira terminer ses jours dans le pays de Sadate. Le président égyptien mourra deux ans plus tard assassiné par des militaires lors d'une parade. La presse descendait en flammes le Chah et son hôte. Il y avait avant cela le camp David et le traité de paix signé entre le président assassiné et Israël.