Pas n Comme prévu, les présidents des clubs des Ligues 1 et 2, se sont réunis hier à l'hôtel Mercure d'Alger. Résultat : ils ont décidé de boycotter la compétition footballistique national ce week-end. La grève illimitée a été même évoquée. La protesta qui touche actuellement les différentes catégories socioprofessionnelles du pays a atteint cette fois les clubs de football passés, depuis le début de l'actuel exercice, à la forme professionnelle. En effet, l'Association des clubs professionnels (ACP), réunie hier à l'hôtel Mercure d'Alger, a décidé de boycotter la prochaine journée de championnat des Ligues 1 et 2 prévue les vendredi 22 et samedi 23 avril en signe de protestation contre les lenteurs bureaucratiques et les promesses non tenues par les pouvoirs publics d'accompagner la professionnalisation du football algérien. Devant ce qu'ils qualifient d'impasse et face également à la crise financière qui asphyxie les clubs, les présidents ont été amenés à cette décision extrême pour faire réagir les instances du football et surtout les pouvoirs publics qui ont quarante-huit heures pour réagir et éviter la première grève du football national. Certains présidents ont évoqué de faire même l'impasse sur la finale de la Coupe d'Algérie prévue le 1er mai prochain et qui mettra aux prises la JS Kabylie avec l'USM El-Harrach, comme l'a souligné le boss des Canaris Moh-Chérif Hannachi qui dira : «On ne peut pas continuer à jouer alors que nos exigences ne sont pas satisfaites. Evidemment, je ne peux que me plier à la décision que prendra l'association, mais si les choses ne changent pas il est possible qu'on fasse l'impasse sur la finale.» Pour sa part, Abdelkrim Medouar, président de l'ASO Chlef, leader actuel du championnat de Ligue 1, envisage une grève illimitée si des actes concrets ne viennent pas de la part de la tutelle. Cela se décidera lors d'une prochaine réunion de l'ACP qui affiche une détermination sans faille en optant pour des positions extrêmes devant les tergiversations des pouvoirs publics qui, depuis plusieurs mois, n'ont mis en œuvre aucune décision ou mesure parmi celles prises lors de la dernière loi de finances complémentaire. En effet, parmi les mesures décidées par l'Etat un prêt bancaire de 100 millions de dinars avec un taux bonifié de 1% sur 15 ans avec 10 ans de grâce. La semaine dernière, lors d'une réunion regroupant les présidents de clubs avec les représentants du ministère de la Jeunesse et des Sports et les directeurs de banques, il a été proposé par ces derniers le déblocage d'un crédit de 25 millions de dinars en deux ou trois tranches durant cinq années pour chaque club. Mais les présidents de clubs ont refusé à l'unanimité cette proposition estimant que l'Etat doit faire l'effort nécessaire et tenir ses engagements, notamment durant cette période cruciale de démarrage du professionnalisme. Il est attendu donc, et comme le stipulent les textes, un crédit de 50 millions de dinars en trois ans et non pas la moitié, sans oublier l'assiette de terrain de 2 hectares au prix symbolique de 1 DA/m2 pour édifier un centre de formation et une aide à raison de 80% de coût de cette infrastructure. «Cela ne peut plus continuer comme ça, il y a un manque de considération et une fuite en avant de la part des différents responsables qui, apparemment, ne savent pas quoi faire», disent à l'unanimité les présidents de clubs. Pour ce faire, ces derniers ont donc décidé de remettre les licences de leurs joueurs au secrétariat de l'ACP pour éviter que certains se présentent les jours de match. Comment réagiront la FAF et le MJS devant la révolte des clubs qui semblent bien inspirés du vent de protestation qui touche le pays et même le monde arabe depuis le début de l'année ? Les prochaines heures seront décisives et apporteront certainement du nouveau dans ce désormais bras de fer entre les clubs de football et les différentes instances gouvernantes. Hannachi menace de ne pas jouer la finale Dans le même contexte, le président de la JSK, Mohand-Chérif Hannachi, a annoncé, hier, à l'issue de la réunion des présidents de club, son intention de boycotter la finale de la Coupe d'Algérie, en guise de protestation, suite à la non-application des promesses faites par le MJS et les instances footballistiques nationales, notamment en ce qui concerne les mesures d'accompagnement du passage au professionnalisme. Le boss de la JSK, en guise de soutien à cette décision, a exprimé son intention de ne pas jouer la finale de la Coupe d'Algérie, ce rendez-vous qui l'opposera, le 1er mai prochain, au stade du 5-Juillet, à l'USMH. Une menace qui, selon le président Mohand-Chérif Hannachi, serait à prendre très au sérieux.