Hannachi : «On a reçu des promesses, on jouera donc ce lundi» Kerbadj «Le ministre a promis de nous aider» Que du pipeau ! La menace des présidents des clubs des Ligues 1 et 2 de boycotter la prochaine journée du championnat, prévue les 22 et 23 du mois, a eu l'effet d'un pétard mouillé. Alors qu'on pensait se diriger vers un gel des activités lors de la prochaine journée en signe de contestation pour les promesses non tenues par les pouvoir publics qui promettaient en début de saison d'accompagner les clubs pour le passage au professionnalisme, on s'est finalement ravisé à lever la menace du boycott, tout en demandant le report de la prochaine journée à lundi et mardi prochains. Une demande a été rédigée et faxée à la Ligue. Celle-ci a pris du temps à l'étudier puis l'accepter finalement en toute fin de journée. Une délégation chez Djiar C'est qui a été décidé au cours d'une réunion qui a regroupé, hier, les représentants de l'Association des clubs professionnels avec le ministre de la Jeunesse et des Sports. Les partisans d'un boycott illimité de toutes les compétitions nationales jusqu'à ce que la tutelle satisfasse leurs revendications - ils étaient minoritaires - se sont rétractés tout comme ceux qui avaient prôné une journée de contestation vendredi et samedi, car sans doute satisfaits des acquis arrachés à la tutelle. Il n'y aura donc pas de boycott, mais juste un report, si l'on peut l'appeler ainsi, de la prochaine journée. Cela risquerait un tout petit peu de chambouler le calendrier de cette fin de saison. Mais pour la LNF, il sera plus facile de gérer un report d'une journée que de se retrouver avec une fin de saison compromise. D'où justement cette souplesse avec laquelle les pouvoirs publics ont traité le dossier. Un bus et le remboursement des frais de formation sous conditions Si le point d'achoppement, qui concernait le montant du fonds de roulement et la période de son financement, n'a pas été encore réglé, il n'en demeure pas moins que les pouvoirs publics ont consenti quelques efforts qui ont fait faire marche arrière aux présidents contestataires. Cela étant dit, le MJS a imposé quelques conditions restrictives aux clubs. Autrement dit, ce n'est pas tous les clubs plaignants qui auront droit aux mêmes acquis. En effet, le MJS a fait savoir qu'il débloquerait sous peu 1 milliard de centimes, représentant les frais des bus promis par la tutelle, auxquels s'ajoutera une somme représentant le budget alloué à la formation. Pour peu que les clubs bénéficiaires se conforment aux conditions imposées. Ceci semble avoir contenté l'Association des clubs professionnels qui ont levé donc le boycott. La 20e journée, prévue ce week-end, a été reportée à lundi et mardi prochains. Le cahier des charges, critère de subvention Comme nous l'écrivions ci-dessus, les pouvoirs publics ont consenti à débloquer un budget aux clubs sous conditions. Tous devraient au préalable avoir déposé le cahier des charges conformément aux critères exigés par la Fifa, faute de quoi ils se retrouveraient éliminés de fait des subventions allouées par les pouvoir publics. Présentement, seuls 10 clubs sur 32 sont des ayants droit Au moment où les représentants de l'Association des clubs professionnels ont quitté le siège du MJS avec les acquis que l'on sait, seuls 10 clubs sont en droit de revendiquer dès aujourd'hui le 1 milliard du bus et l'argent de la formation du fait qu'ils ont déjà déposé le cahier des charges. L'identité des clubs en question n'a pas été révélée, mais Mahfoud Kerbadj, en sa qualité de président de l'Association des clubs professionnels, a assuré que les autres clubs déposeront leurs cahiers des charges dimanche. Une commission de suivi a été installée Par ailleurs, une commission de suivi a été installée hier. Celle-ci a provoqué sa première réunion, hier soir, dans le but maintenir un suivi du dossier tout en assurant une liaison entre les clubs contestataires et les pouvoirs publics. A suivre. ------------------------------- Mehiaoui : «On a décrété le boycott pour ce samedi et on attend la réponse de la LNF» Le président du Mouloudia d'Oran a affirmé que la décision de boycotter les matchs de championnat de ce week-end a été prise par les présidents des clubs des Ligues 1 et 2. «Nous avons décidé de boycotter la prochaine journée du championnat, mais ce n'est qu'un report puisqu'on a proposé les dates de lundi et mardi prochains pour jouer. Ce qui enfin de compte ne sera qu'un report», dira le président du Mouloudia d'Oran avant d'ajouter : «On a posé nos conditions et proposé aussi des solutions. On attend désormais la réponse de la Ligue nationale de football.» ------------------------------- Laïb : «Je ne suis pas d'accord sur tout, mais je reste solidaire» Dans notre livraison d'hier, nous écrivions que ce ne sont pas tous les clubs des Ligues 1 et 2 qui se sont joints au mouvement de contestation entrepris par l'Association des clubs professionnels. L'USMH, l'USMB, le CSC et l'USB se sont désolidarisés du mouvement pour des raisons qui leur sont propres. Des raisons que Mohamed Laïb (USMH) explique, même s'il dit soutenir les