Pour le moment, je ne suis pas encore fixé sur ma destination. Mais je vous fais une confidence : mon vœu le plus cher est de signer pour un club de l'élite. Vous êtes sur le point de boucler la saison avec le NARBR que vous avez rejoint en août dernier. Quels enseignements en tirez-vous ? C'est une expérience enrichissante pour moi parce que la saison que je vais boucler, comme vous dites, m'a permis de découvrir ce palier. Il y a beaucoup de gens qui pensent que le championnat Interrégions est faible, mais je leur dis qu'ils se trompent dans la mesure où je suis bien placé pour évaluer le niveau des équipes que j'ai eu à affronter. Je vous assure qu'on éprouve beaucoup plus de mal à se défaire d'un défenseur de cette division que de celui qui joue en Division 1. La jeunesse, la fougue et le désir de montrer qu'on est capable de museler quelqu'un qui a un nom décuple ses forces. Il se targuera par la suite d'avoir tenu au respect un Alliche, par exemple. Quand vous êtes arrivé dans le club, vous vous êtes fixé comme objectif de l'aider à retrouver ses marques après une saison calamiteuse qui l'a envoyé en division inférieure… Il ne faut pas aller vite en besogne et me mettre sur le dos des choses que je n'ai pas promises. Les gens qui sont derrière ma venue à Réghaïa m'ont sollicité pour les aider à encadrer les jeunes sur le terrain et même pendant les entraînements. Je pense avoir rempli convenablement mon rôle dans la mesure où j'ai donné le meilleur de moi-même. J'ai, en effet, joué le rôle du grand frère. A l'approche du mercato, vous nous aviez confié l'envie de partir puis vous avez fini par rester. Qu'est-ce qui vous a fait changer d'avis ? Cette idée m'a, en fait, effleuré. Mais j'ai dû changer d'avis en raison de la situation du club qui se trouvait, à la fin de la phase aller, dans une position pas du tout confortable au classement général. Je me devais, donc, de rester pour l'aider à assurer le maintien. C'aurait été lâche de ma part de partir alors que l'équipe avait besoin de mes services. J'y suis resté et, ma foi, je pense que c'était la meilleure des solutions. Cela m'a permis de me dire, au fond de moi-même, que j'ai apporté ma contribution à la réalisation d'un objectif celui de permettre au NARBR de rester dans le groupe, alors qu'il était dans la gueule du loup. Réghaïa a fait une phase aller calamiteuse. Les résultats qu'elle a enregistrés étaient, en quelque sorte, le fruit de la débandade qui régnait dans le club mais aussi celui des luttes intestines qui prévalaient dans l'entourage immédiat du club. Pouvez-vous nous éclairer sur la question ? Oui je reconnais que, durant la période dont vous parlez, il y avait un certain malaise. Les dirigeants, d'ailleurs, avaient du mal à accorder leurs violons et cela a automatiquement déteint sur le comportement des joueurs. A partir de là, sur le terrain, rien ne pouvait marcher parce que l'atmosphère était minée et chacun tirait la couverture de son côté. Les problèmes se sont exacerbés après le départ précipité de Maâmar qui commençait, il faut le reconnaître, à récolter les fruits de son travail. Une semaine avant, vous avez balayé votre adversaire du jour en lui infligeant un cinglant 5-0. N'est-ce pas de l'inconscience que de chercher des poux dans la tête d'un chauve ? Oui et je regrette énormément son départ. D'ailleurs, personnellement, je n'ai rien compris à cette histoire sordide qui avait, il faut le dire, des relents de règlements de comptes. Je n'ai pas compris le comportement d'un dirigeant qui a tout fait pour pousser le coach à remettre le tablier. C'était en tout cas de la folie que de se comporter ainsi avec quelqu'un qui faisait très bien son travail et qui savait surtout où il allait. Son départ était pour moi un véritable gâchis. D'ailleurs, cela s'est vérifié par la suite sur le terrain où on se faisait ramasser par n'importe quelle équipe. Le changement du staff technique nous a vraiment été préjudiciable. La venue d'un autre coach n'a pas donné les résultats escomptés. Il n'y a eu un redressement qu'après le dégommage d'un des décideurs dont certains disaient qu'il n'était pas à la hauteur ? Je ne peux pas m'autoriser à faire dans le dénigrement de qui que ce soit mais je dirais que le changement a donné des résultats. Ce sont des résultats chiffrés qui ne se sont pas pérennisés dans le temps, dans la mesure où, après une très belle série, vous êtes redescendus sur terre après les revers mémorables que vous avez enregistrés… En toute franchise, je pensais réellement que nous étions bien partis pour casser la baraque. Tout marchait à merveille et l'ambiance dans le groupe était merveilleuse, malheureusement ça n'a duré que six matches. Selon vous, qu'est-ce qui a altéré le bon fonctionnement de la machine ? Vous me mettez vraiment dans l'embarras parce que je ne veux pas passer pour un moralisateur. Mais je tenterais de vous dire que quand les dirigeants se sont mis réellement derrière l'équipe, faisant en sorte que les joueurs ne manquent de rien, il y a eu du répondant de notre part avec, à la clé, les résultats que vous connaissez. Vous nous disiez, tout à l'heure, que l'expérience que vous vivez à Réghaïa est enrichissante. Cela ne veut-il pas dire que vous vous plaisez tellement dans ce club que vous envisagez d'y terminer votre carrière ? Pour le moment, je ne suis pas encore fixé sur ma destination. Mais je vous fais une confidence : mon vœu le plus cher est de signer pour un club de l'élite. Je ne veux pas sortir par la petite porte. Il me reste encore quelques années devant moi et je pense avoir l'engouement nécessaire et les aptitudes physiques pour évoluer dans une formation de la Division 1 et pourquoi pas le NAHD, le club de mes premières amours. Entretien réalisé par A. Ahnia