actions menées par ses collègues. Le président harrachi explique son désaveu par les revendications portées sur la «charte» que l'Association des clubs professionnels ont remise hier au ministre Djiar. «On aurait pu demander qu'on éponge nos dettes. Qu'on soit exonérés de la TVA», a expliqué Mohamed Laïb qui se dit néanmoins solidaires avec ses collègues. ------------------------------- Hemmar : «Que voulez-vous que je fasse si l'USM Blida a décidé de faire le déplacement à Sétif ?» Parmi les clubs qui ont décidé de ne pas débrailler, tout en soutenant les revendications des autres clubs, figure l'Entente de Sétif. C'est ainsi que Hemmar, le président du CSA, nous a fait la déclaration suivante : «Nous soutenons les revendications des clubs. Mais si vous me demandez pourquoi nous refusons de faire grève, je répondrai que l'équipe blidéenne, notre prochain adversaire, a décidé de faire le déplacement à Sétif. Les dirigeants ont d'ailleurs réservé à l'hôtel Rif d'El Eulma et l'équipe va se présenter sur le terrain. Dans ce cas, nous risquons une sanction. Si les 32 clubs avaient décidé à l'unanimité du boycott, l'Entente aurait suivi sans aucune condition. Mais ce n'est pas le cas.» ------------------------------- Zaïm était prêt à jouer Si Hemmar, le président du CSA/ESS, était persuadé que Blida allait se déplacer, avant que la décision de reporter les matchs de la prochaine journée ne soit prise, Zaïm avait, quant à lui, demandé à ses assistants d'organiser le déplacement à sétif. «Le conseil d'administration de l'USMB n'a pas tranché la décision de faire le voyage à Sétif ou pas», expliquera le président de l'USMB, avant de continuer : «Je ne sais pas si notre adversaire boycottera la journée ou pas. Nous allons encore patienter et essayer de voir plus clair.» ------------------------------- Boulahbib : «Je joue l'accession, le boycott n'est pas la solution» «Je sais pertinemment que les subventions vont renflouer les caisses des clubs professionnels. Tôt ou tard, cela se fera. Pourquoi se précipiter à prendre des décisions qui risquent de voir le championnat aller jusqu'au mois de juillet ? Mon club joue l'accession. Je suis désolé, mais le boycott n'est pas la solution. Je ne marche pas avec les décisions radicales. Toutefois, je soutiens les revendications des autres clubs.» ------------------------------- Il y avait des divergences entre les présidents Si la décision de boycotter le championnat avait été prise par une majorité de clubs, elle n'en a pas montré des divergences entre les responsables des clubs. Il est clair que plus 25 clubs avaient, au départ, opté pour cette démarche, avant que le MJS et les représentants des clubs, lors de la réunion de mercredi, ne trouvent un compromis. La raison en est la crise financière qui secoue les clubs. Mais à mesure que les heures avançaient, des fissures étaient constatées. A titre d'exemple, l'ESS n'était pas chaud pour un boycott, craignant la présence de Blida sur le terrain du 8-Mai, le jour du match, donc les conséquences qui en découleraient à l'encontre du club. Le président de l'USMB, Zaïm, lorsque notre journaliste voulait connaître sa position par rapport à la question du boycott, était évasif. Peut-être bien que oui, peut-être bien que non, avions-nous compris à travers sa brève déclaration. Et que dire des déclarations de Nezar, le président du CAB. Son club postule pour une place sur le podium en vue d'une accession en Ligue 1. Le responsable du CAB, comme on l'imagine, n'ira pas jusqu'au boycott sans Sousou Boulahbib, le président du CSC. «Ça ne sert à rien de boycotter le championnat quand le leader de la Ligue 2 refuse de suivre les autres clubs. Le consensus allait-il voler en éclats ? Le numéro un du CAB va plus loin, lui qui est l'un des rares à ne pas user de la langue de bois, parmi les présidents touchés pour donner leur avis. Nezar explique que des clubs qui ne sont pas concernés par le championnat ou que leurs matchs de championnat sont ajournés usent dans la manipulation. Ils se comporteraient comme des jusqu'auboutistes, selon les dires de Nezar, pour pousser à la grève. Selon Nezar, ces clubs ne risquent pas de sanction. Il n'est pas besoin de sortir du Polytechnique pour connaître les noms des clubs qui ne joueront pas le championnat. Il n'y a qu'à se renseigner sur les participants en Ligue des champions et en cette période, on ne joue qu'une seule Ligue des champions. Celle qu'on connaît tous. Quelques équipes, par la voix de leurs présidents, n'avaient pas l'air de vouloir faire machine arrière. Cela s'est traduit par leurs déclarations. A l'image de Menadi qui n'est plus le président qui recrute les stars, ni Messaoudène le président du CABBA. Ce dernier n'exclut pas que de nombreuses sociétés sportives ne tarderaient pas à poser la clé sous le paillasson. Nous n'étions qu'au lendemain de la décision prise par les présidents et déjà on entrevoyait des calculs. Les téléphones portables ont dû sonner de nombreuses fois. On s'épiait, c'est sûr. On se renseignait sur les intentions des uns et des autres, bien évidemment. Mais boycott, il n'y aura pas, du moins cette fois, jusqu'à la prochaine crise. Tant que les clubs n'ont pas encore trouvé une formule viable d'autofinancement. ------------------------------- Kerbadj «Le ministre a promis de nous aider» Vous avez rencontré aujourd'hui le ministre de la Jeunesse et des Sports, pour lui exposer les problèmes rencontrés par les clubs professionnels… En tant que représentants des présidents de club, nous avons rencontré le ministre, et nous avons exposé les problèmes qu'on rencontre dans l'application des textes du professionnalisme. Nous remercions le ministre qui a promis de nous aider et qui a réitéré son engagement à réussir le projet du professionnalisme. Cette rencontre avec M. Djiar était donc fructueuse… En effet, le ministre s'est engagé pour que les clubs puissent bénéficier des avantages qu'on nous a promis. Il y a dix clubs qui ont déjà déposé leur dossier pour bénéficier de ces avantages et d'ici le début de la semaine prochaine, les autres formations déposeront leur dossier au MJS. Quels seront les avantages dont les clubs vont bénéficier dans l'immédiat ? Les clubs vont bénéficier de l'aide financière pour l'achat d'un bus ainsi que le remboursement des frais engagés pour les jeunes catégories. Qu'en est-il des dix milliards de centimes promis par l'Etat ainsi que l'assiette de terrain pour la construction du centre de formation ? Le problème ne réside pas dans les dix milliards de centimes promis par les pouvoirs publics, le plus important, c'est d'avoir l'assiette pour bâtir le centre de formation. Le ministre entamera les démarches nécessaires auprès des walis pour que les clubs puissent bénéficier de l'assiette de terrain et il interviendra même auprès des services de la DJSL à travers toutes les wilayas pour que les clubs puissent bénéficier de leur subvention. Une commission a été installée au niveau du MJS et où les présidents de club sont représentés pour le suivi de l'application des textes du professionnalisme. Maintenant, il faut faire confiance au ministre qui s'est montré très attentif à nos doléances et qui s'est engagé à aider tous les clubs. Avez-vous donc renoncé au boycott de la prochaine journée de championnat ? Nous avons formulé une demande à la LNF pour programmer la prochaine journée du championnat de Ligue 1 lundi prochain et de Ligue 2 pour le mardi, car certains clubs ont déjà libéré leurs joueurs pour le week-end. On croit savoir que la LNF a maintenu les deux journées de championnat à leurs dates initiales… Non, les deux journées des Ligues 1 et 2 ont été officiellement reportées, comme nous l'avons demandé. ------------------------------- Menadi : «On n'a rien vu de concret de ce professionnalisme» «En toute sincérité, on n'a rien vu venir de ce professionnalisme, depuis que les instances ont mis en application ce projet. Gérer un club professionnel est suicidaire. On n'a reçu aucune aide. Nous avons soutenu les clubs qui ont appelé au boycott du championnat. En outre, on n'a pas reçu le bus qu'on nous a promis, ni les aides concernant les catégories des jeunes et les salaires des entraîneurs de ces catégories. Et que dire de l'assiette de terrain promise pour la construction d'un centre de formation. Les clubs étouffent financièrement. Il est temps de leur venir en aide et de façon sérieuse.» ------------------------------- Messaoudène : «Les sociétés sportives vont droit vers la faillite» «La décision du boycott a été prise par la majorité des clubs. Nous ne songeons pas à faire marche arrière. On en a marre des promesses. Sept mois se sont écoulés, depuis le démarrage du championnat. C'est devenu ingérable. Le club le mieux nanti doit au moins trois salaires à ses joueurs. Les sociétés sportives vont droit vers la faillite. On n'a plus cette envie de continuer à travailler.» ------------------------------- Hannachi : «On a reçu des promesses, on jouera donc ce lundi» Parmi les présidents de club qui avaient assisté à la réunion qui s'est tenue, hier, avec le ministre de la Jeunesse et des Sports, figure le président de la JSK. A la sortie de la réunion, Moh Cherif Hannachi nous a fait part des décisions prises conjointement avec le ministre. «On a présenté au ministre la plateforme des revendications des clubs. C'est ainsi qu'un accord a été trouvé et nous mènera vers le dénouement de ce problème. On a reçu des promesses et à ce titre, en tant que représentants des clubs, on peut annoncer que le boycott n'aura pas lieu ce vendredi. On reprendra la compétition lundi prochain.» ------------------------------- Nezar : «Il y avait de la manipulation» «J'étais surpris par le comportement de certains clubs qui faisaient dans la manipulation. Leurs matchs sont reportés, ils ne risquaient pas de sanction dans le pire des cas. Ils sont quatre clubs à ne pas être concernés par le championnat ce week-end. Quatre autres équipes n'ont pas déposé leurs licences auprès du secrétariat de l'Association des présidents, parmi elles le CSC. Un club qui se trouve être notre concurrent direct pour l'accession en Ligue1. A la lumière de tous ces développements, je ne vois pas la nécessité de boycotter le championnat ce week-end.